Nicolas Vanier, réalisateur de Loup et Le dernier Trappeur, adapte avec talent Belle et Sébastien, série créée par Cécile Aubry. La belle histoire d’amitié canine bénéficie d’images somptueuses.
Synopsis : Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sauvage. C’est l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C’est l’aventure d’une amitié indéfectible. C’est le récit extraordinaire d’un enfant débrouillard et attendrissant au cœur de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’odyssée d’un petit garçon à la recherche de sa mère, d’un vieil homme à la recherche de son passé, d’un résistant à la recherche de l’amour, d’une jeune femme en quête d’aventures, d’un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C’est la vie de Belle et Sébastien…
Belle et Sébastien, le savoir-faire made in France
Critique : Le cinéma du terroir trouve en Belle et Sébastien un très beau jalon. Pour profiter des fêtes de fin d’année 2013, le film de Nicolas Vanier (Loup, Le dernier trappeur) ne manque pas de chien ! Adaptation d’une série télévisée culte que des générations de téléspectateurs ont pu suivre, en live ou en animation, cette relecture jouit de nombreuses qualités. Tout d’abord, une impressionnante réalisation qui aime faire sienne l’espace alpin, majestueux, à l’image des plans qui redonnent de la prestance au patrimoine naturel français. Relief accidenté pour scènes vertigineuses, prairie d’un autre temps pour reconstitution picturale admirable… il s’agit ici d’un film d’errance juvénile, où un jeune orphelin élevé par son grand-père gambade par monts et par vaux, et ébranle au détour d’une rencontre à quatre pattes, le secret à fourrure qui se cache derrière la “bête” sanguinaire qui sévit dans les pâturages et qui effraye les habitants d’un village des années 40, dans une France occupée.
Le meilleur épisode d’une trilogie sortie à l’international
Belle histoire d’amitié entre une bouille “bambine” et une chienne étonnamment puissante dans sa faculté à susciter l’empathie (même si plusieurs femelles ont été utilisées lors du tournage), Belle et Sébastien dans sa version 2013 réconcilie le spectateur avec la culture populaire d’une France qui s’est soudée autour de succès populaires comme La guerre des boutons, pour l’hymne à l’école buissonnière où l’enfant sauvageon s’épanouit dans la nature, ou Jeux interdits pour le sous-texte politique de l’époque, la France des collabos et des frondeurs, l’action étant se déroulant ici dans un village qui sert de passage pour les juifs en exil vers la Suisse. Ce contexte de guerre qui fait irruption dans ces contrées habitées par les chamois et autres marmottes est là pour donner davantage de force à un film pour enfants qui n’en demandait toutefois pas tant, et laisse un sentiment mitigé, puisqu’on frôle parfois les bons sentiments.
Si cette adaptation, marquée par la somptueuse musique d’Armand Ammar et une chanson de Zaz, n’est pas un impératif pour le spectateur adulte, elle s’avère être l’une des belles surprises de Noël que l’on aime pouvoir dévoiler à ses enfants, en alternative aux programmes enfantins qui pullulent en cette période féconde en flocons de l’animation.
Enorme succès en France (3 014 303 entrées) et en Italie, cette production Gaumont sera suivie par un second chapitre en décembre 2015 (1 826 657) et un ultime numéro moins glorieux en 2018 (1 685 816). Depuis, l’acteur Félix Bossuet a dépassé la quinzaine et est devenu lycéen ; il n’a plus vraiment l’âge d’aller traîner dans les massifs alpins entre deux préparations au nouveau baccalauréat.
Critique de Frédéric Mignard
Les sorties de la semaine du 18 décembre 2013
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