Écrivain, scénariste, réalisateur et acteur français, Michel Houellebecq (de son vrai nom Michel Thomas) est né à La Réunion, dans une famille communiste. Après le divorce de ses parents, il est élevé par ses grands-parents en Algérie. Il rentre ensuite en France où il effectue les classes préparatoires au lycée Chaptal. Il intègre en 1975 l’Institut national agronomique Paris-Grignon où il fonde une revue littéraire. A cette époque, il écrit et dirige le court-métrage Cristal de souffrance (1978), démontrant ainsi son goût pour le septième art.
Il devient ingénieur, mais demeure longtemps au chômage. Houellebecq entame alors une formation de cinéaste qu’il n’achève pas. Sa vie privée étant marquée par un divorce, il entame une dépression au début des années 80. Parallèlement, il commence à développer un goût pour la littérature et l’écriture. Toutefois, il réussit à trouver un emploi fixe dans le domaine de l’informatique, ce qui lui permet d’affirmer parallèlement ses prétentions littéraires.
Il publie une biographie sur H.P. Lovecraft au début des années 90, mais la révélation intervient avec Extension du domaine de la lutte (1994), roman désabusé qui rencontre un franc succès, de même que Les particules élémentaires (1998) qui seront d’ailleurs tous les deux adaptés au cinéma. Si le second fait polémique à cause d’une certaine misogynie latente, le suivant intitulé Plateforme (2001) évoque sans détour le tourisme sexuel.
Le succès est moindre avec La possibilité d’une île, que Houellebecq choisit pourtant de porter à l’écran dans son premier long-métrage de fiction en 2008. Le cuisant échec commercial du film (14 877 entrées sur toute la France) le renvoie à l’écriture. En 2010, il remporte le Prix Goncourt avec son roman La Carte et le territoire.
A partir de cette époque, Michel Houellebecq s’amuse de son image et accepte de jouer son propre rôle dans L’enlèvement de Michel Houellebecq (Nicloux, 2014), puis joue dans le décalé Near Death Experience (Delépine, Kervern, 2014). Il provoque un vrai tollé avec son roman Soumission, paru en 2015 qui évoque une France islamisée et marquée par le grand remplacement. Son pessimisme semble quelque peu atténué dans son livre suivant intitulé Sérotonine (2019), mais l’écrivain ne cesse de faire polémique en s’affichant avec des ténors de la droite extrême lors de conférences.
Parallèlement, il fait encore l’acteur pour Guillaume Nicloux dans l’excellent Thalasso (2019), et joue un suicidaire dans Effacer l’historique (Delépine, Kervern, 2020). On notera que l’écrivain aime se jouer des étiquettes et prononce des discours qui peuvent le rattacher alternativement à toutes les tendances politiques. Michel Houellebecq ou l’art de la provocation ?
