La proie d’une ombre : la critique du film (2021)

Épouvante-horreur, Fantastique, Thriller | 1h37min
Note de la rédaction :
7/10
7
La proie d'une ombre (The Night House), affiche française

  • Réalisateur : David Bruckner
  • Acteurs : Rebecca Hall, Stacy Martin, Sarah Goldberg
  • Date de sortie: 15 Sep 2021
  • Année de production : 2020
  • Nationalité : Américain, Britannique
  • Titre original : The Night House
  • Titres alternatifs : La casa oscura (Argentine, Mexique), A Casa Sombria (Brésil), Éjszaka a házban (Hongrie), The Night House - La casa oscura (Italie), The Night House - Segredo Obscuro (Portugal)
  • Scénaristes : Ben Collins, Luke Piotrowski
  • Directeur de la photographie : Elisha Christian
  • Monteur : David Marks
  • Compositeur : Ben Lovett
  • Producteurs : David S. Goyer, Keith Levine, John Zois
  • Sociétés de production : Anton, Phantom Four Films
  • Distributeur : 20th Century Studios (France), Searchlight Pictures (USA),
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : -
  • Box-office nord-américain : 6 809 452$
  • Budget : 8 500 000$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans "en raison d’un climat général angoissant susceptible de troubler un jeune public". (CNC)
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur / -
  • Festivals et récompenses : Festival de Sundance 2020, Festival de Deauville 2021, Fantasia International Film Festival 2021 (Canada), Edinburgh International Film Festival (Ecosse)
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2021 20th Century Studios All Rights Reserved
Note des spectateurs :

Thriller d’épouvante efficace, La proie d’une ombre confirme le talent de David Bruckner, déjà aux commandes du Rituel. Ambiance anxiogène et sombre au programme.

Synopsis : Déchirée par la mort brutale de son mari, Beth se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu’il avait construite pour elle. Elle s’efforce de faire face, mais d’inexplicables cauchemars font leur apparition. Dans de troublantes visions, une présence insaisissable semble l’appeler. Contre l’avis de ses amis, Beth commence à fouiller dans les affaires de son mari, en quête de réponses. Elle va découvrir des secrets aussi étranges qu’inquiétants, et un mystère qu’elle va, malgré les risques, tenter d’élucider…

David Bruckner approfondit la veine initiée dans Le rituel

Critique : Présenté avec succès au Festival de Sundance en janvier 2020, acheté dans le monde entier grâce à des échos très flatteurs, La proie d’une ombre (The Night House en VO) n’a pas eu beaucoup de chance puisque la crise sanitaire a repoussé sa sortie. Prévu initialement aux États-Unis au mois de juillet 2021, le film n’est sorti qu’en août, tandis que la France a décalé sa sortie du mois d’août à mi-septembre. Chez nous, le long-métrage sort sans grand renfort de publicité, dans un anonymat qui risque bien de le condamner à la confidentialité, ce qui est fort dommage.

Rebecca Hall dans La proie d'une ombre (photo)

Rebecca Hall dans La proie d’une ombre. Photo Courtesy of Searchlight Pictures. © 2021 20th Century Studios All Rights Reserved

Déjà auteur du très bon Le rituel – diffusé sur Netflix – le réalisateur David Bruckner s’empare avec talent d’un scénario original de Ben Collins et Luke Piotrowski. Il rend au passage hommage à tout un pan de cinéma horrifique britannique en faisant de son film un objet hybride qui se réfère autant au film de fantôme gothique (mais dans un décor moderne) qu’au sous-genre traitant de la persistance des mythes païens. Certains éléments du long-métrage renvoient d’ailleurs directement à son précédent opus. Ainsi, nous retrouvons le thème du deuil qui est cette fois-ci au centre du récit, le tout saupoudré d’interrogations sur l’au-delà, mais dans une perspective autre que chrétienne.

Une angoisse sourde à la David Lynch

Dès le début du film, nous sommes invités à suivre les pas d’une enseignante dévastée par le suicide inexplicable de son mari. Totalement dépressive, l’héroïne magnifiquement interprétée par Rebecca Hall commence par faire des cauchemars étranges où elle est assaillie par le spectre de son défunt mari, tout en étant mise en présence de figures féminines apparemment inconnues. Peu à peu, la veuve éplorée va se mettre en quête de vérité sur le passé de son cher époux, dont on commence à suspecter une double vie. Chaussant les pas du thriller, David Bruckner nous place constamment dans la même situation d’ignorance que son héroïne. De même, il nous plonge dans ses cauchemars sans jamais montrer le moment de basculement entre réalité et fiction. Cela débouche sur quelques séquences bien effrayantes, dans un style que ne renierait pas un certain David Lynch.

La proie d'une ombre, photo d'exploitation 2

Rebecca Hall dans La proie d’une ombre. Photo Courtesy of Searchlight Pictures. © 2021 20th Century Studios All Rights Reserved

Effectivement, comme Lynch, Bruckner travaille la figure d’un monde qui serait à double fond. A chaque élément répond une figure qui lui ressemble (que ce soit la maison qui possède une seconde version inversée, ou la veuve qui va rencontrer des jeunes femmes lui ressemblant de manière troublante). Cette classique thématique du double – qui se retrouve même sur l’affiche avec son jeu de miroir – vient interroger la nature profonde de chaque être humain. Connaît-on bien l’être aimé ? Se connaît-on bien soi-même ? Autant de questions qui sourdent du long-métrage sans que le cinéaste se fasse théorique.

Une œuvre ambitieuse aux multiples niveaux de lecture

La résolution de l’intrigue, purement fantastique, peut également être comprise d’un point de vue simplement métaphorique et interroge notre rapport trouble à la mort. Sombre, parfois désespéré, le long-métrage se termine toutefois sur une note plus positive puisque l’ensemble peut également être vu comme une belle histoire d’amour et de sacrifice. Alors que La proie d’une ombre ne joue aucunement sur l’horreur graphique ou la profusion de meurtres, son ambiance anxiogène maîtrisée parvient à nous tirer quelques frissons. On adore également l’idée de ce monde inversé qui existerait uniquement pour piéger les démons païens cherchant à nous nuire.

Réalisé avec classe par David Bruckner, La proie d’une ombre ne serait pas une aussi bonne surprise sans la prestation de Rebecca Hall qui se consume devant la caméra, elle qui occupe quasiment chaque plan du film. Malgré la sobriété du ton et le caractère intimiste de l’œuvre, les amateurs de frissons à l’ancienne – plus suggérés que dévoilés à l’écran – devraient trouver leur compte dans cette petite série B qui vaut vraiment le détour. Pour conserver un certain nombre de surprises, on vous conseille toutefois de ne pas trop visionner la bande-annonce qui dévoile de nombreux pans de l’intrigue.

Critique de Virgile Dumez

Sorties de la semaine du 15 septembre 2021

La proie d'une ombre (The Night House), affiche française

© 2021 20th Century Studios All Rights Reserved

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La proie d'une ombre (The Night House), affiche française

Bande annonce de La proie d'une ombre (VF)

Épouvante-horreur, Fantastique, Thriller

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