Jean-Claude Brisseau

Réalisateur, Scénariste, Acteur
De bruit et de fureur, jaquette du blu-ray 2019

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 17 juillet 1944 à Paris (France)
  • Date de décès : 11 mai 2019 à Paris (France)

Biographie

Note des spectateurs :

Jean-Claude Brisseau, l’ultime radical ?

Cinéaste controversé, Jean-Claude Brisseau a vu sa carrière dévastée par une accusation d’agression sexuelle, succédant à une condamnation en 2005 pour le harcèlement sexuel subi par deux de ses anciennes comédiennes. En 2017, la Cinémathèque avait dû renoncer à une rétrospective, en raison de la pression féministe, en pleine polémique mondiale sur l’affaire Weinstein.

N’oublions pas pour autant le grand auteur, illuminé iconoclaste, quasi ultime représentant, avec Breillat, d’une cinématographie symbolique et surréaliste qui a complètement disparu de nos écrans.

Un jeu brutal, l'affiche cinéma du film de Brisseau

© 1982 Les Films du Losange

L’ogre du cinéma français

Cet ancien professeur de français était un cinéaste social dans les années 80 qui a su filmer les quartiers, le bitume et la fureur (De Bruit et de fureur, 1988), tout en s’intéressant en particulier à l’adolescence. Un jeu brutal en 1983 évoque l’initiation à la vie d’une jeune handicapée dont le père est un tueur d’enfants illuminé. Et Noce blanche (1989) avec la chanteuse Vanessa Paradis est son plus grand succès. Il révèle la jeune star de la musique là où on ne l’attendait pas, dans un rôle dramatique qui réorientera sa carrière et lui vaut un César.
Brisseau, l’ogre, poursuit une carrière de plus en plus absconse pour le grand public. L’éthérée et spirituel Céline (1992), avec Isabelle Pasco, divise. Le morbide L’Ange noir (1994), dans lequel il dirige Sylvie Vartan, est trop étrange pour le public de Noce blanche qui semble disparaître.

 

Un fin de filmographie où perversité, violence et mysticisme s’entremêlent.

Pendant masculin du cinéma de Catherine Breillat, il sexualise de plus en plus une filmographie où perversité, violence et mysticisme se côtoient, au grand dam des cinéphiles les plus larges d’esprit.

Dans les années 2000, le fascinant Choses secrètes est un échec. Il enchaîne en 2006 avec Les anges exterminateurs, dont la sortie controversée reflète une bien triste actualité. Les deux films très proches l’un de l’autre sont interdits aux moins de 16 ans.

Les budgets de l’auteur s’amenuisent toujours dans la dernière partie de sa carrière, avec les libertins et surréalistes A l’aventure (2008), La Fille de nulle part (2012) et le micro-budget tourné à domicile, Que le diable nous emporte (2018).

Sa mort en mai 2019, à l’instar de la disparition d’Andrzej Zulawski en 2016, éloigne un peu plus le cinéma français des canons radicaux des années 70-80, dont il était encore l’un des représentants les plus fidèles.

Il avait 74 ans.

Article de Frédéric Mignard

Affiche – crédit : Dominique Bouchard

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1983 : Un jeu brutal
  • 1988 : De bruit et de fureur
  • 1989 : Noce blanche
  • 1992 : Céline
  • 1994 : L’Ange noir
  • 2000 : Les Savates du bon Dieu
  • 2002 : Choses secrètes
  • 2006 : Les Anges exterminateurs
  • 2009 : À l’aventure
  • 2013 : La Fille de nulle part
  • 2018 : Que le diable nous emporte
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