Le retour des morts-vivants 3 : la critique du film et le test blu-ray (1994)

Horreur, Épouvante, Gore | 1h37min
Note de la rédaction :
6/10
6
L'édition collector limitée du Retour des morts vivants 3 aux Editions du Chat qui fume (jaquette)

  • Réalisateur : Brian Yuzna
  • Acteurs : J. Trevor Edmond, Melinda Clarke
  • Date de sortie: 10 Août 1994
  • Titre original : Return of the living dead III
  • Nationalité : Américain
  • Scénariste : John Penney
  • Distributeur : Metropolitan Film Export
  • Editeur VHS : TF1 Vidéo
  • Editeur DVD : Metropolitan FilmExport / Seven 7 (sortie le 1er octobre 2001), réédité le 11 octobre 2007
  • Editeur Combo Collector DVD + Blu-ray : : Le Chat qui fume (sortie fin septembre 2019)
Note des spectateurs :

Le Retour des morts-vivants 3 est l’un des classiques de Brian Yuzna, tourné dans la grande frénésie de réalisateur de La fiancée de Reanimator et surtout de Society. Un film fantasme pour toute une jeune génération d’amateurs de cinéma de genre, offrant de la chair et du gore, lors des pourtant très prudes années 90.

Synopsis : Curt Reynolds et Julie Walker mènent le parfait amour lorsqu’un accident de la route s’avère fatal pour la jeune femme. Curt emmène alors le corps de sa fiancée dans une base militaire dirigée par son père. Dans ce lieu hautement secret sont menées des expériences visant à ramener des cadavres à la vie au moyen d’un gaz nommé Trioxine. Si Curt parvient à réanimer sa bien-aimée, celle-ci se transforme peu à peu en zombie avide de chair humaine. Semant la terreur dans la ville, Julie trouve dans l’automutilation le moyen de canaliser ses pulsions cannibales…

Le Retour des morts-vivants 3,l’exception gore d’une époque fade

Critique : 1994. Le cinéma fantastique n’est plus qu’un champ de ruines, destiné aux étales des vidéo-clubs. La désaffection du public pour le genre est totale. Dans la première moitié de la décennie, les succès horrifiques sont quasi inexistants, le gore a disparu, et même le festival d’Avoriaz abandonne le cinéma de genre pour devenir une grande convention du cinéma français, alors lui-même en piteux état, sous le joug du ministère de la Culture.

Lionel Chouchan lance alors le festival Fantastika, à Gérardmer, dans la douleur, celle de voir la plupart de ses sélectionnés voués à l’anonymat, des sorties en salle symboliques sur un pauvre petit écran (Trauma, Jason va en enfer, Phantasm 3, Ticks)… A vrai dire, même si l’on découvre dans le lot le premier Guillermo del Toro (le direct-to-VHS Cronos), la qualité n’y est pas, avec un genre qui a pris le virage de l’esthétique télévisuelle. Les années 90 sont les années de la fadeur sur un plan esthétique, et Le retour des morts-vivants 3, franchise ressuscitée dans la douleur par le réalisateur (Reanimator 2, Society) et producteur (Reanimator 1), n’échappe pas à la règle. Le film présenté dans la Section Peur Bleue de cette première édition de Gérardmer, aux côtés de Ticks, Phantasm 3, et Jason goes to hell, se verra renvoyé directement à sa place de produit vidéo, en fin d’année 94, avec la bienveillance de TF1 Vidéo, même si il participera avec quelques titres à une tournée symbolique sur quelques écrans et séances dans le cadre d’un micro-festival Fantastica, mis en place par Metropolitan FilmExport, durant le mois d’août 94. De toute façon, le sort du film avait été plié avec l’échec américain, lors de son exploitation malheureuse peu avant Halloween 1993.

Juliette va en enfer

Le retour des morts-vivants 3 n’a pas grand-chose à voir avec le diptyque original. La parodie de Dan O’Bannon qui avait été un gros succès en 1985 avait été suivie d’un sequel encore plus burlesque et pauvre en idées macabres en 1988. Trimark a voulu relancer la franchise et s’est logiquement tourné vers Brian Yuzna qui avait ravivé quelques cadavres dans La fiancée de Reanimator et fait fondre des corps dans une orgie de très mauvais goût dans la satire sociale Society. Producteur en chaîne, réalisateur de produits vite mis en boîte (Douce nuit, sanglante nuit 4 : l’initiation, réalisé pour le tube cathodique en 1989), Yuzna est un vrai amateur de genre et décide donc de prendre ses distances avec les délires originaux pour ne garder que l’arrière-plan militaire, les fûts radioactifs, et les expérimentations sur les cadavres, ici à des fins de combats, avec la mise en place d’exosquelette sur chair putride animée. La séquence finale sera d’ailleurs ahurissante et bien en avance sur son époque, quant à la thématique, ce qui rend le sujet toujours moderne.

