Réalisateur, scénariste et producteur britannique, Sidney Gilliat est né en 1908 à Stockport, dans le Cheshire en Angleterre. Le jeune homme a débuté des études universitaires à Londres, avant de devenir employé de L’Evening Standard, quotidien conservateur britannique. Toutefois, il préfère entrer à la British International Pictures en 1928, intégrant aussitôt le département scénario de la compagnie nationale. Là, il fait des rencontres décisives pour la suite de sa carrière puisque Sidney Gilliat se lie avec Alfred Hitchcock et Frank Launder avec lequel il va former un duo majeur du cinéma britannique.
Sidney Gilliat, un scénariste émérite
A cette époque, Sidney Gilliat est un scénariste très recherché pour ses grandes qualités d’écriture. On lui doit les scripts de Rome Express (Walter Forde, 1932), Vendredi 13 (Victor Saville, 1933) et surtout celui du classique Une femme disparaît (Alfred Hitchcock, 1938). Pour le maître du suspense, Gilliat écrit encore La taverne de la Jamaïque (1939), puis il collabore avec Carol Reed pour son Train de nuit pour Munich (1940) et Le jeune Monsieur Pitt (1942).
Le passage à la réalisation et à la production
A partir de 1942, Sidney Gilliat fait preuve de davantage d’ambitions et décide de passer à la réalisation d’un court-métrage, puis du drame de guerre Ceux de chez nous (1943) qu’il coréalise avec son complice habituel Frank Launder. Il s’agit pour de nombreux critiques de son premier et meilleur film à cause d’une orientation documentaire séduisante. Encouragés par la bonne réception de leur premier film, Gilliat et Launder créent alors leur première compagnie de production nommée Independant Pictures.
Au sein de cette structure, l’apprenti réalisateur va pouvoir tourner en toute liberté des œuvres aux styles variés. On lui doit notamment le drame romantique L’honorable Monsieur Sans-Gêne (1945), mettant en scène Rex Harrison. Il s’en sort encore très bien dans le domaine du polar avec La couleur qui tue (1946) et le thriller Secret d’état (1950) avec Douglas Fairbanks Jr.
Trois ans plus tard, il livre un classique biopic musical consacré à Gilbert et Sullivan (1953) avec Robert Morley et Maurice Evans dans les rôles-titres. Gilliat retrouve ensuite Rex Harrison pour la comédie Un mari [presque] fidèle ! (1955), puis revient au polar noir avec un appréciable Le manoir du mystère (1957) avec Jack Hawkins. Les années 60 sont celles d’un retrait relatif de la part de Sidney Gilliat qui ne signe plus de scripts vraiment marquants, ni de films majeurs. Il refait toutefois parler de lui lorsqu’il adapte à l’écran un roman d’Agatha Christie intitulé La nuit qui ne finit pas (1972). Pour autant, le long-métrage, empesé par une réalisation académique ne bouleverse pas le public et reçoit même une critique virulente de la part de la romancière.
Il s’agit de la dernière contribution de Sidney Gilliat à l’industrie du cinéma puisque l’auteur prend sa retraite et s’éteint en 1994 à l’âge honorable de 86 ans.