Dark Tide : la critique du film et test du blu-ray (2018)

Drame, Aventures | 1h29min (version courte) / 1h53min (version longue)
Note de la rédaction :
3/10
3

Note des spectateurs :

Un naufrage qui noya la carrière de John Stockwell-réalisateur, et celle de Olivier Martinez, tous deux condamnés depuis, au purgatoire de la série B à tendance Z, ou à la télévision, après ce faux film de cinéma et vrai produit de VOD qui a dû attendre six années pour échouer sur nos rivages.

Synopsis : Kate est monitrice de plongée et l’une des plus grandes spécialistes des requins d’Afrique du Sud. Depuis la mort de son équipier dans une attaque de squale, elle est paniquée à l’idée de retourner dans l’eau. Mais lorsque la banque menace de saisir son bateau, elle est contrainte d’accepter la lucrative proposition d’un milliardaire à la recherche d’un défi à sa mesure, plonger avec un Grand Blanc hors de la cage de protection…

Critique : En 2012, je présentais Dark Tide de cette façon :
Après un détour dans le survival raté (Turistas), l’ancien comédien John Stockwell persiste et signe dans la réalisation. Il dirige deux vedettes à la carrière qui prend un peu l’eau (Halle Berry et Olivier Martinez) dans un drame aquatique avec plein d’ailerons de squale à l’intérieur. Promis, ce n’est pas un ersatz des Dents de la mer, mais une oeuvre qui essaiera au contraire de démystifier la figure du requin, alors qu’actuellement l’animal est au coeur d’une polémique à la Réunion. Allez, foutez leur la paix (aux requins !) et arrêtez de vous baigner n’importe où ! Ce sont eux, les seigneurs de la mer. Pas nous.
En attendant, Dark tide, coproduction franco-américaine, sortira sur nos écrans en 2012

Six ans déjà ! En cette fin 2018, le distributeur Metropolitan Filmexport a réservé à Dark Tide un petit sort de DTV, pas piqué des ailerons, après avoir vu le film se noyer dans le marasme, sur la plupart des marchés tertiaires, et sortir la tête hors de l’eau seulement sur le sacro-saint marché de la VOD, où le film ne pouvait qu’avoir sa place tant il est médiocre.

© 2011 MMP Dark Tide Limited and Film Afrika Eleven Devils Teeth (pty) Limited. Tous droits réservés.

John Stockwell aurait-il dû rester acteur ? Vedette de Christine, Campus 86, Top Gun et Les aventuriers de la 4e dimension, il avait pourtant toutes ses chances en tant que réalisateur, après le succès de l’indépendant Sexy/Crazy en 2001, histoire d’amour interethnique avec Kirsten Dunst, qui lui avait ouvert les portes d’Hollywood. Il confirma avec les succès aquatiques de Blue Crush et Bleu d’enfer, deux films-clips, aux images léchées qui démontraient sa fascination pour l’eau et l’exotisme.
Dans Dark Tide, le budget est moindre et c’est le début de la fin pour le cinéaste qui, depuis, a aligné les DTV improbables, parmi lesquels un Kickboxer : Vengeance, avec Bautista et Van Damme, qui nous renvoie au pire du cinéma d’action des années 90.

Dark Tide, c’est le film de squale sans suspense, un thriller sous-marin qui fuite dès que l’on comprend que le drame est surtout psychologique. En effet, point de terreur venue de l’océan, l’enjeu est personnel, intime, puisqu’il se base sur une histoire de trauma qui hante le personnage, anciennement casse-cou, joué par Halle Berry, qui aimait approcher les seigneurs de la mer, mais après la mort d’un proche qu’elle devait protéger, son désarroi l’a séparée de son opportuniste de mari, incarné par Olivier Martinez, en roue libre, avec son faux accent étranger.
Mais voilà, il est temps pour Halle Berry de replonger et de nager à nouveau avec les requins qui l’a fascine tant.
Elle doit ainsi accompagner un requin de la finance, un personnage de touriste arrogant et grande gueule, qui veut se payer une petite sortie en haute mer sous le signe de l’adrénaline, avec son fiston qui subit le sale type qu’il est depuis sa naissance. On le subit aussi, en tant que spectateurs. Pour ces personnages, rien ne suscite la moindre empathie.
En cela se résume les enjeux humains, qui sont pourtant au centre du scénario. Des personnages sans charisme, filmé sans la netteté et l’esthétique des précédents films du réalisateur, sous une lumière terne, au gré d’une musique de téléfilm exaspérante.
L’on comprend donc qu’il a fallu autant d’années pour que l’inédit vidéo échoue sur nos rivages. On est dépité face au naufrage d’où personne ne ressort indemne, surtout pas les acteurs, en particulier Olivier Martinez qui, pour trois succès américains au début des années 2000 (SWAT, Infidèle et Taking Lives) cachetonne à la télévision américaine, quand il serait bien mieux en France, où Beineix l’avait révélé (IP5) et où il fut pour Rappeneau Le Hussard sur le toit face à Binoche. Quel gâchis !

Critique réalisée à partir de la version (bien) longue.

Compléments : 2/5
Une version longue de 113mn, exclusivement en VOSTF contre le montage initial d’1h29mn. On a malheureusement regardé le montage bonus… On n’aurait pas dû, tellement il est longuet.

Image : 2.5/5
Avouons ici surtout évoquer l’horripilante lumière du film, terne, sombre, avec beaucoup de scènes nocturnes où l’on voit peu de choses. Le blu-ray ne rend pas le visionnage plus flamboyant.

Son : 3/5
Rien de très naturel dans la captation sonore, assez faible, malgré le DTS HD, en anglais ou français. Le blu-ray essaie de spatialiser ce qu’il peut, sans pour autant restaurer les effrois sensoriels des grandes tempêtes du support.


Critique et test par Frédéric Mignard

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