Macha Méril

Actrice, Comédienne, Romancière, Auteure
La bête tue de sang-froid, avec Macha Méril

Personal Info

  • Nationalité : Française
  • Date de naissance : 3 septembre 1940, à Rabat (Maroc)
  • Nom de naissance : Maria-Magdalena Wladimirovna Gagarina
  • Crédits : Michel et moi, publié chez Albin Michel

Biographie

Note des spectateurs :

Macha Méril est l’une des grandes dames du cinéma français, aux impressionnantes rencontres artistiques depuis la fin des années 50.

Née avec le rang de princesse – son père était lui-même prince au sein de la famille Gagarine, lignée princière de Russie, quand sa mère était issue de la noblesse ukrainienne, Macha Méril est une artiste accomplie entre de nombreux seconds rôles au cinéma, une activité régulière à la télévision, et de nombreux écrits, entre romans, autobiographies…

Elle interrompt ses études de lettres dans les années 50 pour suivre des courts d’art dramatique. Macha Méril démarre sa carrière à l’écran chez Gérard Oury dans La Main chaude en 1960, mais c’est Une femme mariée de Jean-Luc Godard qui lui offre un vrai beau premier rôle en 1964. Entre-temps, la nouvelle vedette de la Nouvelle Vague est apparue chez Guy Gilles (Mélancholia), Michel Deville (Adorable menteuse, dans lequel elle occupe l’un des rôles principaux) et Roger Vadim (Le repos du guerrier).

Au gré des seconds rôles et de ses apparitions au cinéma toujours marqués par une certaine élégance, Macha Méril tourne pour André Cayatte, Jacques Rouffio (L’horizon), Luis Buñuel (Belle de jour), Maurice Pialat (Nous ne vieillirons pas ensemble), Jean Yanne (Les Chinois à Paris)…

En 1969, l’actrice épouse le cinéaste italien, méconnu en France, Gian Vittorio Baldi, dont elle adoptera le fils malgré un divorce en 1978. Installée désormais à Rome, Macha Méril va interpréter des rôles à part dans se filmographie, chez de nombreux cinéastes italiens, notamment Dario Argento (Les frissons de l’angoisse) ou dans l’hyper violent et choquant La bête tue de sang froid d’Aldo Lado, où elle incarne un personnage radicalement opposé à ce qu’elle est dans la vraie vie. Si elle est très occupée à enchaîner les rôles dans son pays d’adoption, Macha Méril apparaît toutefois chez Rainer Werner Fassbinder, en 1976, dans Roulette chinoise. L’héroïne en est Anna Karina.

De retour en France après sa séparation d’avec Gian Vittorio Baldi, Macha Méril enchaîne les films à succès : Va voir maman, papa travaille de François Leterrier, Robert et Robert de Lelouch, qui la dirige aussi en 1981 dans Les uns et les autres. Puis elle s’invite chez David Hamilton (Tendres cousines, 1980), Bertrand Blier (Beau-père, 1981), Claude Miller (Mortelle randonnée, 1983), Alexandre Arcady (Le grand carnaval, 1983) ETRobert Enrico (Au nom de tous les miens, 1983).

La bête tue de sang-froid, avec Macha Méril

© 1976 Rewind, Marzia Cinematografica, European Incorporation

Dans ces années 80, l’actrice démarre aussi une carrière comme auteure d’ouvrages divers et de comédienne sur les planches. Elle trouve également sa place à la télévision. Son interprétation généreuse chez Agnès Varda dans Sans toi ni loi, face à la vagabonde Mona, jouée par Sandrine Bonnaire, lui vaut sa seule nomination aux César, pour un second rôle. On la voit aussi dans le polar Les fauves de Jean-Louis Daniel, avec Daniel Auteuil et Philippe Léotard, la comédie girlie Les nanas d’Annick Lanoé, ou Les rois du gag, un échec de Claude Zidi. En travaillant pour Kontchalovski dans le drame en anglais Duo pour une soliste, avec Julie Andrews, Alan Bates, Max Von Sydow et Rupert Everett, elle fait même partie du cheptel de la Cannon Inc le temps d’une production, qui certes, sera un échec.

Pour le reste de sa carrière cinématographique, on s’attachera à mettre en avant deux films qui ont compté, La vouivre de Georges Wilson (1989) et La tentation de Vénus d’István Szabó (1991). Malgré des apparitions chez Francis Girod, Jacques Baratier, Claude Berri et James Huth, son intérêt pour le cinéma s’est estompé, et c’est surtout à la télévision et chez les libraires qu’on la retrouve volontiers.

Elle épouse en 2014 le compositeur star Michel Legrand, qui est désormais naturalisé américain. Celui-ci décède en 2019. Ils avaient entretenu une liaison quarante ans auparavant, au milieu des années 60. Le cinéma est avant tout une belle histoire dont elle publiera les belles pages dans un ouvrage publié chez Albin Michel, en 2017.

Frédéric Mignard

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