Johnny Knoxville est un cascadeur aux exploits mémorables, notamment avec sa troupe de Jackass qui divertit l’Amérique profonde de ses exploits de casse-cou, depuis la deuxième moitié des années 90, sur MTV.
Animé par l’envie de faire des choses réellement dangereuses, voire mortelles, depuis son plus jeune âge, et sbire d’un humour hardcore souvent scatologique, Johnny Knoxville développe tout au long des années 90, la vingtaine passée, des envies d’autotest sur des choses évidemment périlleuses dont il publie le résultat de ses expériences. Annonçant les expérimentation des casse-cou du Youtube des années 2010, Johnny Knoxville est à la fois un précurseur, mais marche aussi dans les traces du comique physique de l’ère du muet, transcendé dans les années 20 par Buster Keaton, dont Knoxville ne partage pourtant nullement l’air dépressif.
© Paramount Pictures. All Rights Reserved.
Avec Jackass, le satiriste est à la tête d’un groupe aussi dingue que lui. L’émission où les cascadeurs s’adonnent à des blagues de potaches, des caméras cachées et des exploits aussi improbables et dangereux que vulgaires, a donné lieu à de très nombreux films dès 2002. Leur succès ne se dément jamais.
Jackass: the movie réalise 64M$ a box-office américain en 2002. La production Paramount sera suivi d’un numéro 2 en 2006 (72.7M$), d’un épisode 3D en 2010 (117M$) et d’un Jackass Forever en 2022 (57M$). Des succès toujours mis en boîte par Jeff Tremaine, proche de la bande. Des versions longues contribuent à générer encore plus de recettes en DVD.
© Twentieth Century Fox. All Rights Reserved.
En 2013, Jeff Tremaine dirige à nouveau Johnny Knoxville, déguisé en grand-père indigne et libidineux au sein de l’Amérique profonde, pour une série de caméras cachées qui suivent cette fois-ci un fil conducteur narratif. Le résultat s’intitule Jackass Presents: Bad Grandpa, encore un énorme succès aux Etats-Unis avec 102M$. La comédie est évidemment hilarante mais ne soulèvera pas le même enthousiasme en France.
Les cinéphiles français ont rarement eu l’occasion de voir la franchise Jackass dans les salles de l’Hexagone. Seuls l’opus 3D en 2010 (377 000 entrées) et Bad Grandpa (65 000) ont trouvé leur chemin dans les cinémas.
En fait, on a pu profiter du charisme indéniable de Johnny Knoxville dans quelques rares longs métrages comme le film d’action Tolérance zéro, en 2004. Il partage le haut de l’affiche avec Dwayne Johnson qui se faisait alors appeler The Rock. La grosse série B fut un échec.
A Dirty Shame est probablement son meilleur long. Le délire trash, ode au fétichisme sexuel sorti en 2006, est signé par John Waters, le pape du cinéma underground qui avait fait du travesti obèse Divine son égérie. Le cinéaste le convie à une orgie de gags parfaitement extatiques. Mais le caractère radical du scénario ne leur assure pas un succès au cinéma.
En France, Twentieth Century Fox condamne The Ringer avec Katherine Heigl à une sortie technique, en 2006 (10 salles, aucune pub et aucune projection de presse = 693 spectateurs France !).
© Lionsgate. All Rights Reserved.
Johnny Knoxville est aussi de la série B de Kim Jee-woon, avec Arnold Schwarzenegger, Le Dernier Rempart, en 2013. Encore un flop. Même quand il se trouve un rôle dans une œuvre académique, le biopic Elvis & Nixon, en 2016, le succès n’est pas au rendez-vous. Le film de Liza Johnson, avec Michael Shannon, Kevin Spacey et Alex Pettyfer, trouve à peine 42 000 curieux.
Finalement, ses deux plus grosses productions hollywoodiennes seront Men in Black 2 où il incarne un homme à deux têtes et Shérif, fais-moi peur qui ne rencontre pas totalement le succès espéré. Il était alors jeune trentenaire. Hollywood l’envisageait comme vedette de premier plan dans de grosses productions, mais ils ne parviendront jamais à dompter l’animal.
© Twentieth Century Fox. All Rights Reserved.
© Netflix. All Rights Reserved.