Avec Un simple accident, Jafar Panahi livre ce qui semble être l’un des ses films les plus fédérateurs, une œuvre qui pourrait s’approprier la Palme d’or non fortuitement…
Synopsis : Après un simple accident, les événements s’enchaînent..
Le film : C’est un triomphe critique et une ovation du Palais des Festivals qui ont accueilli Jafar Panahi pour son retour à Cannes, sept ans après Trois visages, qui avait remporté, en 2018, le Prix du scénario.
Sortie de prison inspirée pour l’éternel opposant au régime des mollahs
Après deux séjours dans les geôles iraniennes, dont la dernière pendant sept mois, entre juillet 2022 et février 2023, le chantre de la liberté et de la résistance au pouvoir iranien a forcément été profondément inspiré par ce dernier épisode douloureux de sa vie qui l’avait conduit à une grève de la faim.
Il présente ainsi la genèse de son projet au critique et historien du cinéma Jean-Michel Frodon :
“Pour le scénario, l’idée de départ est venue très vite, je me suis demandé ce qui se passerait si l’un de ceux qui m’entouraient en prison, une fois sorti, mettait la main sur quelqu’un qui lui avait fait subir tortures et humiliations.”
Un thriller autour du thème de la vengeance
Contrairement à ses derniers films qui pouvaient être vues comme des expérimentations méta cinématographiques, Un simple accident intègre des codes plus standards à la narration cinématographique, avec un scénario très écrit autour du thème de la vengeance.
Tourné avec courage hors du système, dans la clandestinité (pourquoi demander une autorisation qu’il n’aurait pas eu?), Un simple accident est une œuvre de courage où les acteurs portent leurs noms jusqu’au générique. Le tournage s’est déroulé sans foulard, malgré la répression intensifiée contre les femmes suite au mouvement Femme, Vie, Liberté, qui a bouleversé la société iranienne en 2022, mais aussi fragilisé la théocratie qui se heurte au ressentiment global de la population.
Le thriller de Jafar Panahi qui a pu voyager jusqu’à la Croisette pour relater son histoire et le récit des prisonniers politiques, a été célébré comme une potentielle Palme d’Or après sa première mondiale au Palais des Festivals. Il rejoint dans l’iconique Tableau des Etoiles, mis à jour quotidiennement, l’un des succès favoris indéniables de la presse française, aux côtés de l’Espagnol Sirât et du Brésilien L’agent secret.
Un simple accident qui n’a rien de fortuit
Depuis sa Caméra d’or à Cannes en 1995 pour Le Ballon blanc, Jafar Panahi a été bardé de prix, de Cannes (outre le Prix du Scénario pour Trois visages, mentionné plus haut, Sang et or avait conquis le Prix du Jury Un Certain Regard) à Berlin (Le Cercle d’or a été élevé au rang d’Ours d’or en 2000 ; Hors Jeu et Closed Curtain, au rang d’Ours d’argent, respectivement en 2006 et 2013, et Taxi Téhéran au rang d’Ours d’or, en 2015), en passant par Locarno (Le miroir, Léopard d’or en 1997). Plus récemment, en 2022, Aucun Ours avait été distingué d’un Prix spécial du Jury à Venise.
Parfois, certaines Palmes d’or apparaissent comme des évidences. Si gratifié de la plus haute récompense cannoise en 2025, Un simple accident ne devra en rien son succès au hasard.
Les critiques d’Un simple accident
Le Monde :
« Un simple accident s’impose comme l’une des révélations du festival, un drame d’une justesse rare, bouleversant sans jamais sombrer dans le pathos. »
Télérama :
« La maîtrise du récit et la subtilité des dialogues font d’Un simple accident un film d’une intensité remarquable, porté par des acteurs au sommet de leur art. »
Les Inrockuptibles :
« Un simple accident transcende le fait divers pour atteindre à l’universel, grâce à une mise en scène d’une élégance discrète et à une direction d’acteurs magistrale. »
Positif :
« Un simple accident s’impose comme un grand film sur la résilience, servi par une photographie lumineuse et une écriture ciselée. »
Les sorties de la semaine du 10 septembre 2025
Les films du Festival de Cannes 2025
Affiche d’Un simple accident de Jafar Panahi (Iran, Cannes 2025) – Affiche © E Dorot. © Les Films Pelléas. All Rights Reserved.