Chronique classique du quotidien d’une mère de famille, Anna, un jour est à réserver à un public friand de cinéma-vérité, à la lisière du documentaire. On peut trouver cela passionnant, ou tout bonnement inutile.
Synopsis : Anna a la quarantaine, trois enfants, un mari, un emploi et quelques soucis financiers. Elle passe son temps à courir, entre le travail, la maison et les enfants. Elle aime son mari, mais elle sent qu’elle est en train de le perdre. Submergée par le rythme frénétique de ses journées, elle se retrouve dans cette période fragile, où l’on ne sait comment changer, où l’on réalise qu’il y a des choses que l’on ne pourra pas recommencer. Anna arrivera-t-elle à sauver ce qui est précieux et unique dans sa vie ?
Le film : Présenté à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2018, Anna, un jour a reçu un joli soutien de la presse internationale par l’obtention du prix FIPRESCI. Il s’agit du premier long-métrage d’une réalisatrice hongroise qui suit les pas d’une mère de famille durant une seule de ses journées. Si le film n’est jamais désagréable, on peut légitimement ressentir une certaine inutilité de la démarche. Ce type de cinéma-vérité existe déjà depuis très longtemps et la réalisatrice n’y déploie pas la même maestria et la même radicalité qu’une Chantal Akerman avec son chef-d’œuvre Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) qui osait déployer la même idée sur plus de trois heures afin de faire réellement ressentir le poids du quotidien et des gestes familiers.
Dans le film de Zsófia Szilágyi, il ne se passe pas grand-chose d’un point de vue narratif, mais la cinéaste accumule tout de même les problèmes à gérer afin de dynamiser son œuvre. Le recours à cet artifice finit donc par annuler sa tentative un peu vaine de cinéma-vérité. Reste un joli portrait de femme et un jeu d’acteurs convaincant.
La note est essentiellement attribuée au packaging qui reprend le visuel de l’affiche dans un boitier slim simple, mais plutôt élégant. Il rejoint la présentation des autres titres de Damned, société toujours aussi exigeante dans ses choix. Par contre, pas l’ombre d’un supplément à l’horizon. Le film est édité, ce qui tient déjà du miracle.
La copie SD est de bonne tenue, dans les limites esthétiques du film proposé. L’image est volontairement terne, comme le quotidien de cette femme prise entre un mari potentiellement volage, des enfants compliqués à gérer et des soucis financiers. La compression est plutôt de bonne qualité.
Une unique piste en stéréo et version originale sous-titrée est disponible. Elle assure le job, sans être un modèle du genre. L’œuvre concernée est de toute façon dépourvue d’effets.
Le test DVD : Virgile Dumez