Acteur, réalisateur, scénariste et producteur français, Roger Coggio est né à Lyon en 1934 et se passionne rapidement pour le théâtre. Afin de devenir acteur, Coggio monte à Paris où il suit les cours de Charles Dullin dans les années 50. Il est aussitôt repéré par le cinéaste André Cayatte qui lui offre un rôle important de son film Avant le déluge (1954).
Roger Coggio, un homme de théâtre avant tout
On le voit aussi jouer pour Robert Hossein dans Pardonnez nos offenses (1956). La même année, il entame sa longue coopération avec le TNP. Préférant se consacrer au théâtre, il délaisse le cinéma et tourne davantage pour la télévision, moins contraignante en termes de calendrier.
Pourtant, en 1963, il s’essaie à la réalisation avec sa pièce favorite Le journal d’un fou, d’après Gogol. Le film ne fonctionne pas, ce qui le renvoie au théâtre pour plusieurs années. En 1971, il revient derrière et devant la caméra pour Chronique d’un couple (1971) qui ne trouve pas de distributeur et demeure donc inédit, puis Les noces de porcelaine (1975). Entre-temps, il a joué sous la direction de Sergio Gobbi dans Le temps des loups (1970), d’André Delvaux dans Belle (1973) et de Roger Hanin dans Le protecteur (1974).
Des comédies anodines aux adaptations académiques de classiques du théâtre
En 1976, Roger Coggio choisit d’aborder la comédie satirique avec Silence… on tourne avec Elisabeth Huppert. Le duo se reconstitue pour la comédie On peut le dire sans se fâcher (1978), puis C’est encore loin l’Amérique ? (1980). Toutefois, ces différentes tentatives sont globalement vouées à l’échec. L’année suivante, Roger Coggio trouve un nouveau filon à exploiter : il s’agit de l’adaptation scolaire de grands classiques. La plupart de ces œuvres vont connaître un joli succès grâce à une coopération avec le Ministère de l’Education Nationale qui encouragera les enseignants de français à emmener leurs classes dans les salles obscures.
Ce cycle commence en 1981 avec Les fourberies de Scapin qui attire plus de deux millions de spectateurs dans les salles, dont beaucoup de scolaires. Encouragé par ce très beau succès, Coggio enchaîne aussitôt avec Le Bourgeois gentilhomme (1982), toujours d’après Molière. Cette fois, ils furent un peu plus d’un million de spectateurs à venir voir Michel Galabru. Ensuite, Coggio décide de refaire son premier film et livre avec Le journal d’un fou (1987) son film le plus difficile d’accès, mais aussi le plus ambitieux. Cette fois, malgré l’apport des scolaires, le long-métrage est un échec, percuté de plein fouet par la crise du cinéma. Cela ne décourage pas l’artiste qui revient deux ans plus tard avec La folle journée ou Le mariage de Figaro (1989) d’après Beaumarchais. Cette fois, l’échec commercial est cinglant et pousse donc Roger Coggio à abandonner la réalisation d’œuvres dispendieuses.
L’acteur désormais lié la ville à l’actrice Fanny Cottençon n’apparaît plus à l’écran, hormis une petite contribution à Je suis vivante et je vous aime (Kahane, 1998). En 2001, Roger Coggio meurt d’un cancer à l’âge de 67 ans. Une perte pour le théâtre classique.