Billy le Kid : la critique du film (1965)

Western | 1h31min
Note de la rédaction :
4/10
4
Billy le Kid, affiche reprise Eurociné

  • Réalisateur : León Klimovsky
  • Acteurs : George Martin, Aldo Sambrell, Luis Induni, Jack Taylor, José Canalejas
  • Date de sortie: 14 Avr 1965
  • Nationalité : Espagnol
  • Titre original : Fuera de la ley
  • Titres alternatifs : Alle frontiere del Texas, L'uomo dell'O.K. Corrall (Italie), Fora Da Lei Na Fronteira (Brazil)
  • Année de production : 1963
  • Scénariste(s) : Ángel del Castillo, S.G. Monner, Bob Sirens
  • Directeur de la photographie : Manuel Hernández Sanjuán
  • Compositeur : Daniel White
  • Société(s) de production : Carthago Coop. Cinematográfica
  • Distributeur (1ère sortie) : Sopradis, Alfa Films, Eurocinéac, Les Films Lutetia
  • Box-office France : 223 529 entrées
  • Crédits : Carthago Coop, Cinematográfica, Eurociné. Tous Droits réservés
  • Éditeur(s) vidéo : ESI (édition initiale et réédition)
  • Année de sortie vidéo 2002
  • Formats : 1:66 . 1 / Couleur (35mm) / Mono
Note des spectateurs :

Malgré un petit charme suranné, Billy le Kid est un western européen pré-Leone sans réels atouts, qui peine à tenir son spectateur éveillé.

Synopsis : Un conflit éclate entre le fermier Tom Carter, son fils Billy et le notable Pryce, qui tente de lui faire vendre son ranch par tous les moyens, y compris par la force.

Critique : Deux ans après Torrejón City, León Klimovsky signe Billy le Kid, son deuxième western. Contrairement à ce que laisse penser le titre français, le film n’a rien à voir avec  le célèbre hors-la-loi William Bonney. Certes, le personnage principal s’appelle Billy, mais ils n’ont que ce surnom en commun. De là à y voir une manœuvre bassement mercantile de la part des distributeurs français, il n’y a qu’un pas.

Billy le Kid se caractérise par des choix étranges

Au lieu d’assister à l’épopée sanglante d’un desperado, nous nous retrouvons face à un classique conflit de territoire qui dégénère en vendetta. En plus d’être convenu, ce scénario se révèle très vite inconsistant. En effet, il fait illusion la première demi-heure et s’étiole très vite, le reste du métrage se composant en majorité de scènes de remplissage. L’autre élément qui jure d’emblée est la partition complètement hors de propos. Le film s’ouvre ainsi sur un thème principal chanté par John Littleton dans un style spiritual, et des morceaux jazzy accompagnent les cavalcades. Des choix qui ont de quoi laisser circonspect, car seule une ballade de cow-boy chantée à capella semble à sa place ici.

Billy le Kid, affiche reprise Eurociné

© 1963 Carthago Coop. Cinematográfica,. Tous Droits réservés. Restauration CinéDweller

Un petit charme désuet qui ne parvient pas à faire pencher la balance

L’autre grand problème de ce Billy le Kid réside dans son budget très limité. Tout y semble étriqué, que ce soit le village ou les décors, le format 1:66 ne rendant pas honneur aux paysages espagnols. Toutefois, on abandonne heureusement les plaines en fin de métrage, pour les étendues rocheuses qui deviendront caractéristiques du western européen. Si l’on déplore l’abus de la nuit américaine, la photographie de Manuel Sanjuán confère au film un cachet agréablement suranné, avec des couleurs très vives, notamment au niveau des costumes, proches de l’esthétique des photos d’exploitation des années 60.

Aussitôt vu, aussitôt oublié

Billy le Kid apparaît comme un métrage profondément daté, comme en témoigne la candeur de son atmosphère, qui confine malheureusement trop souvent à la niaiserie. On peine à croire à l’histoire d’amour singeant Roméo et Juliette, et à son dénouement heureux assez navrant. George Martin et Jack Taylor peinent à donner vie à leur animosité. Il faut dire que le doublage français raté ne les aide pas. On sera toutefois heureux de reconnaître Luis Induni, Aldo Sambrell et Jose Canalejas dans un de leurs premiers westerns européens.

Enfin, il ne faut pas compter sur la mise en scène pour relever le tout. Si le travail de Klimovsky demeure honorable de par son classicisme et agrémenté de rares efforts de mise en scène (caméra collée au canon, légers panoramiques à la grue), le recours à l’accélération est un véritable aveu de la mollesse des scènes d’action.

En conclusion, on peine à recommander ce Billy le Kid, auquel on préfèrera des westerns espagnols pré-Leone beaucoup plus convaincants, tels que Pour un whisky de plus ou Duel au Texas.

Critique : Kevin Martinez

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Billy le Kid, l'affiche (1965)

© 1963 Carthago Coop. Cinematográfica,. Tous Droits réservés

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