Actrice algérienne, Keltoum (de son vrai nom Aïcha Adjouri) est née en 1916 à Blida en Algérie. Elle est considérée comme l’une des premières actrices algériennes car la jeune femme s’est très vite passionnée pour le théâtre et la danse. Elle n’est qu’adolescente lorsqu’elle est découverte par Mahieddine Bachtarzi, le principal artisan du théâtre algérien. La jeune artiste est embauchée pour ses talents de danseuse orientale qui font fureur sur les scènes marocaines, mais aussi en France et en Belgique.
Une sommité du théâtre algérien
Keltoum en profite pour se perfectionner en art dramatique et débute ainsi une belle carrière théâtrale, toujours sous la férule de son mentor. Parallèlement, elle apparaît aussi furtivement au cinéma dans La septième porte (André Zwobada, 1947), production française avec Georges Marchal tournée au Maroc. Le début des années 50 est plus compliqué pour l’actrice qui connaît un gros passage à vide à la suite d’un accident lié à une tentative de suicide.
Le cinéma sur le tard
Même si elle joue encore des classiques sur scène, l’activité de Keltoum est moins intense et ceci durant toute la guerre d’Algérie. Finalement, elle doit attendre la réalisation du premier film entièrement algérien, Le vent des Aurès (Mohammed Lakhdar-Hamina, 1966) pour retrouver le goût du jeu. Elle est excellente dans ce film où elle incarne une mère à la recherche de son fils enlevé par des militaires français. Le long métrage obtient le Prix de la première œuvre au Festival de Cannes 1967.
On la retrouve ensuite dans Hassan Terro (1968), Décembre (1973) et Chronique des années de braise (1975) qui gagne la Palme d’or en 1975, tous réalisés par Mohammed Lakhdar-Hamina. Dans les années 80, on la retrouve à l’affiche de Les folles années du twist (Mahmoud Zemmouri, 1983), puis dans Cri de pierre (Abderrahmane Bouguermouh, 1987).
A la fin des années 80, le pouvoir lui signifie sa mise à la retraite après des décennies de bons et loyaux services. Vexée, l’actrice se mure ensuite dans le silence jusqu’à son décès tardif en 2010 à l’âge respectable de 94 ans. Une grande dame assurément.