Acquasanta Joe est un western dispensable dont les quelques trouvailles de mise en scène ne compensent pas un manque de moyens manifeste.
Synopsis : Une bande de malfrats équipée d’un canon volé à l’armée Confédérée pille une banque entreposant les économies d’Acquasanta Joe. Le redoutable chasseur de primes se lance à leur poursuite.
Le bon, la brute et le fauché
Critique : Troisième et dernier western de Mario Gariazzo, Acquasanta Joe sort en Italie en 1971, alors que le genre commence à s’auto-parodier. Contrairement à certains succédanés de Trinita, la parodie n’est ici pas volontaire mais découle d’un manque de moyens flagrant. Cela est particulièrement visible dans les décors du film. En effet, la plupart du métrage se déroule dans une campagne trop européenne pour être crédible. La palme du mauvais goût revient au camp indien dans lequel se déroule la fin du film, avec ses totems qui semblent avoir été confectionnés par des enfants en centre de loisirs.
Gariazzo essaie de faire ce qu’il peut pour cacher la misère en proposant des cadrages intéressants. Il abuse des gros plans pour dissimuler l’indigence des décors mais ne fait que mettre en exergue une autre faiblesse du film, à savoir, la médiocrité de ses acteurs. Lincoln Tate campe un Acquasanta Joe peu expressif, dans la grande tradition des copies du “Bon” de Leone. Ty Hardin incarne une brute qui a la fâcheuse et inexplicable habitude de manger ses cigares. Enfin, cerise sur le gâteau, Richard Harrison cabotine à outrance dans son interprétation toute personnelle du “Truand”. A ce titre, son interprétation de la souffrance lors d’une scène de pendaison vaut le détour !
Acquasanta Joe souffre de carences budgétaires et scénaristiques qui provoquent l’ennui
Vous aurez donc deviné sans mal quelle est la source d’inspiration de cet Acquasanta Joe. En effet, le scénario rachitique traite de la recherche d’un magot caché dans une tombe, en prenant soin de distiller le moins de séquences d’action possible. Seule la scène de fin développe de manière assez sympathique une idée de son modèle en proposant un duel “canon contre arc” inattendu. Qui plus est, il est accompagné du seul thème musical intéressant du film, le reste étant totalement inapproprié (car relevant de l’ersatz de rock progressif) ou pompier. Marcello Giombini (Garringo, Trois pistolets contre César…) nous avait décidément habitué à bien mieux. En résumé, vous l’aurez compris, Acquasanta Joe est un western particulièrement médiocre réservé aux amateurs les plus masochistes du genre.
Critique : Kevin Martinez
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