Jean-Pierre Aumont

Acteur
Affiche de La Nuit américain de François Truffaut

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 5 janvier 1911 à Paris (France)
  • Date de décès : 30 janvier 2001 à Gassin (France)
  • Crédit visuel : © 1973. Les Films du Carrosse, Productions et Éditions Cinématographiques Françaises. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Jean-Pierre Aumont a connu une carrière d’une belle longévité, tournant en France et à Hollywood, et trouvant ses rôles les plus célèbres avec Marcel Carné (Hôtel du Nord) et François Truffaut (La nuit américaine).

Jean-Pierre Aumont, au-delà de l’image du séducteur

Jean-Pierre Aumont débute au cinéma à vingt ans dans Jean de la Lune (1931) de Jean Choux. Le jeune premier devient vite vedette avec des métrages comme Dans les rues (1933) de Victor Trivas et surtout Lac aux dames (1934) de Marc Allégret. Doté d’un physique avantageux, il devient la coqueluche du public féminin des années 30, qui l’apprécie dans Le voleur (1934) de Maurice Tourneur, L’équipage (1935) d’Anatole Litvak ou Maman Colibri (1937) de Jean Dréville. Marcel Carné le dirige à deux reprises et lui offre ses rôles les plus célèbres de la décennie. Il est d’abord le laitier débridé de Drôle de drame (1937), avant d’incarner le jeune héros suicidaire d’Hôtel du Nord (1938). Le couple qu’il forme avec Annabella est censé être au cœur du film mais leur idylle paraît assez fade et les deux stars se font voler la vedette par Louis Jouvet et Arletty, avec sa « gueule d’atmosphère ».

Avec la guerre, Jean-Pierre Aumont, de confession juive, s’exile aux États-Unis. Il est tête d’affiche de deux films de guerre tournés en 1943, Un commando en Bretagne (1943) de Jack Conway et La croix de Lorraine de Tay Garnett. L’acteur s’engage ensuite dans les Forces françaises libres. Il reste à Hollywood à l’après-guerre, et y tourne des œuvres mineures, mais en vedette. Il est ainsi partenaire de Ginger Rogers dans la comédie romantique Un cœur à prendre (1946) de Sam Wood, d’Yvonne De Carlo dans le musical Schéhérazade (1947) de Walter Reisch, ou de Maria Montez dans L’Atlantide (1949) de Gregg G. Tallas.

De Hollywood à François Truffaut

À partir des années 50, Jean-Pierre Aumont se partage entre Paris et Hollywood. Partenaire de Leslie Caron et Mel Ferrer dans le musical Lili (1953) de Charles Walters, ou de Sophia Loren et Anthony Perkins dans Le couteau dans la plaie (1962) d’Anatole Litvak, il alterne premiers rôles dans des productions mineures et seconds rôle prestigieux. Il donne la réplique à Paulette Goddard dans La charge des lanciers (1954) de William Castle ; Jean Simmons dans L’impudique (1956) de Philip Dunne ; Jane Birkin dans Catherine et compagnie (1975) de Michel Boisrond ; Terence Hill et Bud Spencer dans Les deux missionnaires (1975) de Franco Rossi, Jodie Foster dans Le sang des autres (1984) de Claude Chabrol ; Alida Valli et Jacqueline Maillan dans À notre regrettable époux (1988) de Serge Korber ; ou Jeanne Moreau dans La propriétaire (1996) d’Ismail Merchant.

Cardinal de Rohan dans Si Versailles m’était conté (1954) de Sacha Guitry, militaire dans Allons z’enfants (1981) d’Yves Boisset, père de Mylène Farmer dans Georgina (1994) de Laurent Boutonnat, ou d’Hancarville dans Jefferson à Paris (1995) de James Ivory, il n’aura pas négligé la Nouvelle Vague et le cinéma d’auteur avec Vacances portugaises (1963) de Pierre Kast, L’homme au cerveau greffé (1971) de Jacques Doniol-Valcroze, ou Des journées entières dans les arbres (1976) de Marguerite Duras. Mais son rôle le plus célèbre restera celui de l’acteur incarnant un père séducteur dans La nuit américaine (1973) de François Truffaut.

