Rachid Bouchareb

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Nos frangins, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français, Algérien
  • Date de naissance : 1er septembre 1953 à Paris (France)
  • Crédit visuels : © 3B Productions, France 2 Cinéma, Le Pacte, Wild Bunch / Affiche : Le Cercle Noir pour Fidelio. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et producteur franco-algérien, Rachid Bouchareb est né à Paris dans une famille algérienne. Il se lance dans le cinéma par la petite porte de l’assistanat qu’il pratique durant environ sept ans de la fin des années 70 au début des années 80, ce qui lui permet de se former à son futur rôle de réalisateur.

Des débuts modestes dans les années 80

Au passage, il tourne quelques courts-métrages et parvient à monter son premier long intitulé Bâton Rouge (1985) qui ne connaît pas le succès public escompté, mais le fait remarquer de la critique. Il obtient notamment une récompense au Festival d’Amiens et il incarne une génération de jeunes cinéastes issus de l’immigration. Ils sont alors peu nombreux à parvenir à monter leurs films en France.

Après cette première expérience, Rachid Bouchareb a beaucoup de mal à réunir des financements pour son second long et il décide de fonder sa propre société de production avec Jean Bréhat et Jean Bigot, ce qui donnera naissance à 3B Productions qui existe toujours aujourd’hui. Cela lui permet de repasser derrière la caméra pour le drame Cheb (1991) qui indiffère le grand public français, mais qui reçoit plusieurs prix au Festival de Cannes et qui est même sélectionné pour concourir à l’Oscar du meilleur film étranger.

Désœuvré, le cinéaste tourne deux téléfilms et revient au cinéma avec Poussières de vie (1995) qui est cette fois nominé dans la catégorie du meilleur film étranger aux Oscars 1996. Une belle opportunité pour un long-métrage qui ne connaît pas une grande diffusion, malgré des qualités évidentes. A cette époque, Rachid Bouchareb est donc avant tout un heureux producteur, avec quelques succès à son compteur, mais ses réalisations restent confidentielles.

Les premiers gros succès des années 2000

Indigènes, l'affiche

© 2006 Tessalit Productions – Kiss Films – France 2 Cinéma – France 3 Cinéma – StudioCanal – Taza Productions – Tassili Films – La Petite Reine – Versus Production / Affiche : Silenzio (agence) – Le Cercle Noir (Paris) (agence) – Roger Arpajou (photographe). Tous droits réservés.

Cela évolue avec Little Senegal (2001), avec entre autres Roschdy Zem. Contre toute attente, le long-métrage est un vrai succès du film d’art et essai avec 315 263 entrées sur toute la France. Le long-métrage est présenté au Festival de Berlin et obtient plusieurs prix dans d’autres manifestations prestigieuses. Rachid Bouchareb passe donc à la vitesse supérieure et parvient au bout de plusieurs années à réunir le cossu budget de 14,4 M d’euros pour réaliser sa fresque historique Indigènes (2006) sur l’effort de guerre des troupes coloniales durant la Seconde Guerre mondiale.

Porté par un casting trois étoiles, le long-métrage est un événement qui attire 3 227 502 spectateurs dans les salles. Le film représente l’Algérie aux Oscars 2007 dans la catégorie du meilleur film étranger, reçoit également un Prix d’interprétation pour l’ensemble du casting masculin au Festival de Cannes et remporte un César du meilleur scénario original.

Après ce très beau succès, Rachid Bouchareb s’exile en Angleterre où il tourne le très beau drame sur le terrorisme London River (2009) qui s’écrase malheureusement à 16 888 spectateurs malgré un sujet plutôt bien traité. Pourtant, le long avait été bien reçu au Festival de Berlin où il a décroché un Prix œcuménique et le Prix d’interprétation pour l’acteur malien Sotigui Kouyaté. Avec Hors-la-loi (2010), Rachid Bouchareb consacre un budget astronomique de 22,5 M d’euros pour évoquer la guerre d’Algérie, avec l’aide de ses acteurs d’Indigènes.

Hors-la-loi, l'affiche

© 2010 Tessalit Productions – Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) – EPTV – Tassili Films – StudioCanal – France 2 Cinéma – France 3 Cinéma / Affiche : Silenzio (agence) – Le Cercle Noir (Paris). Tous droits réservés.

Le défi est immense et le long-métrage est présenté en grande pompe à Cannes où il fait l’objet de plusieurs polémiques agitées notamment par l’extrême droite. Si le film n’est effectivement pas tendre avec la France, il n’oublie de présenter les membres du FLN avec une grande ambiguïté dans leurs intentions. Malgré de réelles qualités, le film est un cuisant échec public avec seulement 393 335 entrées en fin de parcours. Même si Hors-la-loi a représenté une nouvelle fois l’Algérie aux Oscars, le métrage repart une fois de plus bredouille de la cérémonie.

Les difficiles années 2010

Visiblement amer de cette dernière expérience malheureuse, Rachid Bouchareb décide alors de tourner à l’étranger. On lui doit notamment le drame Just Like a Woman (2012) qui est sorti en salles aux States, mais directement à la télévision chez nous. On préfère largement sa version américaine du film Deux hommes dans la ville (Giovanni, 1973) intitulée en France La voie de l’ennemi (2014) avec Forest Whitaker et Harvey Keitel. Le métrage a été présenté en compétition au Festival de Berlin sans remporter de prix. Malgré de réelles qualités, La voie de l’ennemi a été un très gros échec commercial en France avec seulement 37 789 tickets vendus.

Après avoir tourné une mini-série télévisée, Rachid Bouchareb revient avec La route d’Istanbul (2016) qui est projeté dans les festivals, mais est finalement vendu aux chaînes de télévision. Finalement, c’est en 2018 que le cinéaste aborde pour la première fois la comédie avec le nanardesque Le flic de Belleville (2018) mené par un Omar Sy en roue libre. Le résultat est proprement catastrophique. Doté d’un budget costaud de plus de 15 millions d’euros, la comédie échoue à 630 283 entrées, ce qui est toujours trop au vu de la médiocrité du produit fini.

Un retour gagnant en 2022 ?

Après une période plus calme, Rachid Bouchareb nous revient donc en 2022 avec un film qui devrait être l’occasion d’effacer la bévue précédente. Nos frangins (2022) a été présenté à Cannes et sa vision de l’affaire de Malik Oussekine risque de déclencher à nouveau des débats passionnés, mais comme toujours nécessaires.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages cinéma uniquement) :

  • 1985 : Bâton Rouge
  • 1991 : Cheb
  • 1994 : Poussières de vie
  • 2001 : Little Senegal
  • 2006 : Indigènes
  • 2009 : London River
  • 2010 : Hors-la-loi
  • 2014 : La Voie de l’ennemi (Two Men In Town)
  • 2018 : Le Flic de Belleville
  • 2022 : Nos frangins
x