Good boys : la critique du film (2019)

Comédie, Comédie Rated R | 1h30min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
Affiche française Good Boys

  • Réalisateur : Gene Stupnitsky
  • Acteurs : Jacob Tremblay, Keith L. Williams, Brady Noon
  • Date de sortie: 21 Août 2019
  • Nationalité : Américain
  • Scénario : Lee Seisenberg et Gene Stupnitsky
  • Distributeur : Universal Pictures International
  • Éditeur vidéo : Universal Pictures
  • Date de sortie vidéo :
  • Box-office USA :
  • Box-office France / Paris-périphérie :
  • Classification : Tous publics
Note des spectateurs :

Good boys est une comédie aux acteurs pré-pubères, destinée à un public adulte, prêt à rire du décalage entre la réalité viciée des grands, et le regard candide des enfants. Ce Very Bad Trip en culotte courte nous a fait mourir de rire.

 

La dernière comédie phénomène en date classée R

Synopsis : Après avoir été invités à leur première fête, Max, 12 ans, panique complètement parce qu’il ne sait pas comment embrasser. A la recherche de conseils, Max et ses meilleurs amis Thor et Lucas décident d’utiliser le drone du père de Max – auquel il n’a évidemment pas le droit de toucher – pour espionner un couple qui s’embrasse à côté.
Mais tout prend une très mauvaise tournure quand le drone se fait détruire. Désespérés de devoir le remplacer avant le retour du père de Max, les garçons sèchent les cours et se lancent dans une véritable odyssée rythmée de mauvaises décisions, allant du vol accidentel de drogues, à une partie de paintball au milieu d’une fratrie universitaire, tout en tentant d’échapper à la police et à de terrifiantes adolescentes.

 

Critique : Tous les deux ans Hollywood propose une comédie qui provoque une contagion d’euphorie chez les spectateurs. Mary à tout prix Ted, Mes meilleures amies, Very Bad Trip, Supergrave, KickAss, Comment tuer son boss, 21 Jump Street, le premier American Pie, Les Miller, une famille en herbe, Spy, Game Night, Bad Teacher… La liste est longue et généralement la classification américaine est sans appel : le film est classé R. La lettre signifie Rated R, que l’on traduira par « spectacle interdit en salle pour les mineurs non accompagnés ».

Once upon a time on hollywood

Copyrights 2019 Visiona Romantica, Inc – Crédits Columbia Pictures – Sony Pïctures

Good boys, Good buzz

C’est donc avec un bon buzz dans le moteur que Good boys rejoint cette énumération de productions hilarantes, que personne n’avait vraiment vu venir mais qui fait un bien fou. L’affiche clame haut et fort son R. et la bande-annonce, mettant en scène l’indomptable Seth Rogen dans son fauteuil officiel de producteur, face aux jeunes protagonistes, leur assénant un discours de moral, en leur expliquant qu’ils n’auront pas le droit de voir le film duquel ils sont les « héros », joue énormément sur le fossé constant entre l’âge des jeunes acteurs principaux et la réalité des gags auxquels on assiste avec l’œil amusé de l’adulte au vécu autre.

 

Le porno vu par les mômes

Ce premier long du marrant Gene Stupnitsky, connu pour ses scripts (Bad Teacher, la version U.S. de The Office) déploie donc l’idée excellente de placer dans des situations douteuses, et qui seraient embarrassantes pour n’importe qui, l’innocence de ces trois gamins, en première année de collège, totalement mômes dans l’âme, incapables de voir la réalité graveleuse qui les entoure. La poupée gonflable de papa est un mannequin de secourisme ; le sling dans la chambre des parents n’est qu’une balançoire pour adultes ; les boules de Geisha de maman sont au mieux un collier odoriférant pour orner le cou de sa princesse, au pire une arme imparable contre l’étranger – donc pédophile en puissance – qui va venir leur acheter une carte de jeu de collection, qu’ils sont contraints de vendre sur un site équivalent du Bon Coin…

 

Good boys : 3 gamins et un écran, photo de la comédie d'Universal

© 2019 Universal Studio

Un baiser, s’il vous plaît

Ces trois meilleurs potes pour la vie, en team un peu loser sur les bords face au gang des trottinettes, qui forcément en jette davantage, sont hors-sol, comme tous les mômes de leur âge, prêts à croire n’importe quel bobard et à parer le rationnel d’une irrationalité enfantine. Evidemment, ils ne sont pas forcément enclins, pour deux d’entre eux du moins, à embrasser l’initiation amoureuse dans lequel le troisième commence à y voir quelques intérêts. C’est l’âge où l’on ne quittera jamais sa maman, qui est forcément sa meilleure amie. Aussi, quand le plus mignon des trois (forcément en avance sur les autres) commence à avoir l’entre-jambe qui le démange, ses deux potes acceptent la mission : tout faire pour qu’il puisse apprendre à embrasser l’élue de son cœur. Le défi du film étant, non pas de pécho mais d’accéder à l’apprentissage de l’art du baiser. Ce qui est mignon, c’est qu’il ne s’agit même pas du célèbre French kiss (celui avec la langue baveuse), mais, au vu de leur âge, juste de du bisou du bout des lèvres.

La folle journée de Ferris Bueller en culotte courte

Nos Goonies de la romance vont donc jouer de stratagèmes pour observer les baisers des grands. La voisine étant une « pyromane », pardon une « nymphomane », selon les dires de l’un d’entre eux, l’épier avec un drone, peut être une solution. Mais quand on sait que l’appareil est un objet coûteux, utilisé à des fins professionnelles par un père qui a formellement interdit à son rejeton de l’utilise quoi qu’il arrive, le sésame aux soucis peut commencer, et comprendra bien des quiproquos et des cavalcades dignes de La folle journée de Ferris Bueller de John Hugues, qui est ici pris en référence.

Sus à l’ordre moral !

Dans ce clash entre naïvetés mignonnettes et vérités adultes plus malhonnête (il y est quand même pas mal question de drogue…), le réalisateur se refuse de verser dans la leçon de moral, préférant garder la ligne droite, dans une course aux gags effrénés, sans aucun temps mort jusqu’au générique de fin. Et dans ce type de productions où les quinze dernières minutes sont bien souvent affligeantes de bons sentiments et de remise en place de l’ordre moral, c’est engageant, mais pas étonnant de la part des producteurs de Sausage Party, le film d’animation hardcore où les héros étaient des aliments s’adonnant à une orgie ! Dans l’état actuel d’Hollywood, on peut donc se féliciter qu’il soit encore possible de faire comédies pas trop lisses en mettant en scène des garnements. Auquel cas, dans un contexte hors science-fiction, on pourrait presque prendre Good Boys comme un pastiche de Stranger things dans lequel on n’appellerait plus les enfants de vilains garnements, mais carrément de sales petits morpions.

Critique : Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du mercredi 21 août 2019

Affiche française Good Boys

© 2019 Universal Studio

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Affiche française Good Boys

Bande-annonce de Good Boys

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