Lawrence Guterman

Réalisateur, Scénariste, Producteur, Monteur
Le fils du Mask, réédition DVD chez Metropolitan FilmExport, en 2021

Personal Info

  • Nationalité : Canadien
  • Date de naissance : 18 juillet 1966, Canada

Biographie

Note des spectateurs :

Lawrence Guterman est un cinéaste canadien dont la carrière fut fracassée en plein vol par le bide astronomique du Fils du Mask qui stoppa net ses ambitions hollywoodiennes.

Elevé à Montreal et Toronto, Lawrence Guterman accomplit ses études aux Etats-Unis, notamment Harvard d’où il est diplômé en physique. Parallèlement, en été, il suit des cours dans l’animation au Sheridan College of Art, au Canada, démontrant un intérêt prononcé pour un genre qui le conduira au succès puis à sa perte. Il entre à l’école de cinéma californienne de l’USC, d’où il sortira diplômé, et prodigue des cours de physique pour vivre.

Robert Zemeckis, Steven Spielberg… les talents de Lawrence Guterman impressionnent

Aguerri par la lecture de scripts pour Columbia Pictures où il travaille, Lawrence Guterman vend alors deux scénarios, l’un à Paramount, l’autre à TriStar. Il écrit également un script pour un épisode des Contes de la Crypte qui va retenir l’attention du réalisateur et producteur Robert Zemeckis et la chaîne HBO.

En 1995, Lawrence Guterman réalise le court de fin d’étude qui va accélérer sa carrière, Headless !. Cet exercice lui vaut un Grand Prix du jury au Worldfest-Houston International Film Festival. Alors dans le lancement de la société Dreamworks, Steven Spielberg et Jeffrey Katzenberg le convient à les rejoindre et notamment à travailler sur un CD-ROM live co-édité avec Microsoft, le jeux vidéo Goosebumps (Chair de poule). Dans un second temps, le jeune Canadien, aux portes de la trentaine, monte en grade avec la réalisation de séquences d’un blockbuster de l’animation, l’un des tous premiers longs animés du studio Dreamworks, Fourmiz. On lui attribue la réalisation notamment du défilé des fourmis et une scène de discours clé. Le succès du film est limité (171M$ dans le monde), qui veut concurrencer Disney et souffre de la comparaison avec A Bug’s Life/1001 pattes de Pixar qui sortira moins de deux mois après, avec des fourmis en tête d’affiche (363M$).

Comme chiens et chats, le succès impersonnel d’une carrière

Larry Guterman passe ensuite à la réalisation d’un long métrage mélangeant espionnage en live action et animaux animés via des procédés numériques complexes. Comme chiens et chats devient la réussite de sa carrière. Le film Warner, lancé en salle durant l’été 2001, remporte un franc succès dans le monde, et attire notamment 888 000 spectateurs en France. Il engrange 93 millions de dollars aux Etats-Unis où le film pour enfants se positionne en 24e place annuelle, devenant le 4e succès annuel de la major, derrière le premier Harry Potter (317M$), Ocean’s Eleven (183M$) et Miss Détective (106M$) avec Sandra Bullock. Malheureusement, à ce stade, le nom de Larry Guterman n’imprime pas auprès des spectateurs, le film happé par ses effets spéciaux est trop impersonnel.

Le flop qui tua sa carrière : Le fils du Mask

La société New Line Cinema lui confie alors la réalisation d’un blockbuster de plus de 80M$, suite d’un succès de 1994 avec Jim Carrey The Mask. L’enjeu est colossal. Le film initial, adapté d’un comics, réalisé par Chuck Russell, a réalisé plus de 350 millions de dollars dans le monde (hors inflation). Malheureusement, pour Lawrence Guterman, le projet devient l’objet d’une chute immédiate. Accident industriel, Le fils du Mask réalise moins de 60M$ dans le monde dont à peine 17M$ aux Etats-Unis. Comédie azimutée ratée, détruite par la volonté du studio d’en faire un film PG (le film original était PG-13), Le Fils du Mask, avec Jamie Kennedy, décroche huit nominations aux Razzie Awards, en 2006, dont celle de Pire réalisateur de l’année. Le sequel est même nommé “Pire suite de l’année 2005”. La comédie burlesque devient même l’un des 10 films les plus mal notés de l’encyclopédie IMDB, avec une note de 2.2/10 sur plus de 57 000 votes, 26 000 internautes lui ont même attribué la pire note, 1/10.

A l’issue d’un tel flop, Lawrence Guterman est éjecté du système hollywoodien. Il réalise quelques épisodes d’une série télévisée pour enfants, Out of Jimmy’s Head, mêlant personnages de comics et acteurs réels, basée sur le film Re’animated. La série maudite, victime de la grève des scénaristes en 2007, n’obtient pas du tout l’écho escompté et sera arrêtée avec fracas par Cartoon Network. La chaîne décide de faire une impasse totale sur l’existence de cette production, allant jusqu’à faire effacer toute trace de son existence en streaming. Le show, très mal noté sur IMDB, devient un nouvel accident industriel auquel le nom de Lawrence Guterman est associé, même s’il n’est pas à blâmer directement pour cette déconvenue que d’aucuns qualifieraient d’outrage au bon goût.

Frédéric Mignard

Filmographie :

Comme chiens et chats, affiche du film

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