K Contraire : la critique du film (2020)

Drame | 1h25min
Note de la rédaction :
7/10
7
K contraire, affche

  • Réalisateur : Sarah Marx
  • Acteurs : Sandrine Bonnaire, Alexis Manenti, Sandor Funtek
  • Date de sortie: 22 Jan 2020
  • Nationalité : Français
  • Scénariste : Hame Bourokba, Ekoue Labitey, Sarah Marx
  • Distributeur : Les Valseurs Distribution
  • Editeur vidéo : A suivre
  • Box-office France / Paris-Périphérie : A suivre
Note des spectateurs :

K Contraire est un drame social à l’authenticité touchante porté par des comédiens convaincants malgré un scénario désordonné.

 Synopsis : Quand Ulysse, 25 ans sort de prison, il doit gérer sa réinsertion et la prise en charge de sa mère malade. Sans aide sociale, il lui faut gagner de l’argent et vite. Avec son ami David, ils mettent en place un plan. Mais rien ne se passe comme prévu.

Un témoignage coup de poing sur la difficile réinsertion des anciens détenus

 Critique : L’enfermement ne se vit pas que derrière les murs d’une prison. C’est ce que va vite comprendre Ulysse (Sandor Funtek) qui vient de purger une peine de quelques mois pour trafic de drogue. Il est temps pour lui de prendre sa vie en main. Pourtant, l’urgence est d’assurer le quotidien de sa mère (Sandrine Bonnaire) qui, dépressive chronique, est murée dans son mal-être. Sans aide ni appui d’aucun service sociale, livré à lui-même, il doit pourtant trouver coûte qui coûte l’argent qui manque pour boucler les fins de mois. Il se tourne alors vers ce qu’il connait le mieux : la débrouille et les combines qui l’accompagnent. Avec son copain David (Alexis Manenti l’insupportable flic des Misérables), ils louent un food-truck et l’installent en plein cœur d’un festival de musique au cours duquel ils vendent des boissons, additionnées de kétamine, cette poudre blanche qui est à l’origine un médicament, utilisé comme anesthésique général en médecine humaine et animale. C’est ainsi qu’Ulysse découvre, entre révolte et incompréhension, que la médecine utilise cette même molécule pour soigner la dépression de sa mère.

Sandrine Bonnaire, magnifique, et Sandor Funtek

© Les Valseurs – La Rumeur Filme

Des acteurs au jeu subtil et profond

Une situation qui permet à Sarah Marx de dénoncer l’hypocrisie de politiques publiques qui n’ont d’autre réponse que le tout répressif concernant la consommation de drogues récréatives, sans aucun accompagnement des usagers, quand d’un autre côté le système de santé est autorisé à utiliser des molécules similaires pour soigner les maux d’une société anxiogène. 

Après avoir signé des reportages sur les gens de la rue avec le souci d’être au plus proche de leurs réalités, elle tourne des clips de rap et parallèlement, écrit et réalise un court métrage, Fatum, dont, le thème est déjà la réinsertion d’un jeune prisonnier. Elle enchaîne avec un documentaire où, à la prison de Nanterre, elle suit, durant presque une année, le parcours d’un groupe de huit détenus. C’est donc forte de cette expérience de terrain qu’elle utilise sa parole de réalisatrice pour livrer un témoignage coup de poing sur les difficultés de la réinsertion et l’inégalité des chances.

K Contraire se pose aux portes du documentaire

Bien qu’émaillé de dialogues qui sonnent juste, le scénario, constitué de scènes elliptiques peu faciles à assembler, s’éparpille confusément entre réinsertion et précarité, au point de parfois mettre en péril la fluidité du message. Fort heureusement, la tension générée par une mise en scène à l’implacable froideur ne laisse jamais la place à un quelconque apitoiement sur ses personnages abandonnés, et rend ainsi plus âpre et plus captivant le parcours de ces jeunes qui se débattent sans se plaindre avec les moyens qui sont les leurs pour survivre à tout prix. Mais finalement si l’on se laisse si facilement emporter par cette histoire socialement incorrecte, c’est en grande partie grâce à une interprétation sans faute. Sandrine Bonnaire déploie toute une palette de nuances pour donner vie à cette mère désorientée, tour à tour fragile et sombre, dont la détresse pleine de dignité va droit au cœur. Mais c’est vers Sandor Funtek (déjà vu dans La vie d’Adèle) que tous les regards se tournent. Pivot principal du film, il empoigne son rôle à bras le corps et distille toujours à bon escient spontanéité, subtilité et profondeur.

 Fort d’un réalisme qui l’amène aux portes du documentaire, K Contraire s’inscrit tout naturellement dans la lignée des films militants.

Critique : Claudine Levanneur 

Sorties de la semaine du 22 janvier 2020

K contraire, affche

© Les Valseurs – La Rumeur Filme

K Contraire – distribué par Les Valseurs

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Bande-annonce de K Contraire

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