Le nom de Romain Bouteille est surtout associé à la scène et au mythique Café de la Gare, dont il fut le cofondateur. Mais il a également multiplié les apparitions au cinéma, dans des films signés Jules Dassin, Jacques Demy, Roman Polanski ou Coline Serreau.
Romain Bouteille et le légendaire Café de la Gare
Comédien, auteur, metteur en scène et chanteur, Romain Bouteille est l’un des pères du café-théâtre. S’il débute au cinéma en 1963 (dans Le feu follet de Louis Malle), c’est à la scène qu’il manifeste sa puissance créative, distillant un humour acerbe dans une veine anarchiste. Il effectue son premier one-man-show en 1966, avant de cofonder le Café de la Gare, situé près de la gare Montparnasse, puis dans le Marais à partir de 1972.
Il y est associé à Coluche, Patrick Dewaere, Miou-Miou, Henri Guybet et Sotha (sa compagne jusqu’en 1968). Pendant vingt-cinq ans, Romain Bouteille crée de nombreux spectacles dans ce café-théâtre culte, de Robin des quoi ? (1971) à Votre honneur (1995) en passant par Le grand vide sanitaire (1981). En même temps, il multiplie les apparitions à la télévision (des Saintes chéries à Julie Lescaut) et surtout au grand écran.
Des seconds rôles de cinéma à la pelle
On le croise en policier dans Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (1971) de Michel Audiard, cinéaste dans La promesse de l’aube (1970) de Jules Dassin, charlatan dans Peau d’âne (1970) de Jacques Demy, ouvrier / patron / voisin / flic dans Themroc (1973) de Claude Faraldo, ou collectionneur de billets de banque dans L’an 01 (Doillon, Gébé, Resnais, 1973). On le retrouve en militaire dans Section spéciale (1975) de Costa-Gavras, prêtre dans Les galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria, ou pote dans Le locataire (1976) de Roman Polanski.
Dans les années 80, il est notamment dirigé par Coline Serreau (Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? en 1982), Rachid Bouchareb (Bâton rouge, 1985) et Gérard Jugnot (Sans peur et sans reproche, 1988). La décennie suivante le voit s’éloigner du Café de la Gare. Avec son épouse, la comédienne Saïda Churchill, il crée le théâtre Les Grands solistes à Étampes (Essonne). Il reste actif en tant que comédien jusqu’en 2015 et assure sa dernière mise en scène en 2021. On le voit plus rarement au cinéma, où il termine sa carrière avec Vendeur (2016) de Sylvain Desclous et le court métrage Panique au Sénat (2017) d’Antonin Peretjatko. Romain Bouteille décède le 31 mai 2021. Il était âgé de 84 ans.