Acteur et chanteur franco-camerounais, Joseph Momo a quitté son pays natal pour s’installer à Paris en 1971. Salarié chez Citroën, il a pour véritablement passion la musique et crée une série de chansons, avant de sortir un premier album en 1978. Il connaît ensuite un succès d’estime avec le disque Love Africa Soul (1980) au sein du groupe Podem. D’autres albums suivront jusqu’à la fin des années 80.
Joseph Momo est également sollicité pour des petits rôles au cinéma, souvent dans des métrages mettant en avant le rapport colonial et les liens franco-africains. On le voit ainsi dans Le crabe-tambour (1977) de Pierre Schoendorffer, L’état sauvage (1978) de Francis Girod (1978) ou L’Africain (1983) de Philippe de Broca. Il apparaît aussi dans des films signés Yves Boisset, Michel Drach ou Bernard Stora, tout en défendant le cinéma africain : en 1985, il fonde l’association APCA (Association pour la Promotion du Cinéma Africain).
Mais le cinéma français de l’époque peine à donner des rôles d’envergure à des acteurs noirs. Joseph Momo, qui connaît des problèmes financiers dans les années 1990, se voit contraint de s’orienter aussi vers d’autres domaines, et crée une société de soins infirmiers et une entreprise de surveillance. Il ne renonce pas à la musique et au cinéma pour autant, tout en jouant dans des productions télévisées.
Au grand écran, il tient encore des rôles secondaires dans plusieurs films dont La haine (1995) de Mathieu Kassovitz, La divine poursuite (1997) de Michel Deville et Djib (2000) de Jean Odoutan. Des problèmes de santé survenus en 2012 l’éloignent des studios. Joseph Momo est décédé le 7 octobre 2022 à l’âge de 70 ans.