Ariane demeure une comédie romantique toujours sympathique, mais manquant de rythme et de piment.
Synopsis : Un homme engage Claude Chavasse, un détective privé afin de surveiller Frank Flannagan, un homme d’affaires, qu’il soupçonne être l’amant de sa femme. La fille de Chavasse, Ariane, s’éprend de Frank et l’avertit des intentions de son père. Repoussée par Frank, Ariane s’invente des soupirants afin de le rendre jaloux.
Critique : Lorsque Billy Wilder veut adapter le roman de Claude Anet, il a dans l’esprit de former enfin le couple de cinéma qu’il envisageait pour Sabrina (1954), à savoir Audrey Hepburn et Cary Grant. Pourtant, une fois de plus, sa tentative échoue car l’acteur se trouve bien trop vieux pour être crédible face à la jeune star de vingt-sept ans.
Finalement, Billy Wilder se replie sur une star encore plus âgée et s’adjoint les services d’un Gary Cooper ayant atteint l’âge respectable de cinquante-six ans. La carrière de ce dernier vient juste d’être relancée par le succès de La loi du seigneur (1956) de William Wyler, mais il apparaît pourtant assez fatigué et n’est malheureusement pas franchement crédible en tombeur irrésistible.
Le cinéaste entame également une collaboration qui se révélera fructueuse par la suite avec le scénariste I.A.L. Diamond, sans pour autant en tirer le meilleur parti ici.
Le problème essentiel d’Ariane (1957) vient du peu de crédibilité de son casting, mais aussi d’un manque évident de rythme, fatal lorsqu’il s’agit de tourner une comédie, aussi romantique soit-elle. Contrairement à Sabrina, le cinéaste n’arrive pas à se servir judicieusement de la personnalité pétillante d’Audrey Hepburn et lui offre un rôle finalement peu intéressant.
Maurice Chevalier ,très à l’aise dans son rôle de vieux briscard à qui on ne la fait pas, est finalement celui qui s’en sort le mieux. Il survole le film avec grâce et nous enchante par son sourire irrésistible. Un certain nombre de gags parsèment cette œuvre toujours charmante et sympathique, certains drôles et d’autres très faciles.
Finalement, Ariane est un spectacle agréable à suivre, gentiment subversif pour l’époque, mais qui n’atteint jamais la perfection comique des meilleures œuvres du maître Wilder, comme Certains l’aiment chaud (1959) ou encore La garçonnière (1960).
Le film ressortira en salle le 26 août 2020, en version restaurée 2K.
Critique de Virgile Dumez