Zoltan, le chien sanglant de Dracula : la critique du film (1981)

Epouvante-Horreur, Nanar | 1h30min
Note de la rédaction :
3/10
3
Zoltan, le chien sanglant de Dracula, l'affiche

  • Réalisateur : Albert Band
  • Acteurs : José Ferrer, Michael Pataki, Jan Shutan, Reggie Nalder
  • Date de sortie: 11 Mar 1981
  • Nationalité : Américain, Italien
  • Titre original : Dracula's Dog (USA) / Zoltan, Hound of Dracula (RU)
  • Année de production : 1977
  • Scénariste : Frank Ray Perilli
  • Directeur de la photographie : Bruce Logan
  • Compositeur : Andrew Belling
  • Distributeur : Mondial Films
  • Editeur vidéo : Thorn-Emi Vidéo (VHS)
  • Box-office France : 69 639 entrées / 6 887 entrées
  • Format : 1.66 : 1 / Son : Mono
  • Classification : Interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie / Interdit aux moins de 16 ans de nos jours
  • Crédits affiche : © 1977 EMI Television - VIC Productions / Affiche : Eric Faugère. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Série B qui tire vers le nanar, Zoltan, le chien sanglant de Dracula alterne passages amusants grâce à des chiens bien dressés et moments consternants. A la niche !

Synopsis : A la découverte de la sépulture de Dracula un inconscient enlève le pieu planté dans le cœur de son chien, ce qui a pour effet de le réveiller. Dès lors le cabot part à la recherche du descendant de son maître qui vit désormais aux Etats-Unis…

Un film réservé à un public de niche

Critique : A la fin des années 70, le cinéma gothique traditionnel est déjà plus ou moins mort et enterré. La Hammer en Angleterre est en passe de ranger son bestiaire au rayon des accessoires et l’horreur a été passablement bouleversée par des films aussi différents que L’exorciste (Friedkin, 1973) ou Massacre à la tronçonneuse (Hooper, 1974) et s’apprête à prendre de plein fouet la déferlante Halloween (Carpenter, 1978).

Pourtant, certains petits malins continuent à produire des œuvres démodées prenant pour héros des figures classiques du fantastique. C’est le cas du réalisateur-producteur Albert Band qui revient au cinéma après plusieurs années de pause dans sa carrière. Le cinéaste, spécialisé dans la série B fauchée depuis ses débuts dans les années 50, s’empare ici du mythe de Dracula en s’appuyant sur un script de Frank Ray Perilli (futur scénariste de L’incroyable alligator en 1981).

Un sacré cabot teint !

Le scénariste a eu effectivement l’idée assez originale de centrer toute son intrigue non pas sur la figure de Dracula, mais sur celle de son animal de compagnie, un chien nommé Zoltan. Toutefois, sans doute par paresse ou simple manque d’imagination, l’auteur n’a pas cru bon dévier de l’histoire classique conçue par Bram Stoker. Il n’a fait que remplacer le célèbre comte par son chien. Histoire de moderniser le tout, l’intrigue est contemporaine et si elle démarre bien en Europe, l’essentiel de l’action se déroule aux Etats-Unis. Pire, une grosse moitié du film se passe sur une aire de camping près d’un lac, cadre champêtre qui ne correspond en rien à l’ambiance vampirique habituelle.

En réalité, toutes ces décisions semblent uniquement dictées par des restrictions budgétaires. Dès ses premières images, Zoltan, le chien sanglant de Dracula (1977) clame son appartenance à un cinéma de série B, voire Z. Fauché comme les blés, le métrage apparaît d’une pauvreté sans nom, jusque dans son décor naturel, les alentours d’un lac sans aucun charme. Si Albert Band ne s’en sort pas trop mal avec la gestion du chien (rejoint par d’autres en cours de film) et ses quelques effets spéciaux (ajout de canines proéminentes aux chiens vampires), il se révèle tout de même incapable de créer la moindre tension.

Le spectateur n’aura guère d’os à ronger

Entravé par un casting visiblement peu concerné – et sans doute persuadé de participer à un navet – Albert Band ne parvient jamais à rendre ses personnages intéressants. Michael Pataki est ainsi bien peu charismatique. Même des vétérans comme Reggie Nalder et José Ferrer semblent un peu perdus.

Il faut dire qu’à y réfléchir ce script est quand même passablement absurde, voire même idiot lorsque le réalisateur se permet un flashback canin (seul Wes Craven y aura recours par la suite dans une séquence culte de La colline a des yeux 2 en 1984). Sans enjeu véritable, le long-métrage se délite peu à peu, et ceci malgré la bonne volonté du casting canin, de loin le plus convaincant du film.

Une œuvre aux abois

Ajoutez à cela une image sans charme, une musique électronique de bas étage assez assommante et des péripéties terriblement convenues et vous aurez une juste idée du nanar. Au vu du résultat final, on se demande même comment le long-métrage a pu atterrir dans les salles françaises quatre ans après sa création, soit en 1981. Sorti dans quelques salles, Zoltan, le chien sanglant de Dracula a été vu à l’époque par 69 639 inconscients, avant d’être exploité en VHS chez l’éditeur Thorn-Emi.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 11 mars 1981

Zoltan, le chien sanglant de Dracula, l'affiche

© 1977 EMI Television – VIC Productions / Affiche : Eric Faugère. Tous droits réservés.

Box-office :

Zoltan le chien de Dracula a été distribué par un indépendant, Mondial Distribution, et a connu des scores misérables, ne restant que deux semaines à l’affiche. Le distributeur a pu le hisser dans 8 salles sur Paris-Périphérie pour sa sortie. Le Publicis Matignon et les Paramount Bastille/Marivaux/Montparnasse/Galaxie/Montmartre et en banlieue, les Paramount La Varenne et le Paramount Orly lui ont fait confiance pour 6 151 entrées. En deuxième semaine, le film chutera à 736 spectateurs dans 2 salles, le Paramount Montmartre et le Convention St-Charles.

Box-office de la semaine du 11 mars 1981

Zoltan avait de la concurrence cette semaine-là, avec des nouveautés profuses. Les autres sorties du 11 mars étaient La dame aux camélias (58 351 entrées dans 25 salles), Des gens comme les autres (39 940 dans 20 salles), La puce et le privé (27 977 dans 25 salles), 3 Filles dans le vent (18 578 dans 7 salles pornographiques), Le contrat (6 682, 7 salles), Les 12 tigres de Shaolin (7 536 entrées dans une seule salle), La fiancée de l’évêque (6 512 entrées dans  5 salles), L’idiot (3 511 entrées dans 3 salles), Innocence impudique (6 849 entrées dans 6 salles), Les invincibles de Shao Lin (12 776 entrées dans 4 salles), Les motos sauvages (15 920 entrées dans 16 salles), La novice Libertine (10 885 entrées dans 6 salles)…

Et surtout, sortait dans 19 salles un certain Diva de Jean-Jacques Beineix dont le démarrage fut désastreux (17 400 entrées dans 19 salles). En fin de carrière française, le chef d’œuvre générationnel du futur réalisateur de 37°2 le matin achèverait sa carrière à 2 281 000 entrées.

Frédéric Mignard  

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Zoltan, le chien sanglant de Dracula, l'affiche

Bande-annonce de Zoltan, le chien sanglant de Dracula (VO)

Epouvante-Horreur, Nanar

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