Pauline s’arrache d‘Emilie Brisavoine est un conte familial, destroy et borderline, qui redonne du cœur à l’ouvrage.
Synopsis : Ça commence comme un conte de fées : il y a une reine, un roi et leurs beaux enfants, Pauline, Anaïs et Guillaume. Mais c’est plus compliqué, plus punk, le roi porte des talons aiguille, la reine veut rattraper le temps perdu, leurs héritiers se rebellent. Rien ne va plus, Pauline s’arrache.
Critique : Projet amateur un peu fou réalisé sur trois ans et arrivé in fine avec un montage pro et complexe à Cannes (aCid), Pauline s’arrache investit l’appartement foutoir d’une famille atypique entre (demi)-soeur hystérique, père un peu Drag Queen, une ancienne reine de la nuit en guise de mère… Emilie Brisavoine, réalisatrice et grande soeur fascinée, accumule les rushes qu’elle mélange à des images d’archives précieuses et improbables (on aperçoit le père invité chez Jean-Luc Delarue, pour une émission de télé-réalité qui donne une étrange impression de mise en abîme). Elle mêle aux images familiales des petits cartons illustrés pour insuffler une orientation fantaisiste à cette intrigue aux gènes déstructurés comme on en raffole.
Au cœur du film, l’impressionnante Pauline, adolescente en pleine crise, à la sensibilité exacerbée, qui s’est bâtie sur des repères familiaux généreux, mais également excentriques. Ses histoires de cœur dévorent l’écran, quand les conflits parentaux donnent des vertiges dans une simplicité universelle qui n’est en rien le reflet de cette drôle de famille. La mère rencontra jadis son prince charmant dans la boîte homo parisienne du Scorp’… Bel hommage à la jeunesse des patriarches à l’âge discordant et aux tempéraments de cinéma ; ils enrichissent à l’écran la thématique des générations qui se côtoient avec heurts et tracas, mais aussi avec un amour débordant qui fait de cette joyeuse troupe, parfois en mode mélancolie, une authentique famille en or.