Carter de Jeong Byeong-gil est une tuerie d’action visuelle hyper violente, dépourvue de bon sens et d’intérêt narratif. Un programme Netflix.
Synopsis : Un homme se réveille amnésique. Dirigé par une voix mystérieuse provenant d’un dispositif implanté dans son oreille, il se lance dans une périlleuse mission de sauvetage.
Cr. Son Ik-chung/Netflix © 2022
Carter gère, le spectateur digère
Critique : Le monde va mal, l’Amérique a notamment été décimée par une pandémie. Cartel, lui, se réveille avec la mémoire effacée, la CIA et les Nord-Coréens à ses traces. Pas grave, une voix réconfortante dans l’oreille lui dicte chacun de ses gestes, comme s’il était guidé par une bonne conscience douée du don d’ubiquité et un instinct de tueur et de débrouillardise qui nécessiterait bien trois visionnages pour digérer ses 2h15 d’interaction animale avec le monde. Carter gère. Aux téléspectateurs de digérer.
Pur téléfilm estampillé Netflix, Carter n’a aucun argument narratif à mettre en avant, servant très régulièrement des rebondissements d’usurpation pour consoler les esprits distraits. Son scénario à lacunes, comblé progressivement par une reconstruction de la mémoire pour redonner du sens à une entreprise de sauvetage familial, est purement grotesque, poussive et confuse.
Crédits : Netflix. Tous droits réservés
Le seul intérêt pour Jeong Byeong-gil, sélectionné à Cannes en 2017 pour The Villainess, c’est donc de manifester son talent inné pour filmer l’action casse-cou jusque dans ses outrances de violence qui dégomment beaucoup de monde au fil d’une action pompier. A côté , Fast & Furious et Mission : Impossible sont renvoyés illico aux productions sous Lexomil.
Quand “The Good Doctor” devient une machine à tuer
Avec son utilisation improbable des CGI et des effets visuels aériens d’une fluidité épatante, le cinéaste abuse de toutes les technologies numériques pour constamment abandonner une certaine idée du cinéma au profit d’une narration progressive par l’exploit héroïque qui évoque celle du jeu vidéo. En avion sans pilote, mais avec des contaminés pour lui botter le cul, dans un camion en ordre de bataille, en parachute ou dans un hélicoptère hors de contrôle, et même dans une chambre d’hôtel hyper stylée, Carter se tord et se contorsionne dans toutes les situations.
On a connu l’acteur Joo Won dans un style minet propre au K-drama. Dans la série coréenne qui a donné naissance aux USA à The Good Doctor, le personnage joué par Freddie Highmore, c’est lui. Curieusement, il endosse bien le torse nu de l’actioner. Face au casting indigent d’une œuvre entièrement vouée à la superficialité, il a au moins la présence d’être. Pour lui et ses acrobaties rocambolesques, Carter peut faire illusion.