Hercule se déchaîne : la critique du film (1962)

Péplum, Aventures | 1h37min
Note de la rédaction :
4/10
4
Hercule se déchaîne, affiche

  • Réalisateur : Gianfranco Parolini
  • Acteurs : Sergio Ciani (Alan Steel), Brad Harris, Luisella Boni, Carlo Tamberlani, Mara Berni, Serge Gainsbourg
  • Date de sortie: 03 Août 1962
  • Nationalité : Italien, Français
  • Titre original : La furia di Ercole
  • Titres alternatifs : The Fury of Hercules (USA) / Fury of Hercules (UK) / Samson - Befreier der Versklavten (Allemagne) / La fureur d'Hercule (Suisse) / Más poderoso que la muerte (Espagne) / A fúria de Hércules (Portugal) / La furia de Hércules (Mexique)
  • Année de production : 1962
  • Scénaristes : M. D'Amiens, Arpad DeRiso, Gianfranco Parolini, Giovanni Simonelli, Sergio Sollima d'après une histoire de Larry Madison, Gianfranco Parolini et Giovanni Simonelli
  • Directeur de la photographie : Francesco Izzarelli
  • Compositeur : Carlo Innocenzi
  • Société(s) de production : Cinematografica Associati, CFFP (Comptoir Français du Film Production)
  • Distributeur : Comptoir Français du Film
  • Éditeur(s) vidéo : SOFREDIE Internationale (VHS) / Colombus (VHS) / Editions Montparnasse (VHS, 1990) / Film Office (VHS, 1996) / Editions Fabbri (DVD)
  • Dates de sortie vidéo : 1990 (VHS) / 1996 (VHS)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 1 087 433 entrées / 193 104 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35: 1 / Couleurs (Eastmancolor) / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Cinematografica Associati, CFFP (Comptoir Français du Film Production)
Note des spectateurs :

Hercule se déchaîne est une série B qui fut un beau succès en son temps, mais qui a du mal à passer le cap des années à cause d’une intrigue cousue de fil blanc et d’une réalisation terriblement statique.

Synopsis : Hercule vient rendre visite à son ami le roi Lisias qui réside dans la ville d’Afart ; mais il apprend, en arrivant, la mort du roi. La reine Knidia gouverne le royaume, aidée par son premier ministre, un inconnu ; tous les autres conseillers du roi défunt sont morts ou disparus. Hercule est bien accueilli par la reine qui tombe immédiatement amoureuse du bel athlète ; pendant ce temps, la cour complote à la fois la mort d’Hercule et celle de la reine qui se croit obéie et respectée…

Hercule se déchaîne, tourné en même temps que Samson contre Hercule

Critique : A la fin des années 50, le péplum italien est réactivé grâce au triomphe remporté par plusieurs films mettant en scène les aventures d’Hercule, alors interprété par Steve Reeves. Dès lors, les producteurs italiens n’ont eu de cesse d’exploiter le filon, à travers d’autres figures légendaires. Les tournages sont effectués à l’économie, souvent délocalisés en Yougoslavie où la main d’œuvre est moins coûteuse et où les infrastructures sont de bonne qualité pour recevoir des équipes nombreuses.

Ainsi, lorsque le jeune réalisateur Gianfranco Parolini est appelé pour réaliser un péplum, il doit se plier aux exigences des producteurs qui exigent deux films au lieu d’un. Comme l’explique très bien le réalisateur dans un entretien (repris du livre de Florent Fourcart : Le péplum italien, Imho, 2012, p 81) :

Samson contre Hercule et Hercule se déchaîne ont été tournés en même temps en Yougoslavie, tout comme Il vecchio testamento et Les derniers jours d’Herculanum.

Hercule se déchaîne finalement assez peu

Plus loin, le cinéaste précise que généralement les deux équipes technique et artistique étaient les mêmes afin de pouvoir optimiser les décors. On pouvait ainsi mettre en boite les scènes d’un film le matin et celles de l’autre l’après-midi. Cela explique notamment la similitude des castings entre Samson contre Hercule et Hercule se déchaîne qui nous occupe ici. Dans ce second film, on notera qu’Alan Steel a toutefois un rôle nettement moins étoffé et qu’il arbore encore une chevelure brune, contrairement à ses futures incarnations. Il joue ici un antagoniste muet qui a le droit à un combat acharné contre Hercule interprété par le massif Brad Harris.

