Seule fiction du réalisateur Jonathan Mossek, As Good As Dead (Dark Side, en français) est une dénonciation de la violence contredite par sa forme complaisante.
Synopsis : Ethan Belfrage est accusé du meurtre du révérend Kalahan survenu neuf ans plus tôt. Séquestré par deux anciens membres de l’église, il est victime de nombreuses tortures physiques et psychologiques afin d’obtenir sa confession. Mais Ethan ne lâche rien, provoquant le désarroi d’Helen, la veuve du révérend, qui doute dès lors de sa culpabilité. Entre compassion et désir de vengeance, la tension au sein du groupe va vite devenir intenable.
Critique : Producteur de deux documentaires traitant du nazisme et de mouvements extrémistes, Jonathan Mossek passe pour la première fois derrière la caméra afin de créer une œuvre de fiction. Toutefois, on retrouve très aisément la thématique qui parcoure l’intégralité de sa courte filmographie, à savoir la dénonciation de toute forme de violence, perpétuée au nom d’un idéal.
Le début d’As good as dead (étrangement retitré Dark side pour l’exploitation vidéo française) nous plonge effectivement au cœur d’un groupuscule religieux aux idées extrêmes, mais dont on ne saisit pas tout à fait la finalité. Transporté ensuite des années plus tard en plein New York, le spectateur est invité à suivre la séquestration d’un photographe par les rescapés d’un massacre lié à cette secte religieuse. Commence alors un huis-clos étouffant où la victime pourrait bien devenir le bourreau.
© 2009 Eclectic Pictures Millenium Films.
Malheureusement, si le réalisateur compte dénoncer toute forme de violence, on peut rester dubitatif quant à sa méthode pour parvenir à ses fins. Effectivement, son premier essai surfe de manière un peu trop putassière sur la vague du torture porn initiée par la saga Saw. La présence au générique de Cary Elwes, déjà victime du Jigsaw dans le premier segment de la célèbre série gore, renforce un peu plus cette parenté douteuse. Certes, le cinéaste ne tombe pas dans l’excès du gore facile, mais les quelques séquences de passage à tabac sont tout de même tournées avec un voyeurisme fort dérangeant au vu du sujet traité. En faisant abstraction de cette contradiction intenable entre la forme et le fond, le spectateur pourra tout de même trouver un intérêt à suivre cette histoire plutôt perverse, d’autant qu’elle est animée par un casting bien dirigé. Si Andie Mac Dowell n’est pas forcément très à l’aise dans un contre-emploi total, on peut saluer les prestations inspirées de Frank Whaley en tueur fou et de Cary Elwes, formidable d’ambiguïté.
Manquant de rythme et desservi par une réalisation passe-partout, Dark side demeure un petit DTV tout à fait sympathique.
Critique de Virgile Dumez
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Jonathan Mossek, Andie MacDowell, Brian Cox, Cary Elwes, Frank Whaley, Matt Dallas