20 centimètres : la critique du film (2005)

Comédie, LGBTQ, Comédie dramatique, Trash | 1h49min
Note de la rédaction :
4/10
4
20 centimetres, affiche du film avec Rossy de Palma

Note des spectateurs :

20 centimètres est une petite production gay ibérique qui oublie un peu trop vite ses promesses de comédie décomplexée.

Synopsis : Dans ses rêves, Marietta est une star en technicolor dont la vie ressemble à une comédie musicale. Dans la réalité, elle est un prostitué transsexuel qui adorerait se débarrasser des vingt centimètres qui l’empêchent de devenir la femme de ses rêves. Jusqu’au jour où elle rencontre l’amour en la personne d’un apollon particulièrement intéréssé par son équipement…

Critique : Le cinéma espagnol n’en finit pas de se la jouer roublard. Grossier et racoleur par moment, il ne parvient pas à oublier que Pedro Almodovar est son plus grand représentant. Mais si ce dernier ne se contente plus de provoquer gratuitement pour faire rire le peuple, certains avatars récents, eux, s’épuisent à vouloir jouer la carte du mauvais goût. Vingt centimètres s’inscrit dans cette tradition ibérique un peu désuète. Avec son postulat de départ aussi long qu’une règle d’écolier, il sait générer l’hilarité en nous présentant des personnages hauts en couleurs au phrasé épicé. Ce sont principalement des femmes au physique outrancier, la formidable Monica Cervera, que nous avons découverte récemment dans Le crime farpait (Alex de la Iglesia, 2005), depuis abandonnée à la télévision, en tête. Celle-ci, dans le rôle d’un transsexuel bien doté par la nature, illumine l’écran de sa beauté hors normes. La comédie repose sur ses talents, son physique ingrat et les dialogues gratinés auxquels on la soumet. Rien de bien nouveau, Rossy de Palma, sa grande cousine de cinéma, qui tient d’ailleurs ici un petit rôle, a connu les mêmes honneurs.

20 centimètres une comédie qui n’est pas à la longueur d’Almodovar

Malheureusement, les nombreux numéros chantés qui ponctuent le film, une bonne dizaine au total, le transforment maladroitement en comédie musicale. Très tendance, certes, mais même s’ils peuvent faire sourire, à la longue, ils en deviennent éreintants. Trop nombreux, ils cassent le rythme. Et quand le scénario s’essaie au drame en s’écartant de la comédie décomplexée, on ne veut plus vraiment y croire tant ce plongeon dans la gravité ne lui sied pas. Tout le monde ne peut pas s’offrir le luxe de réaliser un Talons aiguilles, Ramon Salazar, le cinéaste, l’apprend à ses dépens. Faute de nous proposer “vingt centimètres” de plaisir, il nous assène vingt minutes de métrage dispensables qui alourdissent péniblement ce qui aurait pu être une agréable comédie gonflée de la braguette.

Sorti en France en 2005 par un distributeur indépendant, le film est passé totalement inaperçu, ne dépassant même pas les 10 000 curieux sur tout le territoire. Être bien membré, cela n’attire plus les foules.

Frédéric Mignard

Sorties du 12 octobre 2005

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Crédit : Aligator Producciones, Divine Productions, Estudios Picasso, Optimale

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