Doté d’un script peu original qui nous raconte une énième histoire de lutte d’un peuple contre une aristocratie tyrannique, Hercule se déchaîne ne fait qu’enfiler les clichés telles des perles. Le scénario semble avoir été écrit de manière automatique, sans jamais essayer de se démarquer du tout-venant. Le spectateur contemporain trouve donc rapidement le temps long dans cette intrigue passe-partout où tout semble écrit d’avance. Dès l’apparition de Serge Gainsbourg, on sent que celui-ci sera le méchant de service, tandis qu’Hercule incarnera un héros sans faille aucune. Cette binarité ne se double d’aucune fantaisie particulière, ce qui étonne de la part de Gianfranco Parolini qui, par la suite, sera un cinéaste toujours divertissant.

Quelques petits dérapages bis amusants dans un ensemble mou

A mi-chemin, une séquence parvient à susciter l’intérêt lorsqu’Hercule doit relever trois défis pour sauver une jeune donzelle de la mort. Dès lors, Hercule se déchaîne bascule un temps dans le bis pur, avec un affrontement entre le demi-dieu et un lion (en fait une grosse peluche), puis avec un gorille (là aussi un homme dans un costume de singe dont on aperçoit même les coutures). Cela anime un peu le métrage, avant que le tout retombe dans une certaine torpeur qui ne cessera que dans les dix dernières minutes du film.

Si les décors sont assez impressionnants et que les figurants se comptent par plusieurs centaines, Gianfranco Parolini semble avoir été incapable d’optimiser ces moyens et livre une réalisation assez molle. Il fera bien mieux par la suite, notamment dans ses westerns de la fin de la décennie. Parmi les acteurs, les gros bras manquent clairement de charisme et l’on préfère largement les prestations des jolies demoiselles que sont Mara Berni et Luisella Boni. Enfin, Serge Gainsbourg s’acquitte de sa tâche avec un certain talent.

Hercule se déchaîne a écumé les salles de quartier et de province avec un joli succès

Malgré une réelle indigence du résultat final, Hercule se déchaîne a connu un très gros succès, aussi bien en Italie qu’en France. A Paris, le film est proposé en exclusivité dans trois salles qui regroupent 16 005 amateurs de muscles. La semaine suivante, le métrage poursuit son exploitation avec 9 247 culturistes en plus. Le film va ensuite poursuivre une carrière au long court avec un total de 193 104 Parisiens en bout de course.

Sur le reste de la France, Hercule se déchaîne entame sa longue carrière avec seulement 17 768 spectateurs car il n’est quasiment pas exploité hors de Paris. Le péplum va ensuite faire le bonheur des salles de province et les mêmes copies vont passer d’un cinéma à l’autre pendant de longs mois pour atteindre un magnifique score de 1 087 433 entrées. Cela en fait indéniablement l’un des gros succès du genre. Ainsi, Hercule se déchaîne a été édité plusieurs fois en VHS au cours des années 80 et 90. Toutefois, il n’a eu le droit qu’à une édition DVD bon marché et les copies disponibles de nos jours sont globalement médiocres.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 1er août 1962

Voir le film en VOD

Hercule se déchaîne, affiche

© 1962 Cinematografica Associati – CFFP (Comptoir Français du Film Production). Tous droits réservés.

Biographies +

Gianfranco Parolini, Sergio Ciani (Alan Steel), Brad Harris, Luisella Boni, Carlo Tamberlani, Mara Berni, Serge Gainsbourg

Mots clés

Hercule au cinéma, La mythologie au cinéma

Trailers & Vidéos

trailers
x
Hercule se déchaîne, affiche

Extrait de Hercule se déchaîne (VF)

Péplum, Aventures

x