Réalisateur, scénariste et acteur américain, Nicholas Ray étudie d’abord l’architecture dans les années 30 aux côtés de Frank Lloyd Wright. Puis, il rejoint un groupe d’improvisation théâtrale où il fait la rencontre d’Elia Kazan qui le dirige. Parallèlement, Ray écrit des pièces radiophoniques.
Des débuts prometteurs
Au cours des années 40, Nicholas Ray travaille à Hollywood où il retrouve Elia Kazan qui le présente au producteur John Houseman. Ce dernier donne sa chance au nouvel arrivant et produit son premier film de réalisateur, à savoir Les amants de la nuit (1948). Le ton de ce premier long-métrage est original pour l’époque et témoigne de la naissance d’un grand cinéaste. Il tourne ensuite pour le compte d’Humphrey Bogart Ruelles du malheur (1949), plus classique.
Toujours avec Bogart, on est en droit de préférer Le violent (1950) qui est une vraie réussite. Ray enchaîne avec La maison dans l’ombre (1951) qu’il considère comme un échec alors que le film possède de nombreuses qualités. On ne peut pas en dire autant du film de guerre Les diables de Guadalcanal (1951), médiocre véhicule pour John Wayne. Il se rattrape avec le drame Les indomptables (1952) sur le monde des rodéos.
Le temps de la gloire et des chefs-d’œuvre
Nicholas Ray entame alors une véritable mue artistique avec Johnny Guitar (1954), tourné pour le petit studio Republic. Si le film ne rencontre pas le succès escompté, il est depuis devenu un classique du genre. Ray enchaîne avec un autre western, A l’ombre des potences (1955) avec James Cagney, mais cette même année est surtout marquée par la réalisation de son chef-d’œuvre La fureur de vivre (1955) avec James Dean. Ce projet très personnel et ancré dans une critique de l’american way of life va connaître un formidable succès international et demeure son œuvre la plus connue. Ce film lui a valu d’être nommé à l’Oscar du meilleur scénariste pour l’unique fois de sa carrière.
Après un film dispensable (L’ardente gitane en 1956), Nicholas Ray signe un drame remarquable avec Derrière le miroir (1956) qui traite d’un sujet de société de manière personnelle et forte. Le film est un cuisant échec commercial. Cela contraint Nicholas Ray à retrouver des sujets plus commerciaux avec Jesse James, le brigand bien-aimé (1957), Amère victoire (1957) et Traquenard (1959), qui ont malgré tout de grandes qualités. La forêt interdite (1958) est un autre métrage personnel.
Superproductions et échecs successifs
Nouvelle mue pour Nicholas Ray en ce début des années 60 puisque le réalisateur part à l’étranger et se met à tourner des grosses productions internationales. Son style se noie dans le gigantisme des budgets des Dents du diable (1960), Le roi des rois (1961) et Les 55 jours de Pékin (1962). Malgré de grandes ambitions, ces trois productions s’écrasent au box-office et condamnent le cinéaste au silence, à une époque où il est terrassé par une crise cardiaque.
La chute inexorable
Nicholas Ray, rejeté par les producteurs, est désormais dans l’impossibilité de tourner. Il se noie dans l’alcool et accumule des dettes de jeu qui le laissent ruiné. Il perd également l’usage de son œil droit, mais réussit à devenir professeur de cinéma au cours des années 70.
Il tourne avec ses étudiants We Can’t Go Home Again (1973), un autoportrait en vidéo. Il est ensuite sollicité par Wim Wenders pour jouer dans L’ami américain (1977). Il termine sa carrière et sa vie avec Nick’s Movie (1980), tourné conjointement avec Wim Wenders qui filme les derniers mois du cinéaste, avant que celui-ci ne meurt d’un cancer du poumon en 1979 à l’âge de 67 ans.