10 jours sans maman est une comédie banale et bancale qui fonctionne sur quelques gags.
Synopsis : Antoine, DRH d’une grande enseigne de bricolage, est en passe de devenir le numéro 1 de sa boîte. C’est le moment que choisit sa femme, Isabelle, pour faire une pause et prendre l’air quelques jours pour s’occuper d’elle. Antoine se retrouve alors seul à devoir gérer la maison et leur quatre enfants. Il est vite dépassé par les événements ! 10 jours sans maman qui risquent bien de faire capoter sa nomination.
Critique : Réalisateur de comédies, Mission Pays Basque et L’ascension, Ludovic Bernard revient au genre qui l’a révélé, après le détour peu concluant du drame Au bout des doigts, en 2017. Au scénario, il y a aussi la plume de Mathieu Oullion, qui a œuvré sur Les gorilles, Gangsterdam, Ibiza ou le surréalistement affligeant Pension complète. Alliance gagnante ?
Un homme et quatre gamins
Avec 10 jours sans maman, le concept tourne court. Le film est brouillon, peu fignolé dans sa réalisation, et terriblement suranné dans son discours. Antoine, monsieur je-gère-tout car DRH, chantre d’une réussite beauf, – forcément c’est Franck Dubosc qui interprète ce personnage -, doit gérer la maison et quatre mômes pour une leçon de vie conjugale sur le sempiternel message de la difficulté d’être femme au foyer.
Celle-ci abandonne son époux si sûr de lui, pendant dix longs jours, pour qu’il prenne conscience d’une évidence universelle, parce que l’on a tous connu nos mamans à l’ouvrage, hein, et parce que dans les années 80 Trois hommes et un couffin ont resitué le problème, dans les années 2000 les Desperate Housewives ont déjà mis cette problématique en lumière via le personnage toujours au bord du burn out permanent de Lynette Scavo ; et, dans les années 2010 Maman ou papa, avec beaucoup d’humour noir avait aussi ajouté sa pierre à l’édifice, en dynamitant le genre avec un savoir-faire savoureux.
10 jours sans maman, un sujet poussif vieux de plusieurs décennies
Qu’en 2020, on en vienne encore à ressasser des gags clichetons sur la gestion abracadabrantesque d’un emploi du temps par un expert du timing, entre cuisine catastrophe et course contre la montre pour répondre aux humeurs et obligations de quatre mômes têtes à claques qui n’ont aucune personnalité si ce n’est celle des clichés qu’ils interprètent, cela ne laisse pas place à l’indulgence. On ajoutera à ce naufrage scénaristique qu’est 10 jours sans maman, un sens étriqué de la réalisation qui pose les bases d’un téléfilm.
On serait presque récalcitrant à l’ensemble si le rythme plutôt habile ne nous permettait pas d’éviter d’ennui. Et puis la présence d’Aure Atika, grande actrice que l’on ne voit jamais assez (y compris dans ce film), permet à l’ensemble de gagner quelques points. Et en cela réside le vrai scandale des femmes aujourd’hui dans le cinéma français, la mauvaise gestion de leur talent par des auteurs visiblement en manque d’idées et avec plusieurs générations de retard sur les thèmes qu’ils abordent.
Sorties de la semaine du 19 février 2020
Biographies + :
Ludovic Bernard, Ilan Debrabant, Franck Dubosc, Daniel Martin, Aure Atika, Alice David, Helena Noguerra