Acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain, Sidney Poitier est né à Miami, mais a été élevé dans les Bahamas. Il a d’abord multiplié les petits boulots avant d’intégrer l’armée. Après cette période, il choisit la carrière d’acteur et joue pour l’American Negro Theater. Ainsi, il débute à Broadway en 1946 dans un spectacle entièrement joué par des Afro-américains. Son succès sur scène pousse Hollywood à l’utiliser en tant que vedette dès 1950 avec La porte s’ouvre (Mankiewicz, 1950).
Il doit patienter toutefois quelques années pour devenir le leader incontesté des acteurs noirs à Hollywood grâce à ses rôles marquants dans Graine de violence (Brooks, 1955), L’homme qui tua la peur (Ritt, 1957) et Le carnaval des dieux (Brooks, 1957). Sa renommée franchit les frontières avec des œuvres comme La chaîne (Kramer, 1958), Porgy and Bess (Preminger, 1959), Paris Blues (Ritt, 1960), et surtout Le lys des champs (Nelson, 1963) qui lui vaut un Oscar du meilleur acteur.
S’il devient un symbole pour l’Amérique en ces temps troublés par la lutte pour les droits civiques, Sidney Poitier est souvent critiqué par les Afro-américains qui lui reprochent sa collusion avec les Blancs. Peu importe, Sidney Poitier continue à tourner dans des œuvres intéressantes comme 30 minutes de sursis (Pollack, 1965), La bataille de la vallée du diable (Nelson, 1966) et surtout Dans la chaleur de la nuit (Jewison, 1967) qui rencontre un triomphe commercial et gagne 5 Oscar. Il enchaîne ensuite avec Devine qui vient dîner (Kramer, 1967), mais son étoile commence à pâlir au début des années 70.
Comme il est moins sollicité par les réalisateurs, il passe lui-même à la réalisation sans grand succès. Il tourne ainsi neuf longs-métrages entre 1972 et 1990 dont Buck et son complice (1972), Faut s’faire la malle (1980) et Hanky Panky : La Folie aux trousses (1982).
Alors qu’il ne joue plus la comédie entre 1977 et 1988, il revient pour un thriller en montagne intitulé Randonnée pour un tueur (Spottiswoode, 1988). On le voit encore dans Little Nikita (Benjamin, 1988), Les experts (Robinson, 1992) et Le chacal (Caton-Jones, 1997).
Ensuite, il prend sa retraite, tout en étant un symbole fort pour la communauté afro-américaine.
Sidney Poitier décède le 6 janvier 2022 à l’âge de 94 ans.