Dans les hautes herbes : la critique du film Netflix (2019)

Epouvante-horreur | 1h41min
Note de la rédaction :
4/10
4
Affiche de Dans les herbes hautes (Vincenzo Natali) flix

Note des spectateurs :

Surfant sur le succès retrouvé des adaptations de Stephen King, Netflix propose avec Dans les hautes herbes une adaptation des plus navrantes.

Synopsis : Un frère et sa sœur s’aventurent dans un champ d’herbes hautes pour porter secours à un enfant perdu, mais découvrent qu’il n’est peut-être pas possible d’en sortir.

Stephen King Christine

Critique : Pour réaliser Dans les hautes herbes, Netflix est allé à la rencontre du Canadien Vincenzo Natali. Un choix logique puisque ce dernier, qui affectionne les scénarios tarabiscotés, a été révélé par un film bunker, Cube, prototype du film malin d’enfermement, précurseur de Saw, l’épouvante en moins, où il s’agissait de maîtriser l’exiguïté d’un décor unique afin de semer un mystère digne de La quatrième dimension.

Dans les hautes herbes est l’adaptation d’un roman court de King, père et fils. Netflix a souhaité étirer le concept au maximum pour en faire un long métrage et ainsi rebondir sur les succès des deux réussites que la plateforme de contenu a produites, 1922 et Jessie.

Dans les herbes hautes, photo de Lasyla De Oliveira

In The Tall Grass – Laysla De Oliveira – Photo Credit: Netflix

Adaptation opportuniste d’un roman court de Stephen et Joe King

Malheureusement, on ne peut que condamner ce nouvel effort opportuniste, puisque Dans les hautes herbes étire ce qui n’aurait dû rester qu’un roman court, concentrant tous les poncifs apparents de la plume de Stephen King (ou thématiques, selon l’humeur), mais sans le talent des mots de l’auteur, qui sait habituellement prendre son temps dans une forme d’atavisme fatal pour décrire la bassesse humaine. On ne retrouve rien de tout cela dans ce brouillon de film qui part en vrille, dans des champs vénéneux et malfaisants, où l’on se perd physiquement et rationnellement.

Dans les herbes hautes : entre 1922 et Children of the Corn

Un couple en voiture, dont une femme enceinte, s’arrête au milieu de nulle part, alors que celle-ci se sent mal. Seul élément vertical au milieu de cet horizon de champs verts, une église. Un décor inquiétant de sobriété. Il évoque aussi bien l’oppression de 1922 que le conservatisme de la communauté isolée par les champs de maïs de Horror Kid (Children of the Corn). Le couple s’avère être frère et sœur. On ne le sait pas encore, mais on découvrira quelque peu leur histoire, dans cette étendue verte où ils se perdent pour secourir un enfant qui crie… Très vite, les nœuds d’un scénario embourbé dans les racines de la vacuité vont nous enfermer dans ce seul décor, où les protagonistes se séparent, se retrouvent, se croisent, selon les caprices de boucles spatio-temporelles rebattues.

Dans les herbes hautes, photo Netflix

In The Tall Grass – Photo Credit : Netflix

Patrick Wilson cachetonne

Au milieu de ce marasme, l’acteur Patrick Wilson, seule vedette au casting, cachetonne, forçant le trait dans son ambivalence qui lui colle à la peau depuis le shocker Hard Candy, où il interprétait le rôle d’un pédophile pris à son propre jeu en tombant sur la mauvaise jeune fille… Il change de visages aisément, entre gentil patriarche et bourreau infâme, mais l’essentiel du casting jeune autour de lui ne fait pas grand-chose pour exister.

Dans cette production en Cinémascope, le but est de rendre cinégénique par les cadrages un pur produit télévisuel, massacré par la gratuité de ses plans numériques et la laideur des effets spéciaux.

Pour mémoire, on n’avait pas entendu parler de Natali depuis le piteux Haunter (2013). On en vient à comprendre pourquoi.

Frédéric Mignard

 Les adaptations de Stephen King au cinéma

Affiche de Dans les herbes hautes (Vincenzo Natali) flix

© Netflix Productions

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Affiche de Dans les herbes hautes (Vincenzo Natali) flix

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