Kore-eda est un cinéaste japonais né en 1962, détenteur méritant d’une Palme d’or, et à l’œuvre riche d’une thématique – la famille, les rapports filiaux – explorée avec justesse.
Le cinéaste japonais démarre sa carrière dans la deuxième moitié des années 90 avec des œuvres expérimentales absconses : Maborosi et After life, films de festivals trop radicaux pour le public, y compris d’art et essai, sortent sur une poignée d’écrans.
Un habitué du Festival de Cannes
Distance, en 2001, entre en compétition au Festival de Cannes, mais ne dépasse pas les 4 200 curieux. Le film ouvre une longue histoire avec le festival. Aussi, en 2004, Nobody knows lui permet d’accéder à une notoriété avec une récit familial chaleureux qui remporte un prix d’interprétation masculine. Nobody knows parvient à toucher 150 000 spectateurs dans l’Hexagone.
Si Still Walking, un nouveau succès (135 000) reprend une formule semblable, ce nouvel effort du cinéaste nippon ne connaît pas la sélection cannoise.
En 2009, Kore-eda figure parmi les auteurs sélectionnés dans la catégorie Un Certain Regard, avec la poupée gonflable d’Air Doll, réflexion sur la solitude urbaine… gonflée, mais ratée. Le film est un échec commercial (9 000 entrées).
En 2012, I wish nos vœux secrets est également privé de sélection cannoise, et obtient un succès mitigé (60 000).
Kore-eda monte d’un grade en 2013
Hirokazu Kore-eda franchit une nouvelle étape en 2013, avec Tel père, tel fils. Le film remporte un franc succès, propulsé par son passage cannois et un Prix spécial du Jury. Ce film sur la paternité s’octroie plus de 420 000 spectateurs, ce qui est énorme pour une œuvre japonaise. La presse est unanime, le public aussi.
Notre petite sœur en 2015 figure également dans la sélection officielle. Cette histoire de famille recomposées est des plus touchantes et renforce sa base d’aficionados en France.
En 2016, coup de mou pour Après la tempête qui est montré en section Un Certain Regard. Il lui faudra attendre quasiment un an avant de trouver sa place en France.
Le thriller The Third murder sort en avril 2018, l’année où Kore-eda rebondit magnifiquement avec son œuvre la plus aboutie, Une affaire de famille. Celle-ci décroche la Palme, réitérant l’humanité de ses plus grandes œuvres, Nobody knows et Tel père, tel fils, fidèle aux thématiques familiales qui hantent l’artiste.
Contes familiaux de Noël
Fort d’un accueil français à 778 000 entrées et d’un César du Meilleur film étranger (Une affaire de famille est aussi présenté aux Oscars et aux Golden Globes, dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère), Hirokazu Kore-eda tourne avec un casting féminin français en 2019. Il dirige Juliette Binoche et Catherine Deneuve dans La vérité, qui est sélectionné à Venise. Cette production française s’intéresse cette fois-ci aux rapports mère-fille et sort pour les fêtes de Noël, date qui semble être la sienne… Tel père, tel fils avait aussi été distribué un 25 décembre.
Filmographie :
- 1995 : Maborosi
- 1998 : After Life
- 2001 : Distance (Disutansu)
- 2004 : Nobody Knows (Dare mo shiranai)
- 2006 : Hana (Hana yori mo naho)
- 2008 : Still Walking (Aruitemo aruitemo)
- 2009 : Air Doll (Kūki ningyō)
- 2011 : I Wish, nos vœux secrets
- 2013 : Tel père, tel fils (Soshite chichi ni naru)
- 2015 : Notre petite sœur (Umimachi daiarii)
- 2016 : Après la tempête (Umi yori mo mada fukaku)
- 2017: The Third Murder (Sandome no satsujin)
- 2018 : Une affaire de famille (Manbiki kazoku)
- 2019 : La Vérité (Shinjitsu)
- 2022 : Les bonnes étoiles (Broker)
- 2023 : L’innocence (Kaibatsu)