Du mélodrame des années 30 à la production culturelle des années 90 en passant par le film d’horreur espagnol, Jean-Pierre Aumont a su diversifier son parcours et a tenté de rompre avec l’image un peu lisse qui était la sienne. Parmi les autres réalisateurs qui l’ont dirigé, on peut citer Mario Bonnard, Julien Duvivier, Victor Tourjanski, Marcel L’Herbier, Robert Siodmak, Jean Epstein, Alberto Cavalcanti, Mervyn Le Roy, Claude Lelouch et Romain Goupil.

Jean-Pierre Aumont voit sa longévité récompensée par un César d’honneur en 1991. Il avait été l’époux des actrices Maria Montez (1912-1951) et Marisa Pavan, et le père de la comédienne Tina Aumont (1946-2006).

Gérard Crespo

Filmographie de Jean-Pierre Aumont

Acteur, longs métrages
  • 1931 : Jean de la Lune de Jean Choux
  • 1931 : Échec et mat de Roger Goupillières
  • 1932 : Faut-il les marier ? de Pierre Billon et Karel Lamač
  • 1933 : Dans les rues de Victor Trivas
  • 1933 : Un jour viendra de Gerhard Lamprecht et Serge Veber
  • 1933 : La Merveilleuse Tragédie de Lourdes d’Henri Fabert
  • 1933 : Ève cherche un père de Mario Bonnard
  • 1934 : Lac aux dames de Marc Allégret
  • 1934 : Le Voleur de Maurice Tourneur
  • 1934 : Maria Chapdelaine de Julien Duvivier
  • 1935 : Les Yeux noirs de Victor Tourjanski
  • 1935 : L’Équipage de Anatole Litvak
  • 1935 : Les Beaux Jours de Marc Allégret
  • 1936 : Tarass Boulba d’Alexis Granowsky
  • 1936 : La Porte du large de Marcel L’Herbier
  • 1937 : Le Chemin de Rio de Robert Siodmak
  • 1937 : Drôle de drame ou L’Étrange Aventure du docteur Molyneux de Marcel Carné
  • 1937 : Le Messager de Raymond Rouleau
  • 1937 : Maman Colibri de Jean Dréville
  • 1937 : La Femme du bout du monde de Jean Epstein
  • 1938 : Chéri-Bibi de Léon Mathot
  • 1938 : Hôtel du Nord de Marcel Carné
  • 1938 : Le Paradis de Satan de Félix Gandéra
  • 1938 : Belle Étoile de Jacques de Baroncelli
  • 1939 : Le Déserteur ou Je t’attendrai de Léonide Moguy
  • 1939 : S.O.S. Sahara de Jacques de Baroncelli
  • 1943 : Un commando en Bretagne (Assignment in Brittany) de Jack Conway
  • 1943 : La Croix de Lorraine (The Cross of Lorraine), de Tay Garnett
  • 1946 : Un cœur à prendre (Heartbeat) de Sam Wood
  • 1947 : Schéhérazade (Song of Scheherazade) de Walter Reisch
  • 1948 : Le Destin de Léopold Ier (The first gentleman) d’Alberto Cavalcanti
  • 1948 : L’Atlantide (Siren of Atlantis) d’Arthur Ripley et Gregg Tallas
  • 1949 : Hans le marin de François Villiersb
  • 1949 : Golden Arrow de Gordon Parry
  • 1950 : La vie commence demain, documentaire de Nicole Vedrès
  • 1950 : L’Homme de joie de Gilles Grangier
  • 1951 : L’Amant de paille de Gilles Grangier
  • 1951 : La Vengeance du corsaire (La vendetta del corsaro) de Primo Zeglio
  • 1951 : Dernier rendez-vous (Ultimo incontro) de Gianni Franciolini
  • 1952 : Les loups chassent la nuit de Bernard Borderie
  • 1953 : Moineaux de Paris de Maurice Cloche
  • 1953 : Lili de Charles Walters
