Dolls, les poupées : la critique du film (1987)

Epouvante | 1h17min
Note de la rédaction :
7/10
7
Dolls les poupées de Stuart Gordon, affiche poster

  • Réalisateur : Stuart Gordon
  • Acteurs : Guy Rolfe, Hilary Mason, Stephen Lee, Ian-Patrick Williams, Carolyn Purdy-Gordon
  • Date de sortie: 29 Avr 1987
  • Titre original : The Dolls
  • Scénariste : Ed Naha
  • Producteur : Charles Band (Empire Pictures)
  • Distributeur : Eurogroup Distribution
  • Editeur vidéo : Vestron, Sidonis Calysta
  • Date de sortie vidéo : 1988 (VHS), 3 février 2015 (DVD, blu-ray), 5 mai 2021 (Combo Blu-ray-DVD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 163 056 entrées / 28 461 entrées
  • Classification : Interdit aux moins de 13 ans
Note des spectateurs :

Dolls, troisième long métrage du réalisateur de Re-animator, est un conte horrifique dont la simplicité épouse l’efficacité d’un cinéaste, Stuart Gordon, en pleine verve créative.

Synopsis : Alors que se déclenche un violent orage, les Bower et leur fille Judy trouvent refuge dans le manoir isolé de Gabriel et Hilary Hartwicke, un vieux couple à première vue paisible et accueillant. Bientôt rejoints par deux adolescentes rebelles et un jeune homme, ils découvrent que, dans chaque pièce ou presque, leurs hôtes accumulent poupées, marionnettes, polichinelles et soldats de bois. Des jouets certes, mais pas vraiment inanimés. Ils sont même vivants et se montrent particulièrement cruels envers ceux qui n’ont pas su conserver leur âme d’enfant. Il semble que ce soit le cas de tous, ou presque.

Critique : Avec Dolls, Stuart Gordon réussit son introspection dans l’univers perverti du conte de fées. Ce petit bijou macabre, sans images de synthèse remonte à… 1987 !

Dolls, un conte gothique cruel

Sorti tardivement en France, en 1987, après une production un peu chaotique, trois mois après From Beyond : aux portes de l’eau-delà, du même réalisateur, Dolls est un peu tombé dans l’oubli, faute d’une sortie en DVD dans les années 2000.

Longtemps disponible seulement en VHS en France chez Vestron, et réapparue en DVD et blu-ray en 2015, chez Sidonis, cette série B ne doit pourtant pas être minimisée dans les annales du cinéma fantastique. Cette production Empire Pictures, est le dernier film du studio de Charles Band à avoir connu l’opportunité d’une distribution en salle sur notre territoire, et fait suite au triomphe de Re-animator de Stuart Gordon.

Le succès est relatif sur le grand écran (30.000 entrées sur Paris), mais solide en vidéo, ce qui permet aux producteurs d’envisager une suite, abandonnée pour la saga des Puppet Master, alors que, en 1988, la poupée Chucky, vient frapper plus fort auprès des adolescents, aidée par la force de persuasion d’une major américaine et l’efficacité du réalisateur Tom Holland (Vampire, vous avez dit Vampire ?).

dolls, la critique du film

© 1985 Taryn Productions, Inc. All Rights Reserved. Empire International.

Dolls, conte gothique à l’ancienne, essaie parfois d’emprunter à l’air du temps (les auto-stoppeuses lookées comme la Madonna punk de l’époque), se veut une critique du cynisme des adultes et de la société moderne. L’intrigue est cruelle, sans être gore, bis sans être Z, savoureuse dans son ambiance gothique hors du temps et s’impose comme un divertissement d’ambiance qui a su séduire les aficionados d’épouvante, mais qui, malgré une première demi-heure plutôt lente et dépourvue de rebondissements, a suffisamment d’atouts pour séduire les spectateurs contemporains habitués aux écrans numériques.

Une œuvre de commande pour Stuart Gordon

Développé par le scénariste Ed Naha qui venait d’écrire pour Empire Pictures Troll, un beau succès de VHS, sur une idée de Charles Band, Dolls est proposé à Stuart Gordon qui accepte cette œuvre de commande, l’inscrivant comme une parenthèse parmi ses adaptations de Lovecraft, organiques et adultes, qu’il avait su développer auparavant. Il se fond avec dextérité dans les atmosphères d’un cinéma gothique britannique qui lui sied plutôt bien, réussissant ce qu’il ne parviendra jamais à réitérer par la suite dans Le puits et le pendule, Castle Freak et Dagon, ses trois autres œuvres qui pourraient s’y rapprocher dans leur rapport aux traditions.

Avec son animation de poupées de porcelaine hargneuses et vicieuses qui prennent vie avec magie à l’écran sans aucun effort numérique et sans paraître suranné comme la stop motion des années 50, Dolls s’impose donc comme une évidence pour les amateurs de productions horrifiques d’aujourd’hui et servira de détour intéressant à ceux qui veulent découvrir l’œuvre irrégulière de Stuart Gordon, disparu en 2020.

Box-office

Sorti le 29 avril 1987, Dolls les poupées était la 3e plus grosse nouveauté en termes de salles ce mercredi-là sur Paris, avec 22 écrans. Au-dessus, L’été en pente douce jouissait de 30 écrans et de bonnes critiques (premier jour 5 879 / première semaine 62 035 ) et la comédie policière faiblarde de Disney, Le flic était presque parfait, disposait de 24 cinémas (2 181 / 21 004). Le conte d’épouvante de Stuart Gordon, hors saison, réunissait 1 592 spectateurs pour son premier jour et 16 946 pour sa première semaine. Un score pas bon qui le précipita au casse-pipe pour son 2e tour à 7.169 spectateurs, soit une perte de 60% de sa fréquentation et de 9 écrans sur Paris-périphérie. Pour sa troisième semaine, cette production Empire, aux allures anachroniques sur le grand écran, n’était plus exposée que sur 5 sites sur Paris et sa région, et peinait à soulever l’intérêt des 3 636 badauds (27 751 entrées). Dernière semaine parisienne à 710 à la Maxeville, pour un total de 28 461 joueurs sur Paname.

Heureusement, la province lui sera plus favorable. Dolls totalisera 163 056 entrées sur l’ensemble du territoire, se situant cette année là au-dessus de Vendredi 13 numéro 6 (100 320), L’amie mortelle de Wes Craven (127 209), Massacre à la tronçonneuse 2 (150 000), Gothic (126 545) et House 2 (138 385), mais sous Creepshow 2 (168 446) ou encore Street Trash (177 419) et From Beyond (175 294), du même Stuart Gordon.

Les cinémas parisiens qui ont programmé ces poupées maléfiques sont le Gaumont Ambassade, le George V, le Forum Cinémas, le Gaumont Opéra, le Maxéville, le Galaxie, le Gaumont Convention, l’UGC Lyon Bastille, le 3 Secrétan et le Gaumont Parnasse.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 29 avril 1987

Dolls les poupées de Stuart Gordon, affiche poster

© 1985 Taryn Productions, Inc. All Rights Reserved. Empire International.

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Dolls les poupées de Stuart Gordon, affiche poster

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