Acteur et producteur britannique, Rex Harrison (de son vrai nom Reginald Carey Harrison) a fait ses études au Liverpool College. Il débute à l’âge de 16 ans sur les scènes théâtrales d’Angleterre, au sein d’une troupe itinérante. Le jeune acteur débute au cinéma dès 1930 dans des œuvres de seconde zone. Il doit attendre 1935 pour trouver un rôle plus conséquent à l’écran dans Les Hommes ne sont pas des dieux (Reisch, 1936) avec Miriam Hopkins. C’est toutefois la comédie romantique Tempête dans un verre d’eau (Saville, 1937) qui le révèle au grand public face à Vivien Leigh. A la même époque, il remporte de francs succès sur scène, accroissant sa popularité.
Rex Harrison tourne encore dans La Citadelle (Vidor, 1938) et surtout l’excellent Train de nuit pour Munich (Reed, 1940), avant de s’engager dans la RAF pendant la Seconde Guerre mondiale. Après un comportement héroïque, il retourne à la comédie avec L’esprit s’amuse (Lean, 1945) et L’honorable Monsieur Sans-Gêne (Gilliat, 1945) où il fait la rencontre de l’actrice Lilli Palmer qu’il va très rapidement épouser.
Ces beaux succès européens l’amène à Hollywood où il décroche un contrat avec la Fox. Il tourne notamment dans Anna et le roi de Siam (Cromwell, 1946) et surtout le gros succès L’aventure de Madame Muir (Mankiewicz, 1947) où il incarne un fantôme séduisant Gene Tierney. On le revoit ensuite dans L’évadé de Dartmoor (Mankiewicz, 1948) et Infidèlement vôtre (Sturges, 1948), mais un scandale éclate en 1948. L’acteur a effectivement une liaison adultère avec l’actrice Carole Landis. O, celle-ci met fin à ses jours après une nuit passée avec Rex Harrison.
L’acteur perd alors son contrat avec la Fox et retourne pendant un temps au théâtre. En Angleterre, il tourne à nouveau dans L’assassin frappe à minuit (Beck, Bushell, 1951), incarne Saladin dans Richard Cœur de Lion (Butler, 1954), tandis qu’Un mari [presque] fidèle ! (Gilliat, 1955) lui offre l’occasion de se marier avec l’actrice Kay Kendall. C’est essentiellement par le théâtre que Rex Harrison va revenir sur le devant de la scène, grâce au triomphe de la pièce My Fair Lady qu’il joue à Broadway dès 1957.
Au cinéma, il est consacré grâce à deux rôles majeurs. D’abord celui de César dans le Cléopâtre (1963) de Mankiewicz, puis celui du professeur Higgins dans My Fair Lady (Cukor, 1964). Rex Harrison obtient pour ce dernier rôle l’Oscar du meilleur acteur en 1965. Une consécration tardive, mais bien réelle.
On le revoit ensuite dans La Rolls-Royce jaune (Asquith, 1964), L’extase et l’agonie (Reed, 1965) où il incarne le pape, puis dans deux comédies à gros budget qui reposent sur ses épaules : Guêpier pour trois abeilles (Mankiewicz, 1967) et L’Extravagant docteur Dolittle (Fleischer, 1967). Au cours des années 70, Rex Harrison préfère privilégier le théâtre, mais reste fidèle à Richard Fleischer pour qui il tourne dans Le prince et le pauvre (1977) et Ashanti (1979). Il incarne Colbert dans Le 5e mousquetaire (Annakin, 1979) et termine sa carrière cinéma avec V comme vengeance (Cimber, 1982).
En 1989, Rex Harrison est anobli par la reine Élisabeth II, alors qu’il est déjà atteint d’un cancer du pancréas. Il meurt en 1990 à l’âge de 82 ans.