Werner Herzog

Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur
Fitzcarraldo, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Allemand
  • Date de naissance : 5 septembre 1942 à Munich (Allemagne)
  • Crédit visuels : © 1982 Werner Herzog Filmproduktion / Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste, acteur et producteur allemand, Werner Herzog est avant tout un vrai passionné de cinéma. Contrairement à ses confrères, il n’est pas passé par une école de cinéma, mais a rapidement fondé sa propre compagnie de production (la Werner Herzog Filmproduktion) pour financer ses premiers courts-métrages.

L’essor d’un autodidacte

Il n’a alors que 21 ans. Herzog tourne quatre courts, avant de se lancer dans l’aventure du long avec Signes de vie (1968) qui inaugure une œuvre marquée par les excès.

A la même époque, il commence à tourner des documentaires qui tranchent fortement avec ce qui se faisait à l’époque. Effectivement, le réalisateur n’hésite pas à intercaler des séquences oniriques au sein d’un dispositif réaliste, abolissant ainsi la limite entre fiction et réalité. Ainsi, ses documentaires peuvent apparaître comme des œuvres expérimentales très originales. On citera notamment Fata Morgana (1970), ou Le pays du silence et de l’obscurité (1971). Enfin, il réalise un film étrange, intégralement interprété par des nains : Les nains aussi ont commencé petits (1970).

La révélation internationale avec Aguirre

Toutefois, son œuvre est alors encore confidentielle, ce qui va cesser avec la réalisation de son chef d’œuvre Aguirre ou la colère de Dieu (1972) où il fait la rencontre houleuse avec son alter égo Klaus Kinski. Tourné dans des conditions extrêmes au cœur de la forêt amazonienne, le long-métrage lui permet d’obtenir une nomination au César du meilleur film étranger et séduit 468 330 cinéphiles français à sa sortie en 1975. Désormais, Herzog est considéré comme un représentant du nouveau cinéma allemand, au même titre qu’un Fassbinder.

Nosferatu, fantôme de la nuit, l'affiche

© 1979 Werner Herzog Filmproduktion – Gaumont / Affiche : David Palladini. Tous droits réservés.

Il enchaîne avec le très étonnant L’énigme de Kaspar Hauser (1974) mené par un acteur non professionnel totalement dément nommé Bruno S. Le film attire 360 324 curieux en France et obtient le Grand Prix spécial du jury à Cannes. D’ailleurs, Herzog a encore utilisé son acteur dans un autre film intitulé La ballade de Bruno (1977). S’il semble moins inspiré avec Cœur de verre (1976), Herzog retrouve finalement Klaus Kinski pour un projet hautement séduisant, à savoir une nouvelle version de Nosferatu, fantôme de la nuit (1979). D’une beauté esthétique à couper le souffle, le film contemplatif oppose Isabelle Adjani à un Kinski halluciné. Malgré son rythme hypnotique, le métrage attire 933 533 noctambules dans les salles françaises.

Les films fous des années 70-80

Il garde sous la main Klaus Kinski et tourne aussitôt Woyzeck (1979) qui passe davantage inaperçu. Mais dans la foulée, les deux fous se retrouvent sur le tournage démentiel de Fitzcarraldo (1982), nouvelle description d’un personnage mégalomane. Le tournage a été émaillé de nombreux conflits entre le cinéaste et son acteur devenu dangereux pour les autres comédiens et les figurants qu’il frappe sans retenue. Le film dingue retient l’attention de 448 284 spectateurs français et Werner Herzog repart du Festival de Cannes avec le Prix très mérité du meilleur réalisateur.

Cobra Verde, l'affiche

© 1987 Werner Herzog Filmproduktion – Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF) – Ghana Film Industry Corporation / Affiche : A.R.P. (agence). Tous droits réservés.

Celui-ci fait une pause au pays des aborigènes avec Le pays où rêvent les fourmis vertes (1984) qui prend la défense de ce peuple autochtone, avant de retrouver une dernière fois Kinski sur Cobra Verde (1987), un nouveau film historique sur une figure d’égocentrique. Le métrage, tout en étant intéressant, est toutefois moins réussi que ses prédécesseurs et échoue au box-office avec seulement 202 137 aventuriers à son bord.

Werner Herzog, acteur et documentariste dans les années 90-2000

A partir de la fin des années 80, Werner Herzog se consacre de plus en plus à la conception de documentaires et ses fictions s’espacent donc dans le temps. Lui qui a souvent joué des petits rôles dans ses films débute également une carrière d’acteur chez d’autres cinéastes. On peut le voir notamment dans Un dieu rebelle (Fleischmann, 1989), Au-delà de nos rêves (Ward, 1998) avec Robin Williams ou encore le très indépendant Julien Donkey-Boy (Korine, 1999).

Au cours des années 90, sa carrière de cinéma est assez éclipsée, même si on parle un peu de Cerro Torre, le cri de la roche (1991), mais c’est surtout son documentaire Ennemis intimes (1999) sur ses relations houleuses avec Kinski qui le remet en selle.

Grizzly Man, l'affiche

© 2005 Lions Gate Films – Discovery Docs – Real Big Production / Affiche : Mà (agence). Tous droits réservés.