  • 1953 : Kœnigsmark de Solange Térac
  • 1954 : La Charge des lanciers (Charge of the lancers) de William Castle
  • 1954 : Si Versailles m’était conté… de Sacha Guitry
  • 1955 : Dix-huit Heures d’escale de René Jolivet
  • 1955 : Napoléon de Sacha Guitry
  • 1955 : Mademoiselle de Paris de Walter Kapps
  • 1956 : L’Impudique (Hilda Crane) de Philip Dunne
  • 1957 : La Passe dangereuse (The seventh sin) de Ronald Neame
  • 1959 : John Paul Jones, maître des mers (John Paul Jones) de John Farrow
  • 1960 : Le Général ennemi (The Enemy General) de George Sherman
  • 1961 : La Blonde de Buenos Aires (Una americana en Buenos Aires) de George Cahan
  • 1961 : Le Diable à 4 heures (The devil at four o’clock) de Mervyn LeRoy
  • 1961 : Le Puits aux trois vérités de François Villiers
  • 1962 : Les Sept Péchés capitaux, sketch L’Orgueil
  • 1962 : Le Couteau dans la plaie (Five miles to midnight) d’Anatole Litvak
  • 1962 : Un dimanche d’été (Una domenica d’estate) de Giulio Petroni
  • 1962 : Sócio de Alcova de George Cahan
  • 1963 : Vacances portugaises de Pierre Kast
  • 1967 : Le chaudron de sang / Le Collectionneur de cadavres (Blind man’s bluff) de Edward Mann et Santos Alcocer
  • 1969 : Un château en enfer (Castle keep) de Sydney Pollack
  • 1971 : L’Homme au cerveau greffé de Jacques Doniol-Valcroze
  • 1971 : Biribi de Daniel Moosmann
  • 1973 : La Nuit américaine de François Truffaut
  • 1974 : Le Chasseur d’ombres de Teri Mc Luhan (voix)
  • 1974 : Vérités et Mensonges d’Orson Welles (apparition)
  • 1975 : Les Deux Missionnaires (Porgi l’altra guancia) de Franco Rossi
  • 1975 : Madam’ (The Happy Hooker) de Nicholas Sgarro
  • 1975 : Le Chat et la Souris de Claude Lelouch
  • 1975 : Catherine et Compagnie de Michel Boisrond
  • 1975 : Mahogany de Berry Gordy
  • 1976 : Des journées entières dans les arbres de Marguerite Duras
  • 1978 : Black out… et la terreur commence (New York black out) d’Eddy Matalon
  • 1978 : Deux Solitudes (Two solitudes) de Lionel Chetwynd
  • 1979 : Un bout de paradis (Something short of paradise) de David Helpern
  • 1981 : Allons z’enfants d’Yves Boisset
  • 1981 : Difendimi dalla notte de Claudio Fragasso
  • 1982 : House of the Damned (La villa delle anime maledette) de Carlo Ausino
  • 1982 : Nana : le désir de Dan Wolman
  • 1983 : La Java des ombres de Romain Goupil
  • 1984 : Le Sang des autres de Claude Chabrol
  • 1986 : On a volé Charlie Spencer de Francis Huster
  • 1987 : Sweet Country de Michel Cacoyannis
  • 1988 : À notre regrettable époux de Serge Korber
  • 1990 : Los Mares del sur de Manuel Esteban
  • 1991 : Devenir Colette de Danny Huston
  • 1991 : Une étoile pour deux (A Star for Two) de Jim Kaufman
  • 1992 : Les enfants du diable de Claude Gaignaire
  • 1994 : Giorgino de Laurent Boutonnat
  • 1995 : Jefferson à Paris (Jefferson in Paris) de James Ivory
  • 1996 : La Propriétaire d’Ismail Merchant
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