Sun : la critique du film (2019)

Comédie | 1h45min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche du film Sun

Note des spectateurs :

 Sun, visite menée tambour battant d’un Paris hors des sentiers battus pose, dans la joie et la bonne humeur, la question du poids de l’identité et de la place des communautés, dans le paysage parisien.

Synopsis : Sun est un livreur d’origine indienne qui mène une vie effrénée dans le Paris d’aujourd’hui. Décidé à monter sa propre société de coursiers, son plan est vite compliqué par l’arrivée de son cousin Ash, joueur de sitar venu à Paris pour faire carrière.

 Critique : Depuis 2007, Jonathan Desoindre et Ella Kowalska ont réalisé de nombreux courts-métrages. Témoins de notre temps, sensibles aux couleurs, aux matières et aux sons qui peuplent notre monde, ils naviguent depuis toujours entre réalisme et fantaisie. Forts de cette capacité à scruter notre modernité, ils bâtissent, pour leur premier long-métrage, une comédie de mœurs, qui, tout en faisant appel au burlesque, lorgne du côté du film d’aventure.

 Sun, une mosaïque de communautés sociales, ethniques et culturelles

 Loin du Paris bourgeois ou du Paris musée, souvent restitué sur les écrans, Sun installe son décor dans le Paris populaire, composé d’une mosaïque de communautés sociales, ethniques et culturelles en en saisissant les goûts, les odeurs et les sons. Un Paris méconnu, souterrain, incroyablement vivant incarné par Sun, ce jeune homme d’origine indienne qui, ayant toujours vécu en France, est en rupture avec sa famille et sa culture. L’arrivée de son cousin, totalement ignorant de nos coutumes européennes, le ramène vers ses racines et devient, tout naturellement, le prétexte de malentendus et quiproquos qui, en se télescopant, entraînent le spectateur dans une équipée pleine de vivacité et d’humour, jusqu’à frôler la loufoquerie.

 

Sun, photo du film

© Les Produits Frais, Rouge International

Péripéties et spontanéité autour d’un personnage solaire

Si le scénario, touffu et désordonné, laisse planer un goût d’inachevé, l’énergie qui le sous-tend se transmet directement au personnage principal à qui Tewfik Jallab (remarqué aux côtés de Jamel Debbouze et Olivier Gourmet dans La marche en 2013) accorde généreusement sa gouaille et son enthousiasme. Moitié livreur, moitié escroc, il connaît tous les bons plans parisiens, toutes les combines. Touche-à-tout suractif, il est de tous les scènes. A la fois cynique et candide, capable du meilleur comme du pire, sa spontanéité et sa débrouillardise le rendent instantanément attachant. Le choix de plans larges et colorés tournés dans les rues de Paris lors d’un bal populaire ou dans les sous-sols des ateliers asiatiques du 13ème arrondissement contribuent à maintenir une atmosphère trépidante.

Enfin, puisque Sun s’est engagé à organiser un concert à l’Olympia pour lancer la carrière de son cousin Ash, la musique accompagne harmonieusement les péripéties de chacun des personnages. Originale, mêlant influences indiennes et occidentales, et mâtinée de tonalités hip-hop, elle suit tout particulièrement l’évolution d’Ash au monde et à lui-même.

Entre réel et fiction, ce regard tendre et satirique posé sur un Paris inattendu fait de cette virée foisonnante un moment de détente, chaleureusement enrichi d’une étude humoristique sur les techniques d’intégration adoptées par ceux qui viennent d’ailleurs.

 

Critique : Claudine Levanneur

Les sorties de la semaine du 24 juillet 2019

 

Affiche du film Sun

© Les Produits Frais, Rouge International

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Affiche du film Sun

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