The Boat est un thriller marin maltais qui ne dépasse pas le stade de la bonne idée de court-métrage.
Synopsis : Un marin est prisonnier d’un vaisseau fantôme perdu au milieu de la Méditerranée.
Critique : Réalisé par un producteur maltais, qui a officié sur la production locale de Troie, Le crime de l’Orient Express ou Assassin’s Creed, The Boat est en fait l’adaptation en long format du court métrage The Head qu’il lui permit de faire ses débuts derrière la caméra, avec succès, dans les différents festivals où il a été présenté.
La narration de The Boat emprunte aux scripts des classiques des productions de vaisseaux fantômes que sont Le bateau de la mort (Death ship), Le vaisseau de l’angoisse (Ghost Ship, 2003), ou encore le récent Triangle de Christopher Smith. Il s’agit en effet de filmer les mésaventures d’un jeune marin embarquant sur un voilier dérivant, vide de toute présence humaine, sur la mer Méditerranée, qu’il aborde avec la naïveté du script.
L’idée est séduisante, mais le cinéaste, qui filme en fait son fils, Joe Azzopardi, qui lui sert de coscénariste également, seul, avec un minimum de dialogues, semble surtout incapable de produire un suspense autour de ce semblant de fantastique marin. La faute à l’indigence du script, réduit à son strict minimum, notamment dans la présentation de son unique personnage, dont on ne sait rien et que l’on n’arrive pas à apprivoiser pour ressentir de l’empathie quant à son calvaire sur ce bateau malin qui fonce à sa guise sur la ligne d’horizon.
The boat jette l’ancre dans une mer de clichés
Le point de départ de l’histoire est celui d’un épisode de La quatrième dimension. Il nous fait hésiter entre la séduction du cadre maltais qui nous paraît hors du monde, et l’énervement quant au postulat de départ. Pourquoi est-ce que le jeune homme fonce seul, avec sa barque aussi loin dans la mer, défiant le danger et invitant le destin à jouer de son imprudence ? La crédibilité est attaquée pour imposer un suspense peu haletant qui ne vaudra que pour la beauté des paysages et la luminosité miraculeuse d’une Méditerranée qui paraît immaculée.
In fine, la projection longuette n’est pas désagréable, mais paraît bien vaine. The Boat ne répond pas aux promesses d’un genre qui nécessitait davantage de rebondissements et d’écriture pour capter l’attention sur un peu plus d’1h20 minutes.
Sortie en DVD, blu-ray et VOD le 25 janvier 2020
Le blu-ray
Edition rudimentaire, techniquement probante, mais dépourvue de bonus, y compris de bande-annonce.
Compléments : 0 / 5
Aucun. Le film semble plus approprié à la découverte en VOD.
L’image du blu-ray : 4.5/5
Très beau piqué et contraste appuyé pour favoriser une luminosité et une beauté des couleurs qui ravissent la pupille. Le format 2.39 permet de bénéficier de plans largement bien mis en évidence par l’apport HD.
Le son du blu-ray : 4.5/5
Les deux pistes, française et originale, bénéficient d’un 5.1. DTS HD porté sur l’immersion de l’élément aquatique. La présence du bruissement de l’eau est impressionnante dans les arrières et sait se montrer violente lors de la séquence de l’orage.
Critique et test : Frédéric Mignard