Le camp de l’enfer (Hell camp) : la critique du film (1986)

Guerre, Action, Aevntures | 1h40min
Note de la rédaction :
4.5/10
4.5
Le camp de l'enfer - affiche film

Note des spectateurs :

Pur film d’exploitation sorti en salle avant la grande bascule dans le direct-to-video, Le camp de l’enfer se savoure avec second degré pour ses dialogues bis. 

Synopsis : Catherine Casey s’est engagée dans l’armée. Elle suit un stage intensif destiné à faire d’elle une baroudeuse d’élite capable d’affronter les pires situations. La première épreuve la conduit, en compagnie d’une quinzaine de jeunes pilotes et d’un vétéran quadragénaire, le major William Logan, sur une île du Pacifique. Elle y découvre la faim, la fatigue, la peur, la soif et la confrontation à l’ennemi, en la personne du capitaine Becker, dont les hommes sont chargés de les piéger et de les capturer, sans lésiner sur les tirs à balles réelles ou les explosifs. Catherine et le major sont faits prisonniers et soumis à des conditions de captivité humiliantes et plus qu’éprouvantes. Les prisonniers constatent bien vite que les prérogatives du capitaine Becker lui sont montées à la tête et qu’il est devenu fou…

Le camp de l'enfer VHS

© 1986 Orion, Glaser & Berk Production. Tous droits réservés.

Critique : Orion sortait un peu tout et n’importe quoi dans les années 80. La même année, la firme américaine proposait à la fois un Woody Allen, Hannah et ses sœurs, et ce petit film d’exploitation aux relents de prisonsploitation, avec tortures et sévices chez des stagiaires de l’armée, menés par un major, joué par Tom Skerritt (Alien), tous parachutés sur une île, pour un stage de survie et d’évasion. Ils finissent tous au sein d’un camp dirigé par un général mégalo désenchanté prêt à tout dans sa manipulation des futurs combattants, puisqu’il ira jusqu’à violer la seule femme du groupe pour la préparer à la dure réalité du terrain.

Le camp de l’enfer, hell yes !

Dans ce face-à face-viril où l’on humilie les jeunes pilotes, plus souvent déculottés qu’en treillis, on retrouve des acteurs de terrain comme le grand Richard Roundree, la star de la blaxploitation qui incarnait Shaft. Les dialogues en VF sont roublards, d’une vulgarité confondante, et transforment l’ensemble du projet en comédie improbable. On regarde donc ce téléfilm à l’action mal filmée et surtout mal chorégraphiée, sans déplaisir, jusqu’au générique marquée par une musique synthétique qui amplifie le plaisir coupable.

Entre le film de guerre de Vietnam en territoire américain, Rambo en prise avec l’armée et un Apocalypse Now de l’indigence pour le général retranché loin des yeux des autorités, Le camp de l’enfer amuse plus qu’il ne choque.

Le camp de l'enfer, affiche américaine

© 1986 Orion, Glaser & Berk Production. Tous droits réservés.

Box-office :

En salles le 23 juillet 1986, Le camp de l’enfer est sorti en pleine crise du cinéma, durant cette période estivale mortifère.  Avec 2 705 spectateurs dans 21 salles, à Paris-Périphérie, c’est la 2e série B qui démarre le mieux en ce jour de divertissements très bis. Sortaient face à lui La cage aux vices, production d’exploitation très proche proposée par Cannon Films dans 26 salles ( 4 174), le slasher Week-end de terreur (2 614 / 26 cinémas), la reprise de Rambo, devenu Rambo 1 pour l’occasion (2 282 / 24 écrans), la comédie avec Tom Hanks Une baraque à tout casser (1 350 / 20 écrans), le nanar Z européen Prisonnières dans la vallée des dinosaures (291 entrées / 6 cinémas),  la comédie fantastique Solo pour deux (545 dans 5 salles), la comédie trash nippone Crazy Family (211 / 4 salles), et évidemment quelques pornos aux titres improbables : on citera Violée partout, elle crie encore (981 entrées / 6 salles).

A l’arrivée, le film d’action d’Erik Karson entre en 8e place avec 17 450 spectateurs, lors d’une semaine exsangue, dominée par la continuation du Contrat avec Schwarzenegger, numéro 1  avec 49 185 entrées. La reprise de Cendrillon arrivait seconde avec 28 386 entrées. Dans ce flot de nouveautés, aucune ne se détachait, La cage aux vices parvenant à accrocher 27 106 voyeurs, quand Week-end de terreur se jouait de 19 584 amateurs de sursauts gratuits.

Les cinémas diffusant Le camp de l’enfer en première semaine étaient l’UGC Ermitage, le Forum Cinémas, les Images, l’UGC Montparnasse, l’UGC Convention, le Rex, le Quintette Pathé, le Convention St-Charles, les UGC Gobelins et Gare de Lyon, et, dans le 19e, à Jaurès, les 3 Secrétan.

Avec 9 863 entrées en 2e semaine, Le camp de l’enfer est voué à la disparition immédiate. Trois cinémas le diffusent encore sur P.P. en 3e semaine, dont le Rex et les Images sur l’intra-muros, pour un total dérisoire de 29 116 entrées.

Le film sera exploité un an plus tard par Gaumont Columbia Tristar (GCR) en VHS, avant de faire quelques apparitions télévisées (Canal, RTL 9). Pas de DVD en France.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 23 juillet 1986

Le camp de l'enfer - affiche film

© 1986 Orion, Glaser & Berk Production. Tous droits réservés.

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Le camp de l'enfer - affiche film

Bande-annonce de Le Camp de l'enfer

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