Une comédie charmante écrite par les frères Coen, avec Colin Firth, Cameron Diaz et Alan Rickman dans les premiers rôles.
Synopsis : Pour voler Lionel Shabandar, l’un des hommes les plus riches d’Angleterre, Harry Deane monte une arnaque minutieusement pensée avec l’aide de son complice. Il espère lui vendre un faux Monet. Pour la réussite de son plan, il a besoin d’une reine du rodéo excentrique et imprévisible tout droit venue du Texas, qui doit prétendre que son grand-père a dérobé le tableau à la fin de la Seconde Guerre mondiale…
Critique : Petite comédie inattendue proposé en France sans trop de publicité au début de l’année 2013, Gambit est née sous une bonne étoile, celle de Joel et Ethan Coen, qui ont laissé au placard leur humour noir et réfrigérant de Fargo pour celui d’une farce à l’anglaise que l’on ne rapprocherait même pas de leur Burn after reading.
Ecrit par les deux frérots, Gambit mélange un casting yankee (Cameron Diaz en serveuse plouc amatrice de rodéo) et British à forte tendance pédante, l’oscarisé Colin Firth et Alan Rickman. Les acteurs se livrent à quelques jolis clichés, de sex-appeal populaire pour l’une qui sait chevaucher l’étalon lors de rodéo, de séduction toute en retenue pour le second, et d’aigreur machiavélique pour le dernier, qui incarne la tête multi-milliardaire d’une entreprise tentaculaire, tyrannique et détestable, contre laquelle Colin Firth au personnage subordonné, va vouer toute son énergie à monter un stratagème pour tenir sa revanche.
Un remake divertissant qui vaut pour son casting
Cousue habilement par un cinéaste tertiaire que personne n’a jamais vraiment suivi (Michael Hoffman, réalisateur du Don du roi, Un beau jour, Le songe d’une nuit d’été, Le club des empereurs, et récemment du biopic (Tolstoï, le dernier automne), l’intrigue ne se définira pas par son rythme ou son punch, il n’y en a pas point. Ce qui ressort à l’écran, c’est plutôt un ton agréablement suranné, où l’élégance et la jovialité font de cette petite histoire d’arnaque sur fond de toile de Monet (en gros on essaie de vendre au méchant patron une fausse toile du maître qu’il recherchait depuis toujours et qui dormait depuis des décennies dans une grange du Texas) un bon pion sur lequel miser. A condition d’aimer les comédies hollywoodiennes des années 40-50 (Capra, Lubitsch) ou les buddy movies iconoclastes façon eighties où l’on associe la retenue pleine de classe (ici Colin Firth et son flegme britannique) à l’irrésistible gouaille (Cameron Diaz aux gambettes toujours aussi interminables, mais attention, bientôt ces rôles de cow-girls facétieuses ne seront plus de son âge.
La nouvelle de Sidney Carroll avait déjà été adapté en 1966 dans une comédie très réussie, avec Shirley MacLaine et Michael Caine, Un hold-up extraordinaire. Ce ne fut pas un grand succès dans notre contrée. En revanche, pour ce remake de 2013, on peut carrément parler de bide, avec 92 000 spectateurs en France, malgré cette tête d’affiche formidable.