Gus Van Sant est né en 1952. Après des dizaines de films courts dans les années 70 et 80, il réussit à tourner un premier long, Mala noche, en 1985, que l’on découvrira en salle une fois son succès bien posé.
Cinéaste culte des années 90 et du début des années 2000, Gus Van Sant est révélé en 1989 avec Drugstore Cowboy, avec Matt Dillon, qui obtient un succès dans les salles art et essai. Le cinéaste du silence, inspiré par Béla Tarr (Mala noche, son premier film, mais aussi Gerry, en 2002), réalise un coup de maître en 1991 avec My Own Private Idaho, œuvre générationnelle avec River Phoenix et Keanu Reeves, dont la romance homosexuelle à l’écran devient un mythe fondateur de la décennie.
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Si en 1993 il connaît un lourd échec avec Even Cowgirls Get the Blues, le thriller Prête à tout (Matt Dillon, Nicole Kidman, Joaquin Phoenix), lui vaut de nouveau les honneurs.
La suite de sa carrière sera constituée d’œuvres un peu plus académiques. C’est le cas du consensuel Will Hunting qui révèle Matt Damon et Ben Affleck, à l’origine du script, et qui est son plus gros succès commercial. Il en est de même pour A la rencontre de Forrester, voire en 2018 Don’t Worry He Won’t get Far on Foot. Mais Gus Van Sant expérimente aussi beaucoup.
En 1998, il divise la critique avec son exercice de style Psycho, consistant à refaire le classique d’Alfred Hitchcock en couleurs, en conservant chaque plan de la vision artistique du maître du suspense, au moindre détail. Il reçoit un Razzie Award en tant que pire réalisateur.
Avec Elephant, Palme d’Or à Cannes, il filme la jeunesse paumée à travers la retranscription poétique, mais néanmoins terrible, de la tuerie de Columbine, dans un lycée de la ville notoire pour ce massacre qui ébranla l’Amérique à la fin des années 90. Le film ouvre une période plus grunge et morbide dans sa filmographie qui se confirmera avec le film sur Kurt Cobain Last Days (2005) ou Paranoid Park (Prix du 60e anniversaire au Festival de Cannes 2007).
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Son dernier grand film, il le réussit en 2008 avec le biopic Harvey Milk dans lequel Sean Penn devient une figure LGBT historique de San Francisco. Le film lui vaut sa deuxième nomination comme meilleur réalisateur aux Oscars, cinq ans après Elephant.
Habitué des festivals de Cannes et de Berlin, cet ancien réalisateur de clips vidéo (Bowie, Elton John, les Red Hot, Chris Isaak…), connaît une décennie 2010 très faible qualitativement, avec des échecs systématiques au box-office. Restless, Promised Land, Nos souvenirs et Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot sont des films méconnus, dont les échecs consécutifs ont détruit peu à peu l’intérêt des cinéphiles à son égard.
Filmographie :
- 1985 : Mala noche
- 1989 : Drugstore Cowboy
- 1991 : My Own Private Idaho
- 1993 : Even Cowgirls Get the Blues
- 1995 : Prête à tout (To Die For)
- 1997 : Will Hunting (Good Will Hunting)
- 1998 : Psycho
- 2000 : À la rencontre de Forrester (Finding Forrester)
- 2002 : Gerry
- 2003 : Elephant
- 2005 : Last Days
- 2007 : Paranoid Park
- 2008 : Harvey Milk
- 2011 : Restless
- 2012 : Promised Land
- 2015 : Nos souvenirs (The Sea of Trees)
- 2018 : Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot
Affiche de Psycho (1998) – Copyrights : Universal Pictures