Follow Me, suivez-moi : la critique du film (1979)

Documenteur, Musical, Erotique, Nanar | 1h33min
Note de la rédaction :
2/10
2
Affiche de Follow Me, avec Amanda Lear

  • Réalisateur : Joe D’Amato
  • Acteurs : Amanda Lear
  • Date de sortie: 13 Juin 1979
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Follie di notte
  • Titres alternatifs : Crazy Nights (titre international) / Mondo Erotico (titre vidéo allemand)
  • Année de production : 1978
  • Scénariste(s) : Aristide Massaccesi (Joe d'Amato)
  • Directeur de la photographie : Aristide Massaccesi (Joe d'Amato)
  • Compositeur : Piero Umiliani
  • Société(s) de production : Mago Film
  • Distributeur (1ère sortie) : Eurociné
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 16 ans
  • Formats : Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Mago Film
Note des spectateurs :

Exploitant la récente popularité d’Amanda Lear, Follow Me, suivez-moi est avant tout un mondo déplorable qui multiplie les séquences bidon et ridicules. Alternativement très drôle et pathétique.

Synopsis : L’actrice, danseuse et chanteuse Amanda Lear présente des numéros principalement musicaux qui sont présentés dans les cabarets érotiques du monde entier. Elle explore ainsi le monde fou de la nuit.

Amanda Lear, chanteuse disco, nous présente un mondo surréaliste

Critique : En 1977, Amanda Lear, ancienne muse de Salvador Dali, se lance dans la chanson sur la suggestion de David Bowie. Enregistré en Allemagne par le producteur Anthony Monn, I Am a Photograph connaît un vrai succès dans les pays germaniques, ce qui encourage la chanteuse à réitérer dans le genre du disco. Avec son complice du premier album, elle signe un deuxième opus intitulé Sweet Revenge (1978) qui connaît cette fois un succès international, y compris en France. L’album demeure à ce jour son plus gros succès, porté par le tube Follow Me et une série de chansons toutes plus efficaces les unes que les autres.

Forte de cette nouvelle popularité, Amanda Lear est abordée par des producteurs italiens pour exploiter son nom dans un pseudo documentaire qui évoquerait le monde de la nuit. Le produit est emballé par Aristide Massaccesi qui signe une fois de plus de son célèbre pseudonyme Joe D’Amato. Habitué du cinéma érotique, mais aussi grand adepte du Mondo (sorte de documentaires bidons qui explorent la planète à la recherche de curiosités propres à susciter le voyeurisme des spectateurs naïfs de l’époque), Joe d’Amato livre avec ce Follie di notte une œuvre totalement surréaliste et habitée par l’esprit du cinéma Z.

Deux morceaux d’Amanda Lear noyés dans un océan de médiocrité

Souvent exploité sous le titre Crazy Nights à l’étranger, le long-métrage a écopé du titre Follow Me, suivez-moi en France où il semble être sorti dans quelques salles de province, selon le site Encyclociné, généralement bien informé. On notera que la firme Eurociné se sert de la popularité du tube d’Amanda Lear pour essayer d’attirer les curieux. Et de fait, le métrage se présente bien comme un documentaire sur la troublante Amanda qui chante dès les premières minutes son tube disco à l’efficacité imparable. A la fin du film, on retrouvera la chanteuse avec un instrumental de l’excellente chanson Gold, puis la plus kitsch Enigma (Give a Bit of Mmh to Me). Ce seront bien les seuls moments potables du film, du moins pour ceux qui apprécient les rythmes synthétiques disco des années 70.

Effectivement, le reste du film est constitué de séquences surréalistes introduites par une Amanda Lear qui nous présente sa vie quotidienne (sa maison – qui n’est pas la sienne en réalité – sa passion des chevaux, son goût supposé pour le spiritisme). Ses interventions sont d’une évidente superficialité et ne présentent donc aucun intérêt. Par contre, elle nous invite à faire un tour du monde des milieux nocturnes, entre cabarets, milieux échangistes, sectes sexuelles et clubs très privés pour adultes consentants. Joe D’Amato inclut donc des stock-shots de Las Vegas, Tokyo et autres contrées exotiques pour situer le lieu où sont censées se dérouler les saynètes qu’il nous propose. Bien entendu, toutes ces séquences ont été réalisées à Rome dans des décors, avec des comédiens.

Follow Me (Crazy Nights), blu-ray Full Moon, 2021

Blu-ray Free Region, © 2021 Full Moon – 1978 Mago Film. Tous droits réservés.

Des séquences bidon parfois franchement hilarantes au quinzième degré

Adepte du mondo dans sa dimension la plus putassière, Joe D’Amato invente donc des petits sketchs totalement surréalistes, marqués du sceau du cinéma bis. L’ensemble est totalement grotesque que le spectacle déclenchera nécessairement le rire de tout bisseux qui se respecte. Le cinéaste se surpasse ici dans la nullité et l’on se remet difficilement de cette succession de séquences dansées, généralement sur des musiques indignes signées Piero Umiliani. Dans Follow Me, suivez-moi, on multiplie les chorégraphies ringardes et interminables. On ne se prive jamais pour déshabiller l’intégralité des intervenants, hommes comme femmes, de la manière la plus gratuite possible, histoire de susciter le voyeurisme du spectateur.

Au passage, Joe D’Amato franchit systématiquement les frontières de l’obscénité en évoquant des déviances comme la zoophilie, la nécrophilie, le sadomasochisme et bien d’autres encore. Attention toutefois, tout est systématiquement cadré hors champ et l’intégralité des numéros présentés sont totalement bidon, ce que la médiocrité des acteurs et des effets spéciaux trahit à chaque instant. Cela rend le spectacle encore plus pathétique dans sa pure volonté d’exploitation.

Follow Me, suivez-moi est avant tout un sacré nanar

Le long-métrage ne devrait donc pas choquer grand-monde puisque c’est surtout le rire qui est de la partie devant tant de médiocrité. On imagine d’ailleurs aisément l’embarras d’Amanda Lear face au produit fini, puisque la chanteuse – même si sa prestation n’est guère convaincante – reste digne dans toutes ses séquences, préservant ainsi le mystère qui l’entoure. C’est bien la seule chose à retenir de ce mondo déplorable qui ne dépareille pourtant pas dans un sous-genre lamentable ayant fait fureur au cours des années 70. Amusant au quinzième degré.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 13 juin 1979

Affiche de Follow Me, avec Amanda Lear

© 1978 Mago Film. Tous droits réservés.

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