L'édition collector limitée du Retour des morts vivants 3 aux Editions du Chat qui fume

© Le chat qui fume EDV 2652 © 1992 Trimark Pictures © 2016 Lionsgate Entertainment Inc. Tous droits réservés

La Chair et le sang

Se dégageant également de l’aspect teen du premier film, Brian Yuzna préfère s’orienter dans son histoire, vers une variation autour du bouquin de Stephen King, Simetierre (1989) avec l’idée d’un fils de colonel, fou de chagrin, qui ranime sa défunte copine en commettant l’irréparable, lui injectant dans le labo des scientifiques que dirige son papa, le sérum radioactif qui va la faire revenir à la vie, évidemment différente, car carnassière, avec une tendance certaine à l’automutilation. Jouant sur la romance, Le retour des morts-vivants 3 est un Roméo et Juliette gore sous amphétamines, une relecture du mythe d’Orphée gonflée, qui s’invite dans les couloirs du Jour des morts vivants et de ses explorations du comportement des créatures revenues à la vie.

Le Retour des morts-vivants 3 n’est esthétiquement pas beau. Télévisuel à souhait dans sa texture vidéo, illustré par une musique totalement anodine…, ses plans rapprochés peuvent même oppresser les amateurs de cinéma… Il se situe bien loin de l’atmosphère eighties pop du Retour des morts-vivants 1 qui était une belle œuvre d’atmosphère. Nonobstant, Yuzna réalise l’incroyable quand l’Amérique prude a purgé ses productions de toute violence morbide. Le retour des morts-vivants 3 est croquant dans sa rage gore, impressionnant dans la personnalisation de ses zombies dégoulinant de latex, dont on savoure les maquillages totalement délirants, et Yuzna aime explorer la douleur et la solitude de sa fiancée enragée, réduite à une inéluctable transformation, quand le virus cannibale la ronge. Alors qu’elle se bat pour garder ce qu’il reste d’humanité en elle, la maladie l’engage à des actes de cannibalisme aussi répulsifs que jouissifs pour son palais.

Festival des horreurs, hanté par des maquillages à l’ancienne exceptionnels, le film de Brian Yuzna a réalisé par la suite un vrai parcours du combattant pour s’installer parmi les films cultes d’une jeune génération à l’aise avec les années 90. Même si loin des formidables chefs-d’œuvre d’atmosphère des années 70 et 80, Le Retour des morts-vivants 3 est un morceau de barbaque moins avarié qu’il ne le paraît, qui mérite une seconde chance alors que la haute définition lui apporte un nouvel éclairage.

Critique : Frédéric Mignard

Le combo DVD – blu-ray

Le Chat qui fume exhume en version intégrale – et donc essentielle – Le Retour des morts-vivants 3 dans une édition qui aborde fièrement son entièreté… Bonus, qualité visuelle et sonore, packaging… Tout y est. 

Bandeau le chat qui fume

Copyrights : 2019 Le Chat qui fume

Les suppléments & packaging : 5/5

Ce sont principalement des suppléments produits par Vestron, pour une édition étrangère, qui ont été récupérés. Ils couvrent les nombreux aspects de cette aventure. Un module de 13 minutes s’intéresse au passage de la franchise chez Trimark et revient sur l’écriture et le montage. Les deux acteurs principaux, alors adolescents, ont chacun leur entretien pour pouvoir exprimer leur expérience sur ce film qui a changé leur vie (Romeo is bleeding, 17 min, et Mlle Morte-vivante, 19 min), l’occasion de revenir également sur la sortie difficile du film, dont la première et la sortie ont été totalement occultées par l’incendie ultra-médiatisée de Malibu en octobre 93. L’équipe des effets spéciaux revient sur la variété des maquillages, avec ou sans dentier (comprendra qui verra le supplément), dans Le mort ressuscité. Ecriture et réalisation sont au cœur du document passionnant De la poussière à la poussière (26 min).

Le matou de gouttière de l’édition vidéo a déniché une piste musicale isolée (non testée) et des commentaires audio de Yuzna en solo, en version originale non sous-titrés (non testé) ; un autre commentaire audio, toujours en VO, notamment avec Melinda Clarke, l’actrice principale, est proposé. Nous ne l’avons pas testé non plus. On s’est concentré sur tous les documents Vestron en version originale sous-titrés, proposés évidemment en HD. La classe.

L’image : 4 / 5

La HD sauve la fadeur des images d’époque, mais malgré l’impressionnant nettoyage et la précision du contraste et de la lumière, on ne peut que se lamenter face à la réalité de l’évidence. Cela demeure un low budget du début des années 90. La pire pour l’esthétique d’un film d’épouvante, probablement de l’histoire du 7e Art.

Le son : 4 /5

Outre la piste musicale, le film est proposé sur deux pistes, VOSTF DTS HD et la VF d’époque, qui est un peu fragile dans les doublages, avec des voix qui pointent un peu trop de l’avant. La VO, elle, est équilibrée, plus pointue, avec des effets consistants malgré l’âge du film.

L'édition collector limitée du Retour des morts vivants 3 aux Editions du Chat qui fume (jaquette)

© Le chat qui fume EDV 2652 © 1992 Trimark Pictures © 2016 Lionsgate Entertainment Inc. Tous droits réservés

Test vidéo : Frédéric Mignard

Le Retour des morts-vivants 3, disponible en DVD et Blu-ray collector aux éditions du Chat qui Fume. Streaming en SVOD et téléchargement légal indisponibles.

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L'édition collector limitée du Retour des morts vivants 3 aux Editions du Chat qui fume (jaquette)

Bande-annonce du Retour des morts-vivants 3

Horreur, Épouvante, Gore

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