Le salaire de la haine : la critique du film (1970)

Western | 1h25min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Le salaire de la haine, affiche cinéla

  • Réalisateur : Ferdinando Baldi
  • Acteurs : George Eastman, Nicoletta Machiavelli, Horst Frank
  • Date de sortie: 17 Avr 1970
  • Nationalité : Italien
  • Titre original & alternatifs : Odia il prossimo tuo, Hate Thy Neighbor (Etats-Unis), Hasse deinen Nächsten (Allemagne), Korkunc intikam (Turquie), A Lei do Ódio e da Vinganca (Brésil)
  • Scénaristes : Luigi Angelo, Ferdinando Baldi, Roberto Natale
  • Directeur de la photographie : Enzo Serafin
  • Compositeur : Robby Poitevin
  • Société de production : Cinecidi
  • Distributeur : Sofradis
  • Année de production : 1968
  • Editeur vidéo : Video France Productions (VHS)
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs - 35 mm, Technicolor / Son : Mono
Note des spectateurs :

Le salaire de la haine est un bon petit western spaghetti qui parvient à sortir du lot en dépit de son budget limité, grâce à de bonnes idées.

Synopsis : Gary Stevens assassine Bill Dakota et sa femme en pleine rue pour récupérer une carte menant à une mine d’or. Son frère Ken va recueillir son fils et décide de se venger. Il fera vite la rencontre de Chris Malone, un riche propriétaire terrien qui s’avère lui aussi très intéressé par l’or.

Critique : Quatrième western de Ferdinando Baldi, Le salaire de la haine s’ouvre par un générique original et réussi. En effet, les artistes du film nous sont présentés par le truchement de la une d’un journal d’époque. S’ensuit une excellente scène d’ouverture nous présentant une famille de fugitifs poursuivis par une bande de tueurs que personne ne daigne aider.

Le salaire de la haine démarre sur les chapeaux de roues

En dépit de ses excellentes vingt premières minutes, Le salaire de la haine perd très vite en efficacité. Cela est principalement dû au personnage de Ken, malheureusement peu convaincant, qui se fait voler la vedette par les méchants du film. Dommage, car l’idée de mélanger deux poncifs du genre , à savoir la vengeance et la course au trésor, était intéressante. De plus, le scénario multiplie les incohérences. A titre d’exemple, les hommes du grand méchant tabassent le héros pour le forcer à sauver le personnage d‘Eastman de la pendaison, mais ce sont finalement eux-mêmes qui le font. Ajoutez à cela des moments comiques un peu ratés (un jugement expéditif et un sidekick moyen) et vous obtenez un script perfectible, mais pas ennuyeux pour autant.

Des antagonistes marquants

Le duo George Eastman/Horst Frank constitue l’un des points forts de ce Salaire de la haine. Ces derniers sont excellents et dépeignent deux types d’antagonistes bien distincts. Le premier est un être sauvage et impulsif, alors que le second est froid et calculateur. Ces deux personnages seront loin d’être en accord et se joueront de multiples tours pour rafler la mise. L’un finira par torturer l’autre au cours d’une scène sadique qu’illustre l’affiche ci-dessous. Face à eux, les pourtant talentueux Spyros Fokas (dans son seul western) et Nicoletta Machiavelli apparaissent bien fades, ce qui n’est pas tant dû à leur jeu qu’à des personnages peu intéressants sur le papier, auxquels on peine à s’attacher.

Le salaire de la haine en VHS

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Le salaire de la haine est un petit western sans prétentions

Le salaire de la haine, comme beaucoup de films du genre, souffre d’un budget limité. Cela est visible au niveau des décors, peu crédibles car beaucoup trop italiens, le film n’étant pas une coproduction avec l’Espagne. Néanmoins, la photographie d’Enzo Serafin est bonne et permet de contrebalancer ce dernier point. La musique de Robby Poitevin, si elle est plutôt originale, se révèle finalement peu convaincante car un peu trop grandiloquente. Elle semble davantage appropriée pour un film romantique que pour un western spaghetti, en dépit de la présence de Raoul, l’interprète culte du genre, au chant.

Baldi assure une réalisation correcte

Enfin, pour ce qui est de la réalisation de Baldi, elle se révèle efficace, mais ce dernier est loin d’exploiter ses capacités au maximum. Ainsi, il faudra attendre la fin du film pour voir quelques fulgurances caractéristiques du metteur en scène. Ce sont d’ailleurs ces idées qui distinguent le film du tout-venant de la production. La fusillade finale qui mêle balles et dynamite bénéficie d’une bonne mise en scène. Mais on se souviendra surtout du Salaire de la haine pour ses combats singuliers au crochet, mis en valeur par une des affiches du film, qui ont quelque chose du péplum. De fait, le personnage de Horst Frank évoque un empereur romain, à l’image de l’antagoniste de Trois pistolets contre César.

En définitive, Le salaire de la haine est un sympathique divertissement. Loin de révolutionner le genre, il offre un agréable spectacle, teinté d’idées originales qui annoncent l’esprit iconoclaste dont Baldi fera preuve par la suite, notamment à l’occasion de ses collaborations avec Tony Anthony.

Critique : Kevin Martinez

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Le salaire de la haine, affiche cinéla

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