La 9e vie de Louis Drax : la critique du film (2017)

Drame, Fantastique | 1h48min
Note de la rédaction :
4/10
4
Jaquette dy film d'Alexandre Aja La 9e vie de Louis Drax

Note des spectateurs :

Comme Bayona avec Quelques minutes après minuit, l’Européen Aja quitte l’épouvante pour relater un drame de l’enfance à la portée surnaturelle qui ne manque pas d’intérêt, mais dont le script et la narration souffrent de confusion. La 9e vie de Louis Drax déçoit. Beaucoup.

Synopsis : Après avoir frôlé la mort huit fois au cours de sa vie malchanceuse, Louis Drax tombe d’une falaise lors de son neuvième anniversaire. La police enquête sur les circonstances de son accident presque mortel et tente de vérifier l’alibi de son père violent, Peter. Le Dr Allan Pascal, un neurologiste réputé, use de méthodes peu orthodoxes en tentant d’accéder au subconscient de Louis pour découvrir les raisons qui ont mené à son état. Mais tandis qu’il s’enfonce progressivement dans le mystère qui entoure l’habilité de Louis à échapper à la mort, le docteur tombe amoureux de la mère du garçon, Natalie.

Critique : Avec moins d’1 million de dollars d’exploitation en salle, depuis son lancement aux USA, The 9th Life of Louis Drax a été un flop précipitant cette production américano-britannique et canadienne directement en vidéo et VOD en France. Un choix qui interpelle puisque le réalisateur n’est autre qu’Alexandre Aja, un Français spécialisé dans l’épouvante (Piranha, Mirrors, La Colline a des Yeux) qui peine, il est vrai, à retrouver le succès dans le genre (l’étonnant Horns avec Daniel Radcliffe a été voué à l’oubli).

La 9e vie de Louis Drax, l’inédit d’Alexandre Aja

Sur un script de Max Minghella, fils du défunt réalisateur du Patient anglais (Anthony Minghella), jeune acteur qu’il a dirigé dans Horns, et qui mettrait plus tard en scène Teen Spirit avec Elle Fanning, The 9th Life of Louis Drax  est une œuvre puzzle qui se développe dans la confusion. Dans sa narration. Son mélange des genres. Ses intentions.

On sent une littérarité (le roman de Liz Jensen s’y prêtait peut-être) qui ne sied pas forcément à l’approche du cinéaste. Mené comme un thriller, avec de nombreux allers-retours dans le passé, le film est narré par l’increvable Louis Drax, jeune garçon miraculeusement ressuscité peu après sa mort déclarée suite à sa chute du sommet d’une falaise et à sa noyade.

Le mystère autour de lui est dense ; il semble lire d’ailleurs dans les pensées des adultes et ressort toujours vivant d’accidents dramatiques (les « 9 vies du titre », proche du conte merveilleux). Ce n’est pas la narration quasi post-mortem du jeune homme qui nous aidera. Il nous conduit au fil de son histoire, au gré d’apparitions fantastiques singulières, allant jusqu’à s’approprier les voix des adultes autour de lui pour révéler l’étrange scénario morbide qui l’a plongé dans les profondeurs de l’océan.

Une narration confuse qui emprunte au cinéma de Jeunet

Avec une introduction espiègle qui évoque le roman britannique Tristam Shandy dans son incipit (le récit de sa naissance chaotique), ce film curieux manque d’identité. On pense beaucoup à L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Jean-Pierre Jeunet où le cinéaste français, sur le continent américain, jouait d’une ample et extravagante mise en scène au milieu de paysages splendides, et se faisait la voix d’un garçonnet à part, Spivet, dont la différence pourrait compléter celle du jeune Drax.

Jamie Dornan se rhabille

Cette réalisation fluide, racée, toujours recherchée, c’est d’ailleurs un peu celle de Horns du même Alexandre Aja qui nous dupait également beaucoup dans ses méandres narratifs et son caractère trompe-genre. Dans le recours au surnaturel pour expliquer les traumas psychologiques et revêtir le drame familial indicible d’une couche métaphorique, c’est bien le souvenir récent de Quelques minutes après minuit de Bayona, que le film d’Aja convoque, alors qu’il s’agit d’un projet antérieur.

Beaucoup trop de références dans un film étrange qui se veut un peu unique, mais qui déconcerte, avec une certaine tendresse. Faute d’empathie pour les personnages, l’instinct de la curiosité nous mène jusqu’au bout de l’intrigue cérébrale. Jamie Dornan, pour une fois habillé, Sarah Gadon et l’ambigu Aaron Paul ne déméritent pas, mais ce bel emballage désincarné tombe à plat.

 

Photo de Jamie Dornan et Sarah Gadon dans La 9e vie de Louis Drax

LA 9E VIE DE LOUIS DRAX © 2015 DRAX (CANADA) PRODUCTIONS INC. / DRAX FILMS UK LIMITED. Tous droits réservés.

 

Le blu-ray

 

Compléménts : 1.5 / 5

Making-of anodin de 7mn et trois éléments promotionnels (TV spots et trailer). Aja n’avait visiblement plus envie de s’impliquer.

Image : 4.5 / 5

Superbe ! La réalisation est impressionnante d’idées et joue sur une esthétique froide qui trouve un écrin magnifique sur cette copie HD, précise, pugnace, d’une beauté absolue.

Son : 4 / 5

Très belles pistes DTS HD Master Audio, en 5.1. Le doublage est bon et la piste française s’accompagne d’amplitude dans le score (fort beau au passage) et d’une spatialisation aux petits oignons. La VO ajoute le naturel des voix et frôle la perfection.

Critique : Frédéric Mignard

 

Jaquette dy film d'Alexandre Aja La 9e vie de Louis Drax

LA 9E VIE DE LOUIS DRAX © 2015 DRAX (CANADA) PRODUCTIONS INC. / DRAX FILMS UK LIMITED. Tous droits réservés.

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