Hurricane : la critique du film (2018)

Action, Film catastrophe, Polar | 1h40min
Note de la rédaction :
3/10
3
Hurricane (Heist), affiche du film de Rob Cohen

  • Réalisateur : Rob Cohen
  • Acteurs : Ryan Kwanten, Toby Kebbell, Maggie Grace, Ralph Ineson
  • Date de sortie: 28 Fév 2018
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Hurricane Heist
  • Scénaristes : Jeff Dixon, Scott Windhauser, Anthony Fingleton, Carlos Davis
  • Compositeur : Lorne Balfe
  • Société de production: Foresight Unlimited
  • Distributeur : SND
  • Editeur vidéo : M6 Vidéo
  • Date de sortie DVD & Blu-ray : 4 juillet 2018
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 232 017 entrées / 71 150 entrées
  • Box-office USA / Chine : 6 115 825 $ / 13 655 054$
  • Budget : 35 000 000 $
  • Format : 2.35 / Dolby SR-SRD
  • Crédit photo : Hurricane : Design : RYSK 6 © Category 5 Film, LLC 2017
Note des spectateurs :

Au-delà de l’affiche la plus what the fuck de l’année 2018, Hurricane propose surtout un sacré navet, dans la lignée calamiteuse du cinéma de Rob Cohen, déjà coupable d’un piteux premier Fast and Furious.

Synopsis : Profitant du plus gros ouragan ayant jamais touché les Etats-Unis, une équipe de braqueurs d’élite infiltre la plus grande réserve de billets des États-Unis. Leur objectif : un braquage exceptionnel de 600 millions de dollars. Dans la ville désertée, Casey, une des convoyeuses de fond, et Will, un météorologiste de génie, vont devoir unir leurs forces en utilisant les connaissances de Will pour survivre au milieu de cette « tempête du siècle » et empêcher ces voleurs impitoyables de parvenir à leurs fins.

Hurricane mixe film catastrophe et braquage

Critique : Projet un peu dingue qui consiste à mélanger les genres, le film de braquage (Heist) et le film catastrophe venteux (Twister, Geostorm), Hurricane Heist est un énième joujou pyrotechnique de Rob Cohen. Le réalisateur burné du premier Fast and Furious et de xXx, n’est pas étranger au cinéma catastrophe américain, genre qu’il embrassa en 1996 en embarquant Sylvester Stallone dans les décombres d’un tunnel avachi (Daylight que cela s’appelait, et c’était déjà fort médiocre).

Un navet d’action qui a fait flop au box off’

Avec Hurricane (titre français, plus court et plus efficace), l’artisan de série décomplexée dans la nullité revient à l’action non-stop, avec des effets spéciaux numériques omniprésents. En France, SND a flairé la bonne affaire. Le distributeur lié au groupe M6 est un habile pourvoyeur de séries B gagnantes. On se souvient du succès de blockbuster de Seven Sisters, dystopie télévisuelle issue de la plateforme Netflix, qui a flirté avec les deux millions d’entrées en France. SND a-t-il remporté une fois de plus le jackpot? En fait, pas du tout. Après un effroyable échec aux USA (moins de 7M$ pour une combinaison de plus de 2.400 cinémas), la catastrophe virevoltante est à peine restée 6 semaines à l’affiche ; en France, ce ne fut guère mieux : ce pur produit Netflix dans l’âme, qui n’a en fait rien à voir avec la plateforme aux nanars en série, a tenu la programmation pendant seulement 4 semaines dans l’Hexagone, avec 227.000 amateurs de cataclysmes cinématographiques. Tout s’explique. Hurricane Heist est probablement l’un des navetons les plus affligeants sortis en salle en 2018, une série B honteuse, entièrement bâtie sur un prétexte scénaristique où l’on mélange les genres pour faire, genre on va casser la baraque.

Un pitch sinon rien ?

Alors que l’idée casse-cou avait de quoi faire saliver les amateurs de sensations fortes à la F&F5 ou xXx, jamais l’on ne ressort impressionné par ce triste spectacle. Entièrement dévolu à la cause de la facilité et de la surenchère de CGI, le film qui se résume à un pitch n’est que laideur, avec son avalanche d’effets spéciaux bon marché. La course-poursuite finale entre deux camions, eux-mêmes coursés par un mur orageux dantesque qui fonce droit sur ces cibles sur roues, est non seulement une insulte à la vraisemblance, mais surtout au savoir-faire hollywoodien en matière d’effets numériques spectaculaires. Dans cette course, tout a le pixel faux, de la texture des monster trucks au soufflet atmosphérique. Contrairement à un Torque, film de référence dans le n’importe quoi rigolard qui n’avait pas faire rire Warner à la sortie, ici c’est bel et bien le spectateur qui ne peut en rire.

Affiche américaine de Hurricane Heist de Rob Cohen

© Category 5 Film, LLC 2017

Au diable les personnages quand on peut casser la baraque.

Les producteurs ne se sont guère souciés des semblants de protagonistes, vases creux, sans caractérisation, que l’on croise au milieu de millions de dollars entassés dans un décor voué à la destruction et de bouts de bois tournoyant dans les airs, pour faire vrombir les enceintes 5.1. lors d’une sortie vidéo forcément plus favorable à ce type de programme bradé.

Les acteurs, de Tobby Kebbell à Maggie Grace (qui, en vieillissant, ressemble physiquement de plus en plus à Julianne Moore), sont condamnés à jouer des figures sans héroïsme, de casse-cou invraisemblable, et arpentent le film en bons zonards de série Z, contre de vilains criminels qui ont décidé de faire le coup du siècle, lors de la tempête du siècle. Vous excuserez la répétition, elle était voulue.

Bad team v. good team

Après une improbable scène d’ouverture en guise de flashback, durant laquelle une tornade dévore une maison et s’évapore en masque nuageux de vilaine faucheuse (une idée un peu folle qui pouvait laisser augurer un brin de Destination Finale au cœur de cette intrigue de polar à se twister le cou), le film passe à une narration au présent, où l’on se débarrasse très vite de la population, amenée à fuir à l’approche de l’ouragan dévastateur (les figurants, c’est encore trop de fric), pour se focaliser sur les teams de bons et de mauvais, avec leurs lots de traîtres, qui, dans les deux cas, répondent à tout ce qu’il ne faut pas introduire dans une fiction pour la faire foirer. Incapable d’apporter du charisme aux équipes de poulets et de malfrats pour faire jubiler ce roublard de spectateur, les archétypes de personnages ne sont qu’erreurs de casting.

Moins une tornade de film qu’un jeu de toupie rouillée dont la course a été entravée par des stéréotypes et des effets spéciaux rance, Hurricane Heist est donc bien un pur film catastrophe-ique, dont la nullité atteint la catégorie 5.

Frédéric Mignard

Les sorties du 28 février 2018

Hurricane (Heist), affiche du film de Rob Cohen

Design : RYSK 6 © Category 5 Film, LLC 2017

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