Au coeur d’une franchise des plus recommandables, toujours drôle et inventive, Destination finale 3 est un roller coaster d’humour noir stressant à souhait, qui s’inscrit dans la lignée des précédents. En route pour un tour…
Synopsis : Pour fêter la fin du lycée, Wendy et ses amis ont décidé de goûter aux frissons ultimes d’un immense roller coaster. Mais au dernier moment, Wendy pressent une tragédie et quitte l’attraction avec Kevin. Quelques instants plus tard survient un accident mortel tuant ses amis. Elle et quelques autres viennent de manquer le rendez-vous que leur avait fixé la mort. Mais la grande faucheuse compte bien mettre la main sur ces rescapés…
Critique : Il est difficile de ne pas succomber aux tours de la grande faucheuse, décidément bien sadique quand il s’agit de décimer les adolescents qui lui ont échappé. Les victimes de cette deuxième suite sont les chanceux rescapés d’un accident mortel de grand huit qui ouvre le bal. Cette séquence, généreuse en émotions fortes et totalement inédite au cinéma, fait évidemment écho au crash d’avion du premier volet et au carambolage du second segment. Bien sûr, comme dans les deux précédents numéros, les miraculés devront périr, plutôt tôt que tard, la Mort réclamant leur trépas lors de scènes toujours plus spectaculaires et sanguinolentes atteignant son paroxysme dans une scène finale qu’on préfèrera taire pour ne pas gâcher la surprise.
Au diable l’originalité scénaristique qui a fait le succès de la série ! Le scénario simpliste de cette séquelle laisserait un arrière-goût de rance, si son intérêt ne résidait pas ailleurs, en l’occurrence dans la mise en scène des morts violentes, toutes plus surprenantes et plus drôles les unes que les autres. Celles-ci sont devenues la véritable marque de fabrique de cette franchise. Les meurtres, toujours aussi singuliers, relèvent de l’art artisanal. Ils sont amenés avec une minutie totalement réjouissante et déjantée.
Véritable commedia dell’ arte, Destination finale 3 nous délecte de sa théâtralité grandguignolesque. L’humour tue et tache, le réalisateur James Wong (déjà aux commandes du premier segment) n’est guère chiche en hémoglobine. Bien sûr, certains effets spéciaux ne sont pas forcément au niveau des ambitions de ses auteurs et l’absence de psychologie des protagonistes tend à réduire les qualités de cette production, mais ne nous voilons pas la face, les charges sont parfaitement remplies et les fans de la série gagnent en efficacité ce qu’ils ont perdu en nouveauté.
Une belle conclusion pour une trilogie qui ne manque pas de souffle et dont le succès incontestable donnera finalement naissance à deux épisodes supplémentaires.
Destination finale 3 a été un beau numéro dans les salles de la planète. Le budget bien rôdé de 25M$ que New Line lui a consacré a été vite remboursé. Aux USA, la mort en folie décroche encore 50M$ et achève sa course à 54M$. Elle confirme ainsi l’intérêt croissant des adolescents américains pour cette franchise après un premier titre à 53M$ (2000) et un deuxième à 46M$. Ce sont tout simplement les 3e meilleures recettes de la saga originale en 5 films.
En France, l’enthousiasme ne se dément pas, avec une fréquentation qui se situe entre le premier segment (823 000) et le second (889 000), puisque Destination finale 3 achève sa carrière à 842 875 spectateurs.
En salle, Métro double Big Mamma 2 de la 20 Century Fox qui arrêtera sa carrière sous les 560 000 entrées. Une semaine plus tard, la sortie de Basic Instinct 2 ne fera pas mieux, avec à peine 535 000 nostalgiques de Sharon Stone. Sur une trentaine de films distribués en 2006, Metropolitan FilmExport obtient son 2e résultat annuel derrière Le parfum – Histoire d’un meurtrier (916 000). Même Silent Hill de Christophe Gans (814 000) et Saw III (771 000) ne feront pas mieux. David R. Ellis, réalisateur du jouissif Destination finale 2, ne placera que 303 000 passagers dans Des serpents dans l’avion quelques mois plus tard…
Pour Metropolitan FilmExport, alors en charge du catalogne de la New Line en France, avant sa réappropriation par Warner, c’est un résultat solide qui lui permettra de vendre beaucoup de DVD collector.
Affiche : Troïka. © 2006. New Line Productions Inc. Tous droits réservés / All rights reserved
James Wong, Mary Elizabeth Winstead
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