Tempête sous un crâne : la critique du film (2012)

Documentaire | 1h28min
Note de la rédaction :
5.5/10
5.5
Tempête sous un crâne, affiche du film 2

  • Réalisateur : Clara Bouffartigue
  • Date de sortie: 24 Oct 2012
  • Nationalité : Français
  • Protagonistes : Alice Henry, Isabelle Soubaigné, Camille Michaux, Grégory Prémont, Mouna Saco, Sylvie Carot, Fabien Petit, Marie Billot
  • Société de production : Point du jour
  • Distributeur : ZED Distribution
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 6 198 entrées / 1 997 entrées
  • Format : 1 : 1.85 / mis 5.1
Note des spectateurs :

Sorti en 2012, Tempête sous un crâne était un documentaire sur l’école de l’échec un peu trop scolaire pour mériter sa place sur le grand écran. Il est désormais disponible en VOD.

Synopsis : Au collège Joséphine Baker de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, Alice et Isabelle enseignent à la même classe tour à tour agitée, timide, joyeuse, turbulente, mélancolique et vivante : la Quatrième C. La première est professeure de lettres, la seconde d’arts plastiques. “Tempête sous un crâne” nous plonge le temps d’une année scolaire au cœur de ce collège tenu par une équipe énergique et soudée, dans ses couloirs et dans ses classes où les deux professeures sont bien déterminées à transmettre à leurs élèves les moyens de s’exprimer.

La loi du collège

Critique : Tourné aux portes de Paris, Tempête sous un crâne balade sa caméra dans les couloirs et salles de classe d’un établissement classé REP (réseaux d’éducation prioritaire, nouvelle appellation des ZEP depuis 2015), où l’exubérance des élèves, souvent cocasse et drôle à l’écran, se manifeste par une instabilité constante sur leur chaise, le besoin d’un contact tactile avec leur environnement (il faut qu’ils aient toujours quelque chose à la main comme pour combler un manque), et une ponctuation verbale qui confine à la métaphore permanente. Pas mal pour des gamins paumés en cours de français, que l’instabilité familiale, le milieu social et le contexte de quartier condamnent à l’échec probable.

Tempête sous un crâne, l'un des professeurs du collège Joséphine Baker

© 2012 Point du jour, ZED Distribution – Graphisme : La Gachette

Les intentions de Clara Bouffartigue issue elle-même d’une famille d’enseignants, sont évidemment plus que louables, alors que les médias remplissent les têtes vides des téléspectateurs avec des discours lénifiants anti-profs sur “le surnombre de professeurs face à un auditoire qui n’a jamais été aussi peu élevé en 20 ans”. On a envie de dire, en regardant ce documentaire : certes il y a peut-être moins d’enfants aujourd’hui, mais quels élèves !

École ZEP : mode d’emploi

Quelques joyeux spécimens, très attachants en tête-à-tête, particulièrement irritants quand ils ont un public, démontrent le pouvoir du groupe dans l’énervement ou la provocation collective… L’équipe éducative de l’établissement Joséphine Baker à Saint Ouen où a été tourné ce document sur un an, doit répondre aux problèmes sociaux, venus de l’extérieur, par ses propres outils, face à ces insolences constantes que peu toléreraient sur leur lieu de travail. Dans cette démarche qui consiste à essayer d’ouvrir les esprits et à sortir les jeunes gens d’un chaos général par le savoir et l’échange respectueux avec les autres, la pédagogie est essentielle et le film se veut être un bel hommage des différentes équipes des établissements (vie scolaire, administrative et éducative).

Entre les murs

Aussi la documentariste s’attache en particulier à suivre deux enseignantes, l’une en français, l’autre en arts plastiques. Un choix pas forcément gagnant qui aligne davantage les saynètes illustratives au lieu de faire démonstration du pouvoir de l’enseignant sur ses apprenants ou de celui de la classe sur le moral abîmé du prof qui ne peut que difficilement sortir indemne d’un environnement aussi gris où les moments de répit semblent bien rares. Le regard porté sur ces deux dames manque de naturel et elles-mêmes semblent trop conscientes de la présence de la caméra “entre leurs murs”.

Tempête sous un crâne touche par sa modestie

Sur un sujet semblable, le Palmé Entre les murs utilisait la fiction pour réfléchir sur le pouvoir des rhétoriques exacerbées et faisait ressortir des abîmes érigés entre profs et élèves, toutes les absurdités du système scolaire. Des conflits, naissaient de véritables enjeux sociaux et humains toujours passionnants à l’écran. Tempête sous un crâne a une démarche plus modeste, assez terre-à-terre, artistiquement limitée, qui ne justifie jamais sa présence en salle. Le sujet captivera peut-être les intéressés, mais il n’offrira sans doute pas de réflexion et de situations suffisamment enthousiasmantes pour légitimer sa présence ailleurs que sur un petit écran où il est désormais disponible en VOD, après un court passage dans les salles de cinéma en 2012.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 24 octobre 2012

Voir en VODTempête sous un crâne, affiche du film 1

© 2012 Point du jour, ZED Distribution – Graphisme : La Gachette

Dans le même genre, voir également La Loi du collège

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Tempête sous un crâne, affiche du film 2

Bande-annonce de Tempête sous un crâne

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