Box-office USA : Space Jam 2 leader d’un box-office post-Covid sans saveur en raison des diffusions multiples, sur grands et petits écrans.
Evoquer le box-office américain n’a plus guère d’intérêt sans connaître les chiffres de VOD Premium. Ainsi, il nous faudrait connaître le nombre de vues générées par la diffusion sur HBO Max – qui est gratuite pour les abonnés de la plateforme américaine – pour établir ce que le nouveau numéro 1 du box-office Space Jam 2 a vraiment dans le ventre. Cette suite d’un film hybride des années 90, adoré par les seuls ados de son époque, aux critiques catastrophiques aux USA (moyenne de 36/100 sur Metacritic), doit générer plus de 150 000 000$ pour être rentable ou bien attirer de nombreux nouveaux abonnés sur la plateforme de Warner. Dans tous les cas, tous les pronostiqueurs plaçaient Space Jam: A New Legacy en 2e place du box-office avec des recettes à moins de 25M$, donc sa première place est déjà une victoire. Les spectateurs en plus semblent beaucoup l’apprécier.
Ce problème de diffusion simultanée sur les tablettes, téléphones, écrans d’ordinateur et de salon, et celle des salles de cinéma rend également la lecture des chiffres de Black Widow peu lisible. Voir le spinoff de Marvel chuter de 67,3% pour atteindre les 26 251 000 pour son second week-end, pourrait sembler dérisoire (totale salle de 132M$), mais Disney semblait très satisfait des premiers chiffres générés par son premium numérique. On ne commentera guère cette décision qui va, dans tous les cas, à l’encontre des diffuseurs historiques sur lesquels Disney s’était appuyé pendant des décennies pour bâtir son empire. A vrai dire, pour une production de 200M$, ces 132M$ nous paraissent insuffisants et peu flatteurs. L’association des exploitants a publié une déclaration incriminant la politique de lancement de Disney expliquant ce déclin précipité qui fait du mal à tout le monde. Pis, il parle d’une contre-performance pour le blockbuster, en d’autres termes, d’un flop.
Evidemment, ce qui vient d’être écrit se répète pour Cruella qui laisse peu d’enthousiasme face à ses 83M$ en un peu plus de 7 semaines.
Universal, qui plaçait trois pions dans le peloton de tête il y a quinze jours, semble se satisfaire de la longévité de Fast & Furious 9 (-33.4%). Sa franchise la plus véloce a rapporté 154M$ aux USA et 436$ à l’international. Son potentiel hors Covid-19 était de plus d’un milliard. Elle reste sous les 600 000 000$ avec de nombreux marchés qui découvrent cet épisode en juillet, dont la France qui n’en a pas achevé sa première semaine.
Baby Boss 2 perd 48% de ses recettes pour son 3e week-end (4.7M$, total de 44M$). Le score est moyen pour la production Dreamworks que distribue Universal, mais lui aussi est présenté en simultané sur une plateforme de streaming, Peacock.
Le 4e épisode de The Purge, The Forever Purge, que nous avons eu la chance de découvrir ce week-end, est relativement stable (-41%, 4.1M$, total de 35.9M$). Jusqu’à présent, tous les films de cette saga avaient achevé leur carrière au-dessus des 60M$. Le 3e chapitre avait même flirté avec les 80M$ en 2016.
Dans un classement sinistré qui n’a vraiment pas repris ses belles habitudes estivales, Escape Game 2 : le monde est un piège, prévu en France le 11 août prochain, engendre 8 800 00$ en 3 jours. Le très mauvais premier épisode avait empoché 18M$ le premier week-end de 2019 avant de finir sa partie à 57M$.
Le thriller Pig avec Nicolas Cage s’installe en 10e place avec 945 000$. Exploité dans 552 cinémas, le film est distribué par Neon qui sortira Titane de Julia Ducournau prochainement. Les critiques sont plutôt favorables pour Pig qu’il nous tarde de découvrir.
Le manque de diversité et l’absence de films réellement adultes et de productions indépendantes dans les hautes sphères du box-office américain laissent pantois. La seule à se hisser à une hauteur satisfaisante est le documentaire sur le chef Anthony Bourdain : Roadrunner a régalé pour 1 900 000$ dans seulement 925 cinémas. Une belle entrée.