Werner Herzog retrouve le chemin de la fiction avec l’étrange Invincible (2001) qui ne fonctionne pas. Retour à la case documentaire avec Grizzly Man (2005) qui attire 5 663 curieux dans ses griffes. De retour à la fiction, Herzog passe à la science-fiction avec The Wild Blue Yonder (2005) qui reste inédit en France et au film de guerre avec Rescue Dawn (2006) où il fait tourner Christian Bale. Désormais installé aux Etats-Unis, Werner Herzog signe également l’excellent remake d’un film d’Abel Ferrara avec Nicolas Cage. Il s’agit de Bad Lieutenant – Escale à la Nouvelle-Orléans (2009). Très actif, le réalisateur enchaîne la même année avec un autre thriller intitulé Dans l’œil d’un tueur (2009) qui n’a pas les honneurs d’une sortie française.

Beaucoup de réalisations passées inaperçues dans les années 2010

Werner Herzog rencontre tout de même un joli succès dans le domaine du film du réel avec La grotte des rêves perdus (2011) qui filme des peintures typiques de l’art pariétal. Le métrage ameute 110 891 spectateurs férus d’histoire et d’expérience immersive. Cependant, durant cette période, il tourne d’autres films inédits chez nous comme Queen of the Desert (2015) avec Nicole Kidman, et réapparaît furtivement sur nos écrans avec Salt and Fire (2016) avec Gael Garcia Bernal ou encore Family Romance, LLC (2019) qui a été sélectionné pour le festival de Cannes.

Toutefois, durant ces dernières années, on a surtout parlé de Werner Herzog en tant qu’acteur dans certaines grosses productions américaines et internationales. On a ainsi pu l’apprécier en méchant dans Jack Reacher (McQuarrie, 2012) face à Tom Cruise, mais aussi dans le chef d’œuvre Heimat : Chronique d’un rêve (Reitz, 2013). Enfin, les amoureux de Star Wars ont pu le retrouver dans la série télé The Mandalorian en 2019. On notera enfin que sa qualité de cinéaste majeur lui a permis de présider le Festival de Berlin en 2010.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de fiction et documentaires de cinéma uniquement) :

  • 1968 : Signes de vie (Lebenszeichen)
  • 1970 : Les nains aussi ont commencé petits (Auch Zwerge haben klein angefangen)
  • 1971 : Au pays du silence et de l’obscurité (Land des Schweigens und der Dunkelheit) (documentaire)
  • 1971 : Fata Morgana (documentaire)
  • 1972 : Aguirre, la colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes)
  • 1974 : L’Énigme de Kaspar Hauser (Jeder für sich und Gott gegen alle)
  • 1974 : La Grande Extase du sculpteur sur bois Steiner (Die große Ekstase des Bildschnitzers Steiner) (documentaire)
  • 1976 : Cœur de verre (Herz aus Glas)
  • 1977 : La Ballade de Bruno (Stroszek)
  • 1979 : Nosferatu, fantôme de la nuit (Nosferatu, Phantom der Nacht)
  • 1979 : Woyzeck
  • 1982 : Fitzcarraldo
  • 1984 : Le Pays où rêvent les fourmis vertes (Wo die grünen Ameisen träumen)
  • 1985 : Gasherbrum (Gasherbrum-Der leuchtende Berg) (documentaire)
  • 1987 : Cobra Verde
  • 1990 : Échos d’un sombre empire (Echos aus einem düsteren Reich) (documentaire)
  • 1991 : Cerro Torre, le cri de la roche
  • 1992 : Leçons de ténèbres (Lektionen in Finsternis) (documentaire)
  • 1993 : Les Cloches des profondeurs (Glocken aus der Tiefe – Glaube und Aberglaube in Rußland) (documentaire)
  • 1997 : Petit Dieter doit voler (Little Dieter Needs to Fly) (documentaire)
  • 1999 : Ennemis intimes (Mein Liebster Feind) (documentaire)
  • 2001 : Invincible
  • 2002 : Ten Minutes Older : The Trumpet – segment Ten Thousand Years Older
  • 2003 : La Roue du temps (Rad der Zeit) (documentaire)
  • 2004 : The White Diamond (documentaire)
  • 2005 : Grizzly Man (documentaire)
  • 2005 : The Wild Blue Yonder
  • 2006 : Rescue Dawn
  • 2007 : Rencontres au bout du monde (Encounters at the End of the World) (documentaire)
  • 2009 : Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle-Orléans (Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans)
  • 2009 : Dans l’œil d’un tueur (My Son, My Son, What Have Ye Done?)
  • 2010 : La Grotte des rêves perdus (Cave of Forgotten Dreams) (documentaire)
  • 2010 : Happy People : un an dans la Taïga, co-réalisé avec Dmitri Vassioukov (documentaire)
  • 2011 : Into the Abyss (documentaire)
  • 2015 : Queen of the Desert
  • 2016 : Salt and Fire
  • 2016 : Au fin fond de la fournaise (documentaire)
  • 2016 : Lo and Behold, Reveries of the Connected World (documentaire)
  • 2018 : Rendez-vous avec Gorbatchev (documentaire)
  • 2019 : Family Romance, LLC
  • 2019 : Le Nomade : sur les traces de Bruce Chatwin (documentaire)
  • 2020 : Boules de feu : depuis la nuit des temps (Fireball : Visitors from Darker Worlds) (documentaire)
  • 2022 : The Fire Within : A Requiem for Katia and Maurice Krafft (documentaire)
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