Masahiro Shinoda est un cinéaste japonais né en 1931. En dépit de plus de 30 films à son actif, notamment un documentaire sur les Jeux olympiques d’hiver de 1972, qui se sont tenus à Sapporo au Japon, seulement une poignée de ses longs trouveront refuge dans nos salles, de façon toujours discrète.
Le cinéaste Masahiro Shinoda, ancien assistant d’Ozu, démarre sa carrière dans l’anonymat en France en 1960 avec son second long métrage, portrait des jeunes de l’après-guerre, Jeunesse en furie qui sort dans quelques rares salles de province. Paris n’en verra pas un bout de pellicule. Il en sera de même en 1969 pour son culte Double suicide, considéré par les spécialistes comme l’un de ses jalons. On ne le découvrira en DVD que dans les années 2000.
En 1971, Masahiro Shinoda connaît l’honneur d’une Sélection Officielle à Cannes. Silence est l’adaptation fulgurante de Shusaku Endo, qui collabore à l’écriture du scénario. Toutefois, il faudra attendre 2019 et la sortie vidéo par Carlotta pour pouvoir le découvrir en France. Cette sortie tardive est consécutive à l’adaptation de Martin Scorsese, en 2017.
Après douze longs métrages, et plus de vingt ans d’attente, en 1995, Masahiro Shinoda est sélectionné à Cannes une troisième fois avec Sharaku, qui connaît une carrière très discrète en janvier 1996 (10 170 spectateurs).
Grâce à une restauration 4K, le cinéaste est remis à l’honneur en 2021, lors de Cannes Classics où est projeté L’étang du démon, une œuvre de 1979, inédite dans nos salles. Carlotta s’occupe de la distribution en salle. Une première dans l’Hexagone : le distributeur mentionne des problèmes juridiques qui ont rendu son exploitation vidéo ou cinéma impossible jusqu’alors. Shinoda lui-même, qui fête ses 90 ans en 2021, en a supervisé la restauration avec l’acteur principal, la star Tamasaburo Bando.
En définitif, Masahiro Shinoda est surtout connu des aficionados du cinéma japonais via des éditions DVD importantes. Wild Side a ainsi édité Fleur pâle, Assassinat, La guerre des espions dans sa collection culte des Introuvables, L’âge d’or du cinéma asiatique. L’éditeur incorpore Double suicide, devenu en DVD Double suicide à Amijima dans cette collection précieuse.
La rareté du cinéma de l’auteur fait aujourd’hui l’objet de convoitises cinématographiques, avec l’impression pour beaucoup de cinéphiles d’être passé à côté d’un cinéaste